Imaginez 1888, l’époque victorienne. Imaginez les rues de Londres, le fog bien poisseux, épais et opaque. Imaginez maintenant que le comte Dracula ait fait échouer les plans de Van Helsing et se soit marié à la Reine Victoria. Les vampires vivent au grand jour (enfin la nuit), cohabitent avec les vivants et prennent beaucoup de place dans la vie politique du royaume, dans la vie tout court en fait. La colère du peuple gronde, il y a des têtes sur des piques (celle de Van Helsing entre autre et on craint pour celle de Bram Stoker), des gardes des Carpathes telle la Gestapo sillonnent les rues pour maintenir « l’ordre ». Ajoutez à cela un éventreur de prostituées vampire au doux nom de Jack, un éminent scientifique un peu excentrique au nom de Jekyll et son confrère le docteur Moreau, une « jeune » enquêtrice Geneviève Dieudonné de la lignée de Chandagnac, amie de la regrettée Jeanne d’Arc et de la comtesse Carmilla, un Lord Ruthven premier ministre, « BeauRegard » un espion au service secret de Sa Majesté, et même un John Merrick triste valet du prince consort.
Dracula règne donc sur le royaume tel un despote xénophobe et homophobe, des meurtres ont lieu. Chacun, humains et non morts (vampires), essaie de survivre. Tous ont peur de finir sur un pal ou éventré… Bref c’est pas la joie l’Angleterre.
Dans cette histoire melting-pot de références vampiriques et historiques, Lestrade déplore l’absence de Sherlock Holmes enfermé dans le camp the Devil’s Dyke, par contre son frère Mycroft est membre du Diogene’s Club. On rencontre Oscar Wilde malheureusement très mal vu par les mondains, Florence Stoker et beaucoup, beaucoup d’autres personnages.
On note que l’équipe de Van Helsing dans le Dracula de Bram Stoker a bien changé : Mina est le second de Dracula. Jack John Seward, l’amoureux de Lucie Wenstera, ne se remet pas de la mort de celle-ci et est chirurgien pour les plus démunis dans Whitechapel, Arthur Holmwood « Lord Goldaming » est devenu vampire ….
Bref, vous l’aurez compris, ce livre est un fabuleux mélange de tout et n’importe quoi, mais c’est très abouti. En lisant la quatrième de couverture, j’ai cru que ce serait drôle. Eh bien en fait pas vraiment, c’est même très sérieux. Du coup sa lecture m’a un peu déroutée même si cela reste assez réussi et divertissant. On sait dès le début qui est Jack l’Éventreur et son mobile, ici pas de suspense. On suit avec curiosité les aventures de Geneviève « aînée vampire » de son état et BeauRegard espion humain. Les multiples rebondissements dans l’intrigue excellent et si tout cela a lieu c’est pour une raison bien précise que l’on ne comprend qu’à la fin (tadaaaammm !!)
Pour moi le plus grand intérêt du livre c’est cette fin alternative du roman de Bram Stoker, la multitude des personnages rencontrés, les superbes clins d’œil aux œuvres historiques et fictives, l’ambiance glaciale des rues de Londres fin 1800 version dictature, empalement et tutti quanti… J’attaque très bientôt le tome 2 d’Anno Dracula, « Le Baron Rouge Sang », qui cette fois se passe en 1918. Curieuse de voir qui je vais y rencontrer !
- Marie-Laure -
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