DAUGHTERS OF SATAN (1972)
Ou quand l’histoire d’un portrait sur un tableau prend une dimension fantastique, un thème très exploité au cinéma depuis GENUINE (1920) en passant par les adaptations d’Edgar Poe et d’Oscar Wilde. Le tableau est aussi un élément clé des décors victoriens et du cinéma gothique. Et bien que le genre soit déjà passé de mode en cette année 1972, on retrouve le portrait peint, et dans un cadre ovale cette fois, comme thème central d’une adaptation mexicaine mineure d’un conte d’Edar Poe, avec LE PORTRAIT OVALE (1972) du réalisateur Rogelio A. González. Un film gothique très peu connu sur lequel nous reviendrons peut-être sur Les Échos d’Altaïr.
Mais avec DAUGHTERS OF SATAN, le thème est transposé dans l’imagerie des sectes satanistes de cette vague post-ROMARY’S BABY de la fin des années 60 et du début des années 70. Une imagerie faite généralement de sectes cagoulées et de femmes vêtues de tenues légères, colorées et flashy, avec de masques de démons antiques de toutes sortes et de couteaux sacrificiels aux formes toujours plus impressionnantes les unes que les autres. Et ce type de films tournés en pleine période de « Sexploitation » implique très généralement un poil de nudité féminine et de saphisme. Voici juste quelques titres du genre pour me faire plaisir, et parce que je les ai découverts ou revus récemment : LES COMPAGNONS DE BAAL (1969), SATAN, MON AMOUR (1971), MORGANE ET SES NYMPHES (1971), LA SORCIÈRE VIERGE (1972), LA TOUR DU DIABLE (1972), AU SERVICE DE SATAN (1972), SISTERS OF DEATH (1972), NECROMANCY (1972), LA FILLE DE SATAN (1973), LA PLUIE DU DIABLE (1975) etc… Jusqu’à LA SECTE DES MORTS-VIVANTS (1976), ce dernier flm étant le moins bon de cette liste. Et sans oublier la saga des zombies templiers d’Amando de Ossorio. Donc que des films avec des capuches, comme quoi les délinquants contemporains n’ont rien inventé !
Et si L’EXORCISTE (1974) n’avait pas engendré une voie de sortie plus surnaturelle sur cette autoroute de films de sectes sataniques, nous roulerions peut-être encore dessus aujourd’hui…
Le portrait peint est aussi une variante des miroirs vaudou et autres reflets de sorcières. Puis il faut placer ce portrait dans le cadre (oui, oui…) de la démocratisation de la peinture, élément de décor devenu très accessible dans tous les foyers des années 70.
L’intrigue : Un marchant d’art trouve une peinture représentant 3 sorcières sur le bûcher dont l’une ressemble étrangement à sa femme. Celle-ci commence alors à se comporter d’une manière très étrange…
Une intrigue qu’on a l’impression de connaître par cœur, non ? Mais DAUGHTERS OF SATAN est une série B agréable produite et tournée aux Philippines par Hollingsworth Morse, et mettant en vedette Tom Selleck, quelques années avant le gros succès de la série MAGNUM. D’où les diverses rééditions du film… sauf en France.
L’imagerie sataniste n’a rien d’innovant pour le spectateur. Mais le tournage du film aux Philippines a permis de transposer les vieilles croyances européennes en Asie, avec des scènes de tortures plus proches de celles des FU-MANCHU que des sacrifices sur des anciens autels qui nous sont plus coutumiers des anciens rites indo-européens et de l’Amérique précolombienne. Évidemment, cette innovation n’empêche pas DAUGHTERS OF SATAN d’avoir ce petit côté « bricolé » cher aux séries B philippines.
Mais ici, les rites sont abordés avec leur lot de personnages étranges, et de grands chiens noirs (les chats noirs étant plutôt dans une certaine généralité, des éléments du cinéma d’horreur européen à budgets limités). On retrouvera d’ailleurs ce type de grands dogues et dobermans chers à notre Asa Vajda préférée, dans LA MALÉDICTION (1976), ZOLTAN, LE CHIEN SANGLANT DE DRACULA (1978) ainsi que dans certaines bisseries mexicaines du début des années 80. Et dans MAGNUM, tiens ! Zeus ! Apollon !
- Trapard -
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Un autre film avec des dobermans, mais de Charles Band (avant son ZOLTAN), c’est CRASH ! (1977)
Résumé : Lorsque Kim se réveille sur son lit d’hôpital, elle ne se souvient plus de rien. Elle a de curieuses blessures au visage, et tient dans la main un étrange porte-clefs. Le docteur Martin, assisté de Cathy Laughan tenteront de reconstituer le passé de la jeune fille. Ils découvriront d’abord que l’objet, nommé akasa, est une ancienne amulette hittite, représentant le dieu de la vengeance et de la violence, et qu’il confère à Kim d’étranges pouvoirs…
L’avis de Tinetor sur l’UFSF : Inventif quand il s’agit de remplir le tiroir caisse, Hollywood exploite ses récents succés du film d’agressions animales (LES DENTS DE LA MER, GRIZZLY, ORCA…) et de possession (L’EXORCISTE, LA MALEDICTION…) en les mixant pour les transposer à l’un des objets les plus familiers qui soient : l’automobile. Fort du succés en Eupope du DUEL de Spielberg, ainsi verrons-nous au cours de la même année 1977 l’asphalte hantée par L’ENFER MECANIQUE d’Elliot Silverstein et CRASH, production plus modeste de Charles Band mais non dénuée d’ambitions, notamment en affichant la volonté d’en mettre plein les mirettes en matière de carambolages. Série B clairement revendiquée, CRASH aligne quantité de visages familiers autour de celui de Sue Lyon, notamment ceux des vétérans José Ferrer (EXO-MAN, ZOLTAN, DUNE…), Leif Ericson (NIGHT MONSTER, LES ENVAHISSEURS DE LA PLANETE ROUGE…) et John Carradine qu’on ne présente plus.