QUELQUES BELLES CRÉATURES DES ANNÉES 2000
(Et y’a du beau monstre au balcon !)
Voici quelques monstres issus de films sortis ces quinze dernières années qui, s’ils avaient été plus célèbres et qui, comme le bon vin, avaient pris de la maturité avec l’âge, auraient trouvé une place de choix dans la rubrique des Monstres Sacrés, aux côtés de The Creeper par exemple.
Et puis il n’y a pas que des vieillards qui lisent Les Échos d’Altaïr, il en faut aussi pour les jeunes !
—- PARTIE 1 —-
IL T’ASPIRE AU FOND DE SON ANTRE, LE MYTHIQUE DAGON
L’intrigue : Paul et sa charmante petite amie Barbara fêtent le succès de leur nouvelle société on-line avec Howard, leur riche investisseur, et son épouse Vicki. Les deux couples passent quelques jours agréables sur le voilier d’Howard, navigant le long de la côte espagnole. Leur croisière idyllique s’achève brutalement lorsque leur bateau s’échoue sur un récif, emprisonnant Vicki et Howard sous le pont inférieur. Paul et Barbara cherchent du secours à Imboca, le village le plus proche. Au premier abord, cette bourgade de pêcheurs semble déserte. Pourtant, ses habitants vont vite se révéler être des fanatiques de Dagon, un dieu de la mer qui se délecte de sacrifices humains…
Le retour de Brian Yuzna et de Stuart Gordon sur les traces d’Howard Philip Lovecraft après RE-ANIMATOR (1985), FROM BEYOND (1986), NECRONOMICON (1994). LA MALÉDICTION DES PROFONDEURS (Beneath Still Waters) suivra en 2005.
Dagon était un dieu des semences et de l’agriculture des populations sémitiques et fut révéré par les anciens Amorrites, les habitants d’Ebla, d’Ougarit et fut un des dieux principaux des Philistins. Très tardivement dans son histoire, à partir du IVe siècle après J.-C., on le trouve représenté sous la forme d’un poisson (« dag » en hébreu signifie « poisson »).
C’est ainsi qu’à partir de 1917, l’auteur de pulps de science-fiction, H.P. Lovecraft, a créé le mythe des « Grands Anciens » dont DAGON est le dieu poisson. Il est le dieu vénéré par « Ceux des profondeurs », ainsi que par certains habitants d’Innsmouth, qui font partie de l’Ordre ésotérique de Dagon.
Dans le film de Stuart Gordon produit en Espagne, DAGON (2001), le Dieu Poisson y est difficilement définissable en tant que créature, il reste une entité vénérée. Et franchement, c’est vraiment de cette manière que je préfère voir les mythologies lovecraftiennes portées à l’écran. DAGON est à mon goût l’une des meilleures séries B adaptées de l’auteur du Mythe de Cthulhu.
ELLE VA TE DÉCHIQUETER, LA BÊTE DU GÉVAUDAN
L’intrigue : 1765. Le chevalier Grégoire de Fronsac, naturaliste au jardin du Roi, est envoyé en Gévaudan pour dresser le portrait de la Bête du Gévaudan. Il est accompagné de Mani, son frère de sang Indien rencontré en Nouvelle-France. Au cours de sa traque, Fronsac se heurte au conformisme d’une noblesse locale qui semble avoir de troublantes affinités avec le monstre qui massacre les paysans…
Difficile de décrire la créature du PACTE DES LOUPS (2001) de Christophe Gans sans trop en dire. Tirée d’une légende du Gévaudan, l’histoire de son énorme chien carnassier ressemble à ces mêmes légendes de chiens fantômes du folklore britannique ou germanique que Conan Doyle adaptera avec LE CHIEN DES BASKERVILLE, un roman dans lequel Sherlock Holmes affronte dans la lande brumeuse un énorme chien démoniaque.
UNE MOMIE QUI SURGIT HORS DE LA NUIT, BUBBA HO-TEP
BUBBA HO-TEP (2002) est un film drôle et paranoïaque de Don Coscarelli qui fait une parfaite transition entre la quadrilogie devenue lassante des PHANTASM (1979-1998) et l’inénarrable JOHN DIES AT THE END (2012).
L’intrigue : Une petite ville de l’Amérique profonde est menacée par une terrible momie, Bubba Ho-tep, qui veut absorber l’énergie vitale des habitants. Afin de la combattre, deux pensionnaires de l’asile local unissent leurs forces. Parmi eux, l’authentique Elvis Presley et un homme qui se prend pour Jack Kennedy…
VENU DU PASSÉ ET DE L’ESPACE, L’ALIEN TENTACULAIRE
L’intrigue : Au Moyen-Âge, une météorite s’écrase sur terre et une paysanne présente est tuée par une mystérieuse bête…
De nos jours, trois amis en route pour un barbecue tombent en panne d’essence dans une zone réputée pour sa Dame Blanche, leurs trois amies continuant la route dans la seconde voiture. Alors que la radio signale une évasion d’un hôpital psychiatrique, ils font le plein dans une station apparemment abandonnée par le pompiste et y prennent en stop un inconnu en panne. Ils repartent, mais le chauffeur est surpris par l’apparition de la Dame Blanche et leur voiture est précipitée dans un ravin. Personne n’est blessé.
Mais la bête rôde encore…
Un Alien rôdant sous la terre et extirpant ses victimes à l’aide de longues et mortelles tentacules, le tout réalisé avec des images de synthèse sans fausses notes. Une créature d’outre-espace dont la venue est annoncée par une Dame Blanche et qui nous vient de RESONNANCES (2002), un film tourné dans le Jura et totalement auto-produit par son réalisateur, Philippe Robert.
Vous aurez un aperçu du tournage du film sur le blog qui lui a été dédié.
IL NE SONT LÀ QUE DANS UN SEUL BUT, LES ALIENS VIOLEURS DU PAYS DE GALLES
L’intrigue : Une équipe de télévision responsable d’une émission sur les phénomènes étranges se rend sur une île galloise où une jeune femme aurait été enlevée et mise enceinte par des extraterrestres. Un « spécialiste » en ufologie et, pour les reconstitutions, une actrice de X et un acteur gay de série Z se joignent à cette équipe déjà peu professionnelle…
Nos Aliens violeurs sont issus de la comédie horrifique anglaise, EVIL ALIENS (2005) de Jake West (à qui l’on doit aussi les excellents RAZOR BLADE SMILE et DOGHOUSE). Le film de Jake West est volontairement Z et proche d’une pseudo-télé réalité : tout, y compris le gore, prend le ton de la dérision. Ainsi les Aliens du film ressemblent plus ou moins à un croisement entre ceux du cinéma de science-fiction des années 50 et l’image qu’on se fait de l’extraterrestre depuis l’affaire de Roswell. EVIL ALIENS est hilarant derrière cet hommage masqué aux films de monstres et de SF. Dans la lignée de BRAINDEAD (1994), BLACK SHEEP (2006) mais avec des Aliens au milieu d’Anglais et de Gallois qui se haïssent.
ILS SONT PRESQUE INCREVABLES, LES MUTANTS CANNIBALES DES ‘FEAST’
L’intrigue : Dans un bar perdu au fin fond du Texas la soirée se déroule paisiblement, quand brutalement la nuit tourne au cauchemar. À quelques pas de là, des créatures mutantes, affamées, se sont échappées d’une base de recherche militaire… Et elles ont faim de chair humaine…
Encore une trilogie mais américaine celle-ci, entièrement réalisée par John Gulager, FEAST (2005), FEAST 2 (2008) & FEAST 3 (2009) sur un concept, celui de détourner les clichés du cinéma d’horreur. Et sur-produite par une flopée de producteurs en vogue dont les comédiens Ben Affleck et Matt Damon, mais aussi par Wes Craven (ce qui est une de ses meilleurs idées depuis qu’il a commencé à enterrer le cinéma d’horreur avec ses SCREAM).
Chose particulièrement curieuse, dans le premier volet, FEAST (2005), les mutants s’y déguisent avec des peaux de bêtes et des cornes de cerfs pour camoufler leur allure hideuse.
IL NE PEUT RESTER QU’EUX, LES SKIN WALKERS
L’intrigue : Deux gangs de loups-garous sont informés par la lune qu’une ancienne prophétie va bientôt se réaliser. Un jeune garçon nommé Timothy, qui va bientôt fêter ses 13 ans, n’est pas au courant que cet anniversaire marquera sa transformation. Timothy a été élevé par sa mère, Rachel, sa grand-mère, son oncle Jonas, sa cousine Katherine et le petit ami de celle-ci, Adam. Rachel et son fils ne savent pas que le reste des membres de la famille sont de bons loups-garous qui veillent sur Timothy depuis sa naissance. Timothy, né d’une union entre des membres des deux gangs de loups-garous, déterminera le destin de la famille: Varek, Zo et Sonya, leaders du gang opposé qui célèbrent leur condition et leur soif de sang, sont prêts à tuer pour préserver leur vie, et déterminés à trouver Timothy, qu’ils considèrent comme un des leurs…
Encore des lycanthropes sur une intrigue prophétique en pleine vogue des UNDERWORLD (2003), des SENTINELLES DE LA NUIT (2004) etc… Mais SKIN WALKERS (2005) de James Isaac (JASON X, PIG HUNT) reste dans les limites de la série B efficace et de qualité, basé sur une légende amérindienne.
- Trapard -
À SUIVRE !
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Dis donc, merci pour les « vieillards » !
Sympa cette première partie, avec beaucoup de films que je ne connaissais pas.