Et pourquoi rétrécir spécialement à Bourail quand on peut rétrécir ailleurs, me direz-vous ? À moins que ce ne soit encore une histoire de lutins du pays… Détrompez-vous. Seul le Sci-Fi Club et son cycle Cinéma Vintage possède la machine à rêves capable de vous réduire à l’état d’atome, et ce sera uniquement à Bourail, oui, ce vendredi 30 octobre 2016, à 18h30, avec la projection du chef-d’œuvre de Jack Arnold : L’HOMME QUI RÉTRÉCIT (The Incredible Shrinking Man, 1957). Rendez-vous dans l’univers de l’infiniment petit pour un film immensément grand…
Après vous avoir convié à bord du Nautilus du capitaine Nemo pour un fabuleux voyage à travers les océans, après vous avoir permis de prononcer « Klaatu Barada Nikto » devant le fier Klaatu et son robot Gort, et après vous avoir dévoilé le dangereux secret de la civilisation des Krells d’Altaïr IV sans même le consentement de Morbius, le Sci-Fi Club de Nouvelle-Calédonie vous propose de vous réduire tout simplement à l’état d’insecte… Peut-être que votre ego en prendra un coup, voire sûrement, mais il faut bien relativiser vos soucis quotidiens. En effet, ils ne sont rien comparés à ceux de Scott Carey, qui ne va pas cesser de rétrécir après être passé à travers un mystérieux brouillard radioactif…
C’est ce vendredi 30 septembre que L’HOMME QUI RÉTRÉCIT, autre grand classique de la SF, sera projeté gratuitement au cinéma de Bourail, à 18h30. Le Sci-Fi Club poursuit ainsi son cycle Cinéma Vintage avec quelques-unes des œuvres les plus marquantes de toute l’histoire du cinéma fantastique et de science-fiction, et ce à l’occasion des 30 ans de l’association calédonienne de l’Imaginaire. Un moyen de redécouvrir ou de découvrir dans des conditions exceptionnelles les plus grands classiques des années 50 appartenant à ces genres.
L’HOMME QUI RÉTRÉCIT est l’adaptation cinématographique du roman éponyme du célèbre écrivain américain Richard Matheson, roman publié en 1956. Désormais aux commandes du scénario du film, l’auteur offre à la Universal le sujet suivant : « À la suite d’une contamination radioactive, un homme voit avec effarement son corps diminuer de taille. À tel point qu’il devient la proie d’un chat puis d’une araignée. Courageusement, il part à la découverte de son univers. » Jack Arnold (L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC NOIR, LE MÉTÉORE DE LA NUIT, TARANTULA…), auquel nous avons déjà consacré un dossier ici, se charge de la réalisation de ce qui deviendra très vite une référence cinématographique de premier ordre de par son récit traité de manière intelligente et émouvante, et de par ses effets spéciaux souvent fort réussis.
L’HOMME QUI RÉTRÉCIT possède en effet de nombreuses séquences d’anthologie comme la poursuite avec le chat, le combat avec l’araignée, sans compter la représentation des objets de la vie courante (crayon, ciseaux, épingle, boîte d’allumettes…) réalisés dans des proportions impressionnantes pour un résultat des plus convaincants. « Pour donner au spectateur l’illusion du rétrécissement de Scott Carey, quatorze décors de grandeurs différentes ont été construits, s’élevant au fur et à mesure que le héros est censé diminuer. » (Les 100 Chefs-d’œuvre du Film Fantastique, Jean- Marc Bouineau & Alain Charlot, éd. Marabout, 1989)
L’avis des spécialistes
[...] Film-phare du cinéma de science-fiction qui marqua l’aboutissement le plus achevé du thème du mutant, déjà abordé dans TARANTULA et aussi, par Gordon Douglas, dans DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE (Them !, 1954) dont le scénario était dû à Richard Matheson. [...] L’HOMME QUI RÉTRÉCIT est certes un film de science-fiction mais aussi un sombre drame psychologique. (Le Cinéma, Grande Histoire Illustrée du 7e Art, éd. Atlas, 1982)
[...] En plus de sa teneur fantastique, L’HOMME QUI RÉTRÉCIT propose une vision psychologique de l’univers quotidien. La cave, que des millions de personnes foulent chaque jour, se révèle un lieu malfaisant, peuplée d’autant de vies qu’une forêt amazonienne. Richard Matheson, auteur entre-autres de Je suis une Légende, a exigé d’écrire le scénario lui-même, redoutant une adaptation bâclée. [...] (Les 100 Chefs-d’œuvre du Film Fantastique, Jean- Marc Bouineau & Alain Charlot, éd. Marabout, 1989)
[...] Adapté d’un roman de Richard Matheson, c’est l’une des œuvres les plus abouties de Jack Arnold qui a su tirer partie de toutes les possibilités de cette étrange histoire pouvant se lire à plusieurs niveaux : aventure extraordinaire, drame psychologique, réflexion philosophique sur la place de l’Homme dans l’Univers, témoignage sur les dangers des radiations atomiques. Particulièrement riche, le film utilise à bon escient des effets spéciaux qui n’ont jamais été aussi nécessaires. [...] Conté à la première personne, L’HOMME QUI RÉTRÉCIT s’inscrit, en outre, dans un propos ambitieux confirmé par une fin angoissante qui refuse l’optimisme béat. [...] (L’Encyclopédie de la Science-Fiction, Jean-Pierre Piton & Alain Schlockoff, éd. Grancher, 1996)
[...] Malgré (ou grâce à) sa fin spiritualiste, le film de Jack Arnold est, et demeure, un film magnifique, grandiose – et d’une très belle progression. [...] Il y a quelque chose de troublant dans ce changement d’échelle que subit notre identification à l’acteur : on s’identifie d’abord aux autres, à sa femme, puis, lorsqu’il est cru mort par les autres, à lui. [...] (Les Films de Science-Fiction, Michel Chion, éd. Cahiers du Cinéma, 2009)
L’HOMME QUI RÉTRÉCIT, c’est vendredi 30 septembre, à 18h30, au cinéma de Bourail, en projection gratuite.
- Morbius -
Salut Morbius,
Je vois que tu publies un extrait de critique de « Les 100 Chefs-d’œuvre du Film Fantastique » de Jean- Marc Bouineau & Alain Charlot. BD Mag Exhume l’a justement exhumé en version numérique :
http://bdvintagerares.blogspot.fr/2018/01/les-100-chefs-doeuvre-du-film.html
Eh bien voilà ! Parfait.