On a vite fait de coller une étiquette sur les gens. Et le pire, c’est que tout le monde croit vous connaître en se basant uniquement sur la partie émergée de l’iceberg, alors que l’autre partie s’avère souvent bien plus riche et plus complexe.
« Sait-on qu’en dehors de la SF ou du Space Opera, j’adore explorer tous les autres mondes de l’Imaginaire ? »
Le fait que j’aime plus que tout des franchises comme STAR WARS ou STAR TREK me résume, aux yeux de certains, à n’être, au mieux, qu’un fan de SF, au pire, qu’un fan de cinoche… Point barre… Cette vision étriquée et tellement simpliste m’horripile depuis longtemps car ce serait vraiment méconnaître le Morbius !
Voyons, soyons logique : comme tout le monde j’ai mes préférences, c’est évident, mais dans ces préférences je n’oublie pas le reste, bien au contraire, croyez-moi !
Sait-on qu’en dehors de la SF ou du Space Opera, j’adore explorer tous les autres mondes de l’Imaginaire que sont le Fantastique, la Fantasy, l’Heroic Fantasy, l’Horreur, l’Épouvante, le Steampunk et tant d’autres ? Non, bien sûr, car chacun ne veut voir que ce qu’il veut voir. Et pourtant, aurais-je créé en 1986 le Sci-Fi Club de Nouvelle-Calédonie si je n’étais pas un amoureux fou de l’Imaginaire, si cette passion dévorante ne m’avait pas motivée au point de vouloir à tout prix fonder une association, puis un fanzine et enfin un blog destinés à promouvoir ces genres ?
Allons plus loin, au vu d’une réflexion humiliante à laquelle j’avais eu droit en 1996 devant Gérard Klein, l’écrivain de science-fiction, invité en Nouvelle-Calédonie à l’occasion de la semaine du Temps des Livres. À la question de l’auteur « Qu’avez-vous lu de moi ? » un membre du Sci-Fi Club avait gentiment lancé : « Oh lui, c’est pas la peine, il ne lit jamais ! » Ce à quoi l’auteur, dans cette grande prétention qui le caractérise, m’avait déclaré : « Si vous aimez la science-fiction, vous avez forcément lu mes romans. »
« À force de beaucoup trop parler cinéma fantastique et de SF, certains finissent par vous enfermer dans un carcan. »
À force de beaucoup trop parler cinéma fantastique et de SF, certains finissent par vous enfermer dans un carcan. Ils prennent alors le raccourci facile : il ne regarde que des films, il ne lit donc jamais. C’est tellement évident à leurs yeux. Il faut donc toujours se justifier, se dévoiler davantage. Alors oui, je possède plusieurs bibliothèques pleines de bouquins, chez moi, avec du Shelley, du Verne, du Wells, du Tolkien, du Lovecraft, du Vance, du Silverberg, du Matheson, du Bradbury, de l’Asimov, du Clarke, du Moorcock, de l’Andrevon, du Klein, du Spinrad, du Bloch, du Burroughs, du Moore, du Bordage… Je possède également de nombreux ouvrages de références sur les domaines de l’Imaginaire, lesquels sont parfois présentés sur ce blog dans la catégorie Bibliothèque Altaïrienne, et aussi, pour l’instant, quelques dizaines de BD.
A 51 ans, qu’aurais-je fait de ma vie si je n’avais pas, en dehors de mon immense passion du cinéma fantastique et de science-fiction, goûté à la littérature, à la BD et aussi aux arts graphiques (Foss, Tim White, Peter Jones, Michael Whelan, Boris Vallejo, Caza, Manchu…), à tous ces innombrables univers de l’Imaginaire qui font que je suis fier, très fier, d’être un « imaginophile ». Oui, « imaginophile » et non « geek » ou « fantasticophile ». Le mot existe-t-il déjà ? Peut-être, peut-être pas. Mais s’il existe, correspond-il à ma définition ? Pas certain. Voyons voir…
« Tout le monde s’avoue geek, d’un seul coup, puisque personne ne sait exactement ce que « geek » signifie. »
« Geek »… Suis-je geek ?… Je me suis souvent posé la question, et à vrai dire je n’en suis pas très sûr. Si être geek signifie, en dehors d’aimer l’Imaginaire et de s’avouer passionné par quelque chose, pratiquer régulièrement le jeu de rôle, se lancer dans d’interminables parties de jeux vidéo, s’intéresser aux nouvelles technologies, être un fan de super héros, être un dieu en informatique et posséder la bosse des maths, alors non, je ne fais définitivement pas partie du club. J’ai goûté à quelques jeux de rôle il y a bien longtemps sans jamais vibrer face à mes dés… Les jeux vidéo m’ont permis de vivre quelques aventures extraordinaires et des moments inoubliables, mais depuis Skyrim en 2011, je n’ai joué à rien d’autre… Les super héros en collants, torturés par leur existence et sauveurs de l’humanité, n’ont jamais vraiment titillé mes sens même si je peux sans problème suivre quelques-unes de leurs aventures en gardant le sourire en coin… Les nouvelles technologies me laissent complètement indifférent quand elles ne me font pas désespérer de l’avenir de l’humanité… L’informatique fait naître en moi des instincts destructeurs et les maths… les maths ?… Non, désolé, tout cela n’est pas vraiment pour moi. Et puis le terme « geek » est aujourd’hui tellement repris et bouffé à toutes les sauces. Tout le monde s’avoue geek, d’un seul coup, puisque personne ne sait exactement ce que « geek » signifie. À vrai dire, même le philatéliste peut crier qu’il est geek et personne ne le contestera…
« Fantasticophile »… Suis-je fantasticophile ?… J’ai toujours trouvé le terme trop réducteur. On entend uniquement résonner le mot « fantastique ». Mais où sont donc passés la SF, l’Heroic Fantasy, la Fantasy, le Steampunk, l’Horreur et tous les autres ?… Pour certains, la question ne se pose même pas : le mot englobe à lui seul tous ces genres. Pour d’autres, le mot n’a de sens que parce qu’il est associé au Fantastique. Donc non, insuffisant…
« Je suis un imaginophile, un amoureux fou de l’Évasion, du Rêve et du Cauchemar, un explorateur passionné des mondes de l’Imaginaire. »
« Imaginophile »… Je suis un imaginophile, un amoureux fou de l’Évasion, du Rêve et du Cauchemar, un explorateur passionné des mondes de l’Imaginaire, un aventurier jamais lassé ni rassasié dans la découverte d’autres horizons, d’autres dimensions d’un Imaginaire sans limites et toujours en expansion ! Plus j’avance dans le temps et plus mon espace se réduit : je suis envahi par les films, les livres, les BD… Autour de moi des étagères entières se remplissent d’ouvrages, de DVD, de Blu-ray ou de bandes dessinées… Mais malheureusement le temps me manque. Comme j’aimerais voyager des journées entières dans ces mondes étonnants, comme j’aimerais arpenter sans jamais m’arrêter leurs routes pleines de surprises et de promesses !
Je suis un imaginophile convaincu, déterminé, bravant souvent l’attitude méfiante ou incrédule des gens, de mes amis ou de mes collègues. Je peux rester des minutes entières à contempler une peinture de Tim White, plonger dans son paysage, m’y sentir complètement absorbé sans pour autant être atteint du syndrome de Stendhal, je vous rassure. Je peux broder toute une histoire rien qu’en l’observant dans ses moindres détails. Mon imagination s’emballe, elle entre en ébullition. Mais je peux aussi rêver devant un simple ciel bleu ou nuageux, un soleil couchant ou une pluie, une plage ou une forêt… Tous les jours je peux quitter ce monde, le temps de me raccrocher à l’autre, celui qui me permet de m’évader sur des terres inconnues où je cours sans jamais ressentir la moindre fatigue. Celui qui me redonne l’énergie nécessaire pour survivre dans l’autre. Souvent, mon regard se perd dans ces instants sans que personne ne le remarque. Et c’est sans doute mieux ainsi.
Je suis un imaginophile assoiffé de rencontres et de découvertes sur les vastes plaines de l’Imaginaire. Peu importe l’époque et le lieu. Jamais lassé, toujours passionné, j’en veux encore plus et davantage encore ! Qu’il s’agisse de déserts martiens ou de mers lunaires, de forteresses secrètes ou de mégalopoles extraterrestres, de forêts du petit peuple ou de jungles sanctuaires, de vaisseaux millénaires ou de ballons à vapeur, de cyborgs surarmés ou de guerriers cimmériens, de monstres aquatiques ou de monstres à tronçonneuse, de rêves ou de cauchemars, l’Imaginaire dans son immense diversité a toujours été et sera toujours ma passion première, mon Épice, ma drogue bienfaitrice, celle qui me nourrit depuis ma plus tendre enfance !
Je suis un imaginophile… Peut-être pas un geek ni un fantasticophile, mais assurément, oui, un imaginophile !
- Morbius -
Imaginophile convaincu et non vaincu.
Un cri du cœur j’ai l’impression, tu as raison, la catégorisation pose problème partout tout le temps et envers tout le monde. Laissons donc les imbeciles a
… « a » ?… a… a… a… ATCHOUM !!! C’est ça Antipathes ?
…a…rrêt complet du système…
J’étais en train d’écrire puis ma connexion à…a… atchouuuuu !!!!
*Snif. o0
Tout s’explique.