LE SILENCE DU DOCTEUR IVENS
Petite perle méconnue du cinéma de science-fiction soviétique, LE SILENCE DU DOCTEUR IVENS (1973, Молчание доктора Ивенса / Moltchanie doktora Ivensa) est un film de Boudimira Mietalnikova (ou Budimir Metalnikov, 1925-2001), qui était beaucoup plus prolifique en tant que scénariste qu’en tant que réalisateur. Il a notamment adapté Isaac Asimov pour un autre film de science-fiction soviétique, LA FIN DE L’ÉTERNITÉ (1987, Konets vechnosti) réalisé par Andrei Yermash. Pourtant LE SILENCE DU DOCTEUR IVENS était une grosse production de la Mosfilm, avec l’acteur et cinéaste Sergéï Bondartchouk déjà bien connu et vieillissant dans le rôle du Docteur Ivens. Sa femme à l’écran étant interprétée par l’actrice Irina Skobtseva.
LE SILENCE DU DOCTEUR IVENS est un film curieux et extrêmement bien réalisé, voire même très esthétisant. Pour ce qui est du sujet, malgré une tendance moralisatrice un peu naïve pour les années 70 qui rappelle celle du film de Robert Wise, LE JOUR OÙ LA TERRE S’ARRÊTA (1951), la morale fait pourtant mouche en cette période de « Guerre Froide ».
L’intrigue : Survivant de la catastrophe aérienne survenue au-dessus de l’Océan Atlantique, le célèbre docteur Ivens, éminent scientifique connu pour ses travaux de biologie et ses recherches sur le prolongement de la vie, se retrouve avec son épouse et les rares rescapés dans l’épave de l’avion. Celle-ci se trouvant enfermée dans un espace sombre et inconnu. N’ayant conservé aucun souvenir du drame comme les autres naufragés, il en déduit que seules les personnes n’ayant pas souffert de lésions irréversibles ont été secourues par des êtres venus d’un autre monde. Confronté à l’anxiété grandissante des infortunés survivants il va tenter d’entrer en contact avec les extraterrestres qui les ont secourus…
Dès les premières minutes, j’ai pensé au film de Sutton Roley, CHOSEN SURVIVORS (1974) avec cette poignée de survivants enfermés et repliés sur eux-mêmes dans un bunker sous-terrain. Mais là où CHOSEN SURVIVORS préférait la morale « L’Homme est un loup pour l’Homme », LE SILENCE DU DOCTEUR IVENS allait finalement plus loin en montrant le Terrien comme un minuscule être belliqueux face à une Société Extraterrestre nettement plus apte à créer, à anticiper mais aussi, à fraterniser.
Les effets spéciaux sont dignes du début des années 1970 et pourtant très percutants, bourrés d’effets miroirs et de fausses 3D assez réussies. Et au final, ce SILENCE DU DOCTEUR IVENS est une bonne surprise à découvrir même tardivement. Et son approche est assez simple, là où Andreï Tarkovski préférait la réflexion plus métaphysique en 1972 avec SOLARIS (Солярис).
- Trapard -
Très sympa de nous faire découvrir cette perle rare, Trapard, ce qui en fait d’ailleurs ton… 400e article publié sur le blog ! Champagne !
Yeah !!