Il est de coutume de vouloir toujours interviewer les « spécialistes » ou ceux que l’on considère, à tort ou à raison, comme les « Gardiens du Temple de l’Imaginaire ». Pour une fois, laissons-les de côté, oublions-les en leur passant la muselière de circonstance et donnons enfin la parole aux fans, aux geeks, aux fantasticophiles de tous âges et de toutes espèces qui font vivre l’Imaginaire chaque jour ! Pour cela, le groupe Facebook Les Échos d’Altaïr IV est un vivier ! « Paroles d’Altaïrien » laissera donc désormais la parole à un(e) Altaïrien(ne), le temps de quelques questions sur sa passion pour l’Imaginaire, ses souvenirs, ses goûts, ses manies…
Yom
En compagnie de Skarn et Axel, précédemment rencontrés dans Paroles d’Altaïrien, Yom fait partie du petit groupe des contributeurs des Échos d’Altaïr en permettant au blog de reprendre certains de ses articles publiés sur sa page Facebook : Ma Science-Fiction. C’est plus qu’un passionné de SF : c’est quelqu’un qui essaie à tout prix de vous faire comprendre ce qu’est la Science-Fiction, du moins SA science-fiction ! Il suffit de lire ici sa longue définition pour s’en rendre compte ! On lui laisse la parole…
« Finalement, être geek, c’est surtout être curieux ! »
L’Imaginaire, tu es tombé dedans vers quel âge ?
L’Imaginaire au sens large, je suis tombé dedans tout petit avec mes jouets. Pour ce qui est de l’Imaginaire au sens « passionnel » du terme, je dirais vers 13 ans, avec les jeux de rôles (Stormbringer, Hawkmoon, Donjons et Dragons, L’Appel de Cthulhu, L’Œil Noir, et j’en passe…), la lecture de livres comme Le Seigneur des Anneaux, Dracula, ou La Planète Géante, sans oublier les Livres dont vous êtes le Héros.
Dans le monde grouillant de l’Imaginaire, quel est ton genre préféré et pourquoi ?
Mon genre préféré est la Science-Fiction, et presque tous ses sous-genres. Du coup, rien à voir avec les jeux de rôles pré-cités, bien que j’ai joué aussi à Shawdowrun et Berlin 18. La Science-Fiction, c’est un peu tout ce qu’on peut imaginer quand on regarde un ciel étoilé la nuit, et comme je l’ai beaucoup fait, j’ai beaucoup imaginé. Et puis, la SF, c’est aussi un peu un message d’espoir, puisqu’en général l’humanité a réussi à aller visiter le cosmos.
Te considères-tu comme « geek » ?
Alors, j’ai été rôliste, j’ai lu Tolkien, j’ai joué à des jeux en réseau, je monte mes PC moi même, j’ai bossé dans l’informatique, j’ai eu internet en 1997, je m’intéresse aux sciences et aux nouvelles technologies, j’ai vu quasiment tous les STAR TREK, séries et films, j’ai grandi avec STAR WARS, TERMINATOR, DARYL, ENEMY, LA QUATRIÈME DIMENSION et d’autres, je lis des mangas, des comics, j’ai encore mes vieux Strange, Titans, Nova, Spidey... donc je pense que je remplis pas mal de critères pour être considéré comme geek. Mais en même temps, le terme geek est devenu une expression un peu vide. On peut être geek parce qu’on est fan de GAME OF THRONES et rien d’autre. Donc, disons plutôt que je suis un geek version non mise à jour. Et puis, on peut se rendre souvent compte qu’on est geek quand on veut parler d’un sujet qui laisse beaucoup d’interlocuteurs sans réponses. Finalement, être geek, c’est surtout être curieux !
« J’ai un peu de mal avec les films et séries dans lesquels les extraterrestres se baladent à poil. »
Quels sont tes films et séries TV préférés ?
Film de référence : PLANÈTE INTERDITE. La référence de ce que devraient être les films de science-fiction. C’est quasiment un pilote pour la série STAR TREK, avec juste 10 ans d’avance. Je suis très fan de l’ambiance SF des années 40/50, avec les tenues spatiales qui ont un bocal à poisson à la place du casque, c’est un design que j’adore, mais qui existe surtout dans les comics et BD. J’ai aussi beaucoup été marqué par le premier TERMINATOR, vu au cinéma à l’époque. Bon, faut aussi admettre que j’ai un faible pour les robots, et du coup, c’est toujours un petit plus quand il y en a un dans un film. Après, j’aime beaucoup d’autres films, mais surtout ceux qui me surprennent un peu, ce qui se fait rare avec les films récents, et ceux qui ont fait de leur mieux avec peu de moyens comme par exemple, HUNTER PREY, CARGO, EUROPA REPORT ou KILL COMMAND, qui ne sont pas pour autant parfaits, mais au moins il y a un effort de fourni.
J’ai un peu de mal avec les films et séries dans lesquels les extraterrestres se baladent à poil. Ben oui, c’est quand même pas très logique d’être capable de créer des vaisseaux spatiaux qui peuvent traverser la galaxie, mais pas de se faire des fringues adaptées… Sinon, pour ce qui est du fantastique, dans le domaine de l’heroïc fantasy plus précisément, je suis aussi très fan du premier film de CONAN, celui de 1982, pour sa beauté visuelle, et d’une certaine manière, pour sa philosophie.
Pour ce qui est des séries, j’attends encore la série de SF qui me scotchera dans mon fauteuil, mais j’en ai quand même apprécié beaucoup. La meilleure dans mon souvenir, mis à part les classiques indétrônables comme LA QUATRIÈME DIMENSION, est peut être STARGATE UNIVERSE. Elle a pompé pas mal d’idées dans les STAR TREK, mais c’est plutôt bien fait. Ce qui est d’autant plus étonnant, c’est que je n’ai pas vraiment apprécié ce que j’avais pu voir des autres séries de la franchise, SG1 et ATLANTIS. Une autre série qui a été annulée avant de vraiment développer son plein potentiel est DEFYING GRAVITY. Dommage. Sinon, pour ce qui est des séries de SF plus récentes, en ce moment je garde un œil sur DARK MATTER.
Quels sont tes romans, BD et auteurs favoris ?
J’ai un peu lu quand j’étais adolescent, mais en grandissant, je préfère lire des livres « encyclopédiques » : 100 Ans de Cinéma Fantastique et de Science-Fiction, Les Chroniques de la Science-Fiction, les Craignos Monsters, Les Guerres des Étoiles, pour ne citer que les plus récents. À côté de ça, je suis plutôt comics, tout ce qui est Marvel ou DC Comics, mais aussi Invincible ou Saga par exemple, manga avec Terra Formars, Sun Ken Rock, Guyver, Peacemaker, sans oublier les classiques de ma jeunesse comme Dragonball, Cobra ou City Hunter, et bande dessinée. Là j’ai un peu de tout, mais en science-fiction, je citerai Le Scrameustache que j’ai lu assez jeune et Storm que je n’ai découvert que récemment. Et dans tout ça, ce qui a le mieux vieilli, ça doit être Cobra. C’est aussi un habile mélange de Space Opera, d’Heroic Fantasy et d’Aventure, sans oublier l’humour omniprésent.
Quel est ton meilleur et/ou ton pire souvenir ?
Pas de pire ou de meilleur, mais un souvenir marquant de la première fois où j’ai vu PLANÈTE INTERDITE à la télé quand j’étais gamin. Le monstre qui essayait de franchir le champ de force était encore très impressionnant une trentaine d’années après sa sortie.
« Je fais parfois le salut vulcain pour dire bonjour ou au revoir, mais pas avec n’importe qui non plus… »
As-tu une manie en tant que fan de l’imaginaire ?
Je fais parfois le salut vulcain pour dire bonjour ou au revoir, mais pas avec n’importe qui non plus… quoique…
Comment définirais-tu la science-fiction ?
Voilà une sacrée question ! Alors, j’ai une définition de la science-fiction relativement précise : « Fait apparaître une machinerie complexe et/ou quelque chose d’extraterrestre ». J’aime bien classifier les choses, et pour le coup, ça me gène quand je tombe sur un film de science-fiction classé en fantastique, et vice versa, bien qu’il soit toujours possible d’être dans les deux, comme EVENT HORIZON par exemple. Bref, j’ai d’ailleurs créé une page dédiée à la science-fiction selon ma définition : Ma Science-Fiction. Et hop, un petit coup de pub !
Pour moi, la SF correspond à cette définition car le reste n’est souvent que du contexte. Par exemple, le steampunk est un sous-genre de la science-fiction juste parce que le contexte est spécifique : l’époque victorienne, plus ou moins. Cette définition précise permet aussi de séparer Anticipation et Science-Fiction : du coup, pas de SF dans SOLEIL VERT, ROLLERBALL, EQUILIBRIUM, MAD MAX… Alors que certains seraient tentés de les assimiler. J’ai déjà lu aussi que souvent un savant fou était une marque de science-fiction, puisque savant = science. Mais non, de mon point de vue, un savant fou n’est pas forcement une preuve de science-fiction. Déjà, ce n’est qu’un savant. Qu’il soit fou ou pas ne fait que changer le fait qu’il soit un gentil ou un méchant. Alors, un savant est il forcement un élément de science-fiction ? Pas la peine de faire de longs discours, rien ne vaut l’exemple : le Dr Morbius de PLANÈTE INTERDITE, le Dr Moreau sur son île ou le Dr West de RE-ANIMATOR sont ils dans le même genre de films ? Non, seul Morbius est dans une œuvre de SF selon moi. Le savant, fou ou non, n’est donc qu’un élément scénaristique et non de genre, tout comme les héros parfois supers.
D’ailleurs, parlons un peu du cas des super héros qu’on retrouve aussi parfois classés en SF : eh bien déjà, le terme « super héros » parle un peu de lui même. Un super héros est un héros qui est super… Ça a l’air bête comme ça, mais je veux dire par là que ce n’est pas forcément le héros qui fait le genre d’un film. Prenez Allan Quatermain. Dans les années 80, c’est un héros d’aventure sous les traits de Richard Chamberlain, alors que sous les traits de Sean Connery, en 2003, c’est un héros steampunk, et donc de science-fiction, dans LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES. Même personnage, mais pas le même genre d’histoire. C’est un peu le même principe avec les héros un peu plus « supers », notamment les plus connus chez Marvel ou chez DC Comics. Bien qu’on pourrait créer une catégorie « Films de super héros » pour mettre tout le monde d’accord, il n’en reste pas moins vrai que certaines aventures sont de la science-fiction, et d’autres non. Je vais me baser sur des films ou séries, plus connus du grand public, mais cela reste bien sûr valable pour les comics.
Pour ce qui est de la science-fiction à tous les coups, chez Marvel LES 4 FANTASTIQUES se posent là. Mais en même temps le leader du groupe est un scientifique génial, un super geek avant la mode, et beaucoup de leurs aventures ont lieu dans l’espace, dans la zone négative, un mini univers, ou font intervenir des extraterrestres, dont le plus dangereux et le plus célèbre : Galactus. Donc là, pas trop de problème à les classer. C’est plus difficile avec les héros qui n’ont pas toujours le même type d’aventures. CAPTAIN AMERICA par exemple, peut aussi bien aller botter les fesses de braqueurs de banque que d’aller sur Mars détruire une créature qui veut dominer le monde. Et là, forcément, on tombe dans le cas Quatermain. Chaque aventure peut être d’un genre différent. Si vous vous posez la question des mutants, X-MEN entre autres, ils vont plutôt faire partie du genre fantastique par défaut – des pouvoirs innés, comme les monstres de la Hammer – même si des aventures vont les mener dans la science-fiction : les X-Men dans l’invasion des Broods par exemple.
Tout ça pour dire que les super héros ne sont pas forcément à l’origine du genre de leurs aventures, sauf s’ils sont personnellement qualifiables par la définition de ma science-fiction bien sûr, comme Iron Man, Ultron, Galactus, Thanos, Les Gardiens de la Galaxie, etc. Et comme j’ai évoqué les monstres de la Hammer, je termine là dessus : comme je l’ai déjà dit, dans ma vision des choses, je classe d’un coté la Science-Fiction, et de l’autre le Fantastique. Dans le Fantastique, on peut y trouver des vampires, des loups garous, des zombies, des momies, des sorcières, etc., et également pour moi le monstre de Frankenstein. Pourquoi fantastique alors que c’est un savant qui l’a créé ? Eh bien déjà, culturellement parlant, il fait partie des monstres des films de la Hammer, et j’ai sûrement été en partie influencé par ça. Ensuite, le fait de ramener à la vie des bouts d’humains collés ensemble, c’est plus fantastique à mes yeux que scientifique, même si la SF ne doit pas forcément être crédible. La créature de Frankenstein n’est jamais qu’un zombie amélioré. Alors je suis d’accord avec le fait que la machinerie qui a permis de créer le monstre est plutôt complexe, mais elle n’a pas vraiment d’impact dans le récit. Une incantation aurait pu être à l’origine du monstre sans en changer l’histoire. Il faut aussi prendre en compte le fait que la créature fait partie d’un panthéon de créatures gothiques, avec les vampires et autres loups garous, Et si vous demandez à un fan de vampires si Dracula est de la science-fiction, il va vous rire au nez, et moi aussi, avant de disparaître dans un nuage de fumée… Bref, beaucoup de blabla, mais quand on aime, on ne compte pas !
Ta passion, comment la vis-tu au quotidien ?
Curiosité scientifique, films, séries TV, encyclopédies du genre, figurines… La passion de la SF se trouve dans beaucoup de petits moments du quotidien. L’avantage quand on aime l’Imaginaire, c’est qu’on peut en profiter n’importe où et n’importe quand. Il suffit de faire fonctionner son cerveau, et c’est parti !
Quel est ton vœu le plus cher ?
Poser le pied sur un monde lointain, ne serait-ce que sur une lune de Jupiter pour profiter de la vue. L’avenir est dans les étoiles.
Merci Yom ! Que la Force soit avec toi et Longue vie et prospérité !
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Bravo !!! je me suis régalé à lire l’interview de notre ami yom !
Intéressant. Merci Yom
Yom est un extraterrestre et son cerveau est une machinerie complexe…Donc Yom est un pur produit de la science-fiction !!
J’ai bon ?
Merci Yom, toujours un plaisir de te lire !
Merci à vous
Oui, je pense que nous tous ici devons être des produits de la science fiction : nous sommes tous des terrestres extras
Joliment dit. En tout cas une chose est sûre, tu m’as donné envie de découvrir prochainement DEFYING GRAVITY que je ne connaissais pas du tout.
très sympa ! Merci de m’avoir rappelé mes souvenirs du scrameustache. les galaxiens étaient rigolos, le dessin propre, et il y avait une bataille spatiale épique, ainsi qu’un vocabulaire parfois technique pour le gamin que j’étais !