QUELQUES BELLES CRÉATURES DES ANNÉES 2000
(Et y’a du beau monstre au balcon !)
Vous avez loupé la première partie ? Vite, rendez-vous ici avant de vous faire bouffer tout cru par le Trapardmonster !
—- PARTIE 2 —-
IL A LE SANG CHAUD MAIS IL TUE DE SANG FROID, L’ALIEN POLYMORPHE D’HORRIBILIS
L’intrigue : Grant est l’un des citoyens les plus fortunés de la paisible bourgade de Wheelsy, mais l’argent ne parvient pas à compenser l’indifférence totale de sa jeune et belle épouse, Starla, qu’il aime d’un amour sans retour. Au cours d’une virée dans les bois, Grant et sa consolatrice d’un soir Brenda, découvrent une masse gélatineuse, à proximité d’un cratère d’origine extraterrestre. Soudain, un puissant tentacule jaillit, inoculant à Grant un germe mortel. Starla constate bientôt chez son mari les symptômes d’une insidieuse et troublante métamorphose, dont la petite ville fera très vite les frais…
Franchement lui, il n’est pas beau du tout. Tout le long d’HORRIBILIS (2006, de James Gunn), il se transforme lentement en une créature hideuse au visage déformé et aux tentacules fatales, jusqu’à en devenir gigantesque.
HORRIBILIS et sa créature extraterrestre sont aussi des hommages à la série B de SF horrifique. Wikipédia indique par exemple ces références aux classiques du cinéma d’horreur :
« - La limace entrant dans la bouche de ses victimes rappelle le film NIGHT OF THE CREEPS (1986)
- Dans une scène, il est fait mention des voisins Castevet, qui était également le nom des voisins de Rosemary dans ROSEMARY’S BABY (1968).
- Le maire se nomme R.J. MacReady, qui était le nom du personnage interprété par Kurt Russell dans THE THING (1982).
- Le bar « Henenlotter’s » est un hommage au FRÈRE DE SANG (Basket Case, 1982) du réalisateur Frank Hennenlotter.
- Le nom de l’armurerie locale provient du personnage Max Renn dans VIDEODROME (1983).
- Quant à l’école Earl Bassett, son nom est tiré du personnage interprété par Fred Ward dans TREMORS (1990).
- Lorsque les shérifs s’arment pour essayer de neutraliser Grant, on entend le thème du film PREDATOR (1987).
- On note aussi une similitude évidente avec THE BLOB, version de 1958, lors de la découverte de l’œuf (arrivé par météorite) qui s’ouvre en dévoilant une entité informe extra terrestre. »
Personnellement, je noterai aussi une référence évidente à LA MOUCHE (1987) de David Cronenberg, vers la fin du film, lorsque Starla s’adresse à ce qu’il reste de Grant devant la créature blessée.
AUSSI INDESTRUCTIBLE QU’UNE LÉGENDE, LE MINOTAURE
On ne vous présente pas le Minotaure. Il s’agit ici de la créature du film MINOTAUR (2006) de Jonathan English, une série B inédite en France et pourtant tournée au Luxembourg avec des capitaux français. Un petit film de très bonne qualité d’ailleurs.
L’intrigue : Il y a bien longtemps, à l’âge de fer, une ombre sinistre plane sur un village isolé. Depuis des générations, les jeunes du village sont volés à leur famille et livrés en sacrifie à une bête mythique, le Minotaure, qui habite sous un grand palais. Theo, hanté par la perte de son amour prise lors d’un précédent sacrifice, est convaincu que la bête n’est pas réelle et que son amour vit toujours, réduite à l’état d’esclave dans le palais. Son père Cyrnan, le chef du village, essaie de le raisonner en vain. Theo conçoit un plan…
Bien que presque toujours suggéré, le Minotaure du film reste impressionnant tout le long. Ni en latex, ni vraiment en images de synthèse, mais une parfaite maîtrise de la réalisation qui offre une dimension spectaculaire à ce monstre mythologique. Les rares scènes où le Minotaure est filmé dans son entier, c’est une sorte de taureau géant au corps difforme et à la gueule de dragon que l’on découvre.
IL A LES DENTS LONGUES ET UNE FAIM SANS FIN, LE GROS GUSTAVE
Gustave est le crocodile géant de PRIMEVAL (2007) de Michael Katleman. Il pourrait très bien être passé inaperçu ces quinze dernières années entre les sorties de LAKE PLACID (1999), CROCODILE (2000), KROCODYLUS (2000, aka BLOOD SURF), CROCODILE 2 (2002), les excellents BLACK WATER (2007) et SOLITAIRE (2007, aka ROGUE), le rigolo CROC (2007), LAKE PLACID 2 (2007), et l’interminable série avec SUPERCROC (2007), SUPERGATOR (2007), LAKE PLACID 3 (2010), LAKE PLACID 4 (2011) etc… Gustave aurait donc autant de mouron à se faire pour être reconnu que n’importe quel squale récent de Shark Movie si ce n’est que son histoire est inspirée d’un fait réel, celle d’un crocodile géant du Nil réellement nommé Gustave et qui aurait fait plusieurs centaines de victimes au Burundi. Il aurait pris goût à la chair humaine en se nourrissant des cadavres jetés dans l’eau par un seigneur de guerre de la région.
IL N’ONT QU’UN SEUL DÉSIR : LA VENGEANCE. LES MOORWENS
L’intrigue : un vaisseau spatial déchire l’atmosphère terrestre et strie le ciel avant de s’écraser dans un lac norvégien, en 709 après Jésus Christ. De l’épave émerge Kainan, un soldat venu d’une planète lointaine, et un passager clandestin, une créature extraterrestre appelée Moorwen…
Difficile de parler du Moorwen (OUTLANDER, 2008) sans parler de Kainan. Le peuple extraterrestre de Kainan a autrefois colonisé la planète des Moorwens en y tuant toute forme de vie. Cependant un Moorwen a survécut et il massacra tous les colons installés sur la planète, dont la femme de Kainan et son fils, après que les forces armées furent parties. Alors qu’il cherche une planète pour y enterrer les siens, Kainan ne se rend pas compte que le Moorwen s’est introduit clandestinement dans son vaisseau et il s’écrase sur la Terre, plus d’un millier d’années avant la naissance des Échos d’Altaïr.
Le Moorwen est une belle créature prédatrice réalisée en images de synthèse. Il est vif, sans scrupule, et attire ses proies à l’aide d’une sorte de luminosité rougeâtre qu’il émet à volonté.
QUI S’Y FROTTE, SE FAIT TRANSPERCER PAR LE PARASITE MUTANT AUX ÉCHARDES
L’intrigue : Un jeune couple sur la route des vacances se fait prendre en otage par un taulard en cavale et sa petite amie junkie. Arrivés dans une station service pour ravitailler le véhicule, ils sont agressés par un homme infecté par un étrange virus. Reclus dans la boutique de la station, otages comme malfrats devront se serrer les coudes pour survivre… (DevilDead.com)
Dans ce premier long-métrage de Toby Wilkins, on ne connait pas la provenance du parasite en question mais on pourrait lui trouver quelques points communs avec l’alien de THE THING FROM ANOTHER WORLD (1951) puisqu’il assimile et ingurgite les molécules humaines pour les faire siennes. Par contre, il n’imite aucune apparence précise. Il se déplace un peu à la manière du fantôme des RING japonais, de manière saccadée et avec des mouvements décousus, ce qui fait de lui un prédateur imprévisible. Il est reconnaissable à ses nombreuses échardes noirâtres (d’où le titre du film SPLINTER), des dards mortels qui lui donne des allures de porc-épic décharné.
ELLE REVIENT POUR UNE NOUVELLE SÉLECTION NATURELLE, LA DERNIÈRE TRIBU
L’intrigue : Après avoir conclu une affaire en Asie, un groupe d’amis part en bateau faire une croisière mais il repêche un naufragé choqué et blessé. Dans la nuit, celui-ci modifie le pilote automatique du bateau pensant s’éloigner de l’île maudite d’où il venait. Le bateau s’échoue sur des rochers et tout le groupe se retrouve sur la plage d’une île inconnue. Ils tentent d’appeler les gardes côtes et, en attendant un éventuel secours, partent explorer l’intérieur de l’île après avoir enterré le naufragé mort de ses blessures. Lorsqu’ils reviennent, le corps a été déterré et ils ont alors la preuve qu’ils ne sont pas seuls sur cette île…
PRIMEVIL (2010) ou THE LOST TRIBE ressemblerait presque à un mockbuster de PREDATORS (2011) si ses créatures préhistoriques hybrides, sorte de chaînon manquant entre le singe et l’homme, débarquant sur une île vierge des Antilles via une fissure temporelle, ne seraient pas l’alibi d’une très bonne série B méconnue.
Et puisque vous avez étés très sages, pour conclure cet article, laissez-moi vous présenter :
LE 24 DÉCEMBRE, NE TE LAISSE PAS ENGUIRLANDER PAR LES SAPINS DE NOËL ASSASSINS
L’intrigue de BLOODY CHRISTMAS (2002) : Le soir de Noël, ce qui s’annonçait comme le plus agréable des réveillons tourne au cauchemar quand le sapin prend subitement vie et s’attaque à Gérard à coups de boules et de guirlandes…
Le film est ici.
L’intrigue de BLOODY CHRISTMAS 2, LA RÉVOLTE DES SAPINS (2009) : En se rendant à un réveillon entre amis, Isabelle Morin se fait agresser par un sapin de Noël. Parvenant à s’échapper, elle est admise à l’hôpital. On la prend pour une folle, jusqu’à ce que le sapin la retrouve, bien décidé à se venger…
Deux court-métrages de Michel Leray, avec Kad Mérad, Frédérique Bel, Eric Savin, Rurik Sallé…
LES CRAWLERS
C’est ainsi qu’ont été nommées par l’équipe du tournage de THE DESCENT (2005) de Neil Marschall, les créatures humanoïdes souterraines et cannibales vivant dans les profondeurs de grottes très anciennes.
L’intrigue : Six femmes qui, en faisant de la spéléologie se retrouvent piégées à cause d’un éboulement dans un système de grottes non cartographié dans les Appalaches. En essayant de trouver une sortie, elles se rendent compte qu’elles ne sont pas seules dans les grottes et, très vite, sont pourchassées par des créatures humanoïdes carnivores qui se sont adaptées à leur environnement souterrain…
« Neil Marschall décrit les Crawlers comme des hommes des cavernes qui ne sont jamais montés à la surface, expliquant à ce sujet qu’« ils ont évolué dans cet environnement souterrain depuis des milliers d’années et s’y sont parfaitement adaptés. Ils ont perdu le sens de la vue mais ont en contrepartie un odorat et une ouïe très développés et fonctionnent très bien dans l’obscurité totale. Ce sont également des experts en escalade, et ils peuvent grimper n’importe quelle paroi rocheuse ». Le réalisateur a caché aux actrices le design des créatures jusqu’au moment de tourner la première scène avec elles afin que leur réaction soit plus naturelle. Natalie Mendoza explique à ce sujet : « Quand le moment est venu, j’ai bien failli mouiller ma culotte. J’ai ensuite couru partout en riant de façon hystérique et en essayant de cacher le fait que j’étais assez effrayée. Même après la première scène, nous ne nous sommes jamais vraiment senties à l’aise avec [les créatures] ».
Marshall a également tenu à inclure des femelles et des enfants parmi les créatures, expliquant que « c’est une communauté et j’ai pensé que c’était bien plus crédible que d’en faire des monstres classiques. Cela n’aurait aucun sens s’ils avaient tous été des mâles, et j’ai voulu créer un contexte réaliste. Je voulais que ce soit des spécimens très sauvages et très primaires mais qu’ils soient proches des humains. Je ne voulais pas qu’ils aient l’air totalement étrangers à l’espèce humaine car les humains sont ce qu’il y a de plus effrayant ».
Paul Hyett, maquilleur et créateur de prothèses, s’est chargé du design des Crawlers. Ils avaient à l’origine un aspect plus animal et une peau d’un blanc laiteux mais leur apparence est devenue plus humaine et un aspect plus sale a été donné à leur peau. Il était aussi prévu que leur peau soit phosphorescente mais cela donnait un effet trop lumineux dans cet environnement sombre et cet aspect a été supprimé afin qu’ils puissent se fondre dans les ombres.
Ces créatures rappellent aussi les goules qui vivent souvent dans les grottes et se nourrissent de chair, ainsi que les Morlocks créés par H.G.Wells dans son roman La Machine à explorer le temps. » (Wikipédia)
On retrouve les Crawlers dans THE DESCENT 2 (2009) de Jon Harris.
- Trapard -
FIN !
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Je trouve que les créatures amphibies de COLD SKIN (2007) ressemblent assez aux Crawlers de THE DESCENT.