CRYPTOZOÏQUE – de Brian Aldiss (1967)

Posté le 11 mai 2019

CRYPTOZOÏQUE - de Brian Aldiss (1967) dans Le Hangar Cosmique 14072703494415263612413227

19051109131815263616232056 dans Littérature

« Cryptozoïque : en paléontologie, période pendant laquelle les seuls êtres vivants étaient des microbes et les algues. »
Encyclopaedia Universalis

« Le jurassique était à peu près l’endroit le plus ennuyeux où se retrouver seul. »
Edward Bush

19051109155315263616232058Au 21e siècle, le docteur Wenlock a contribué à la création du CSD, une drogue permettant à ses utilisateurs de dériver mentalement à rebrousse-temps. Employé par l’Institut qui le considère comme l’un de ses meilleurs éléments, l’artiste Edward Bush vit depuis plusieurs années entre le Dévonien et le Jurassique dont il tente de capter l’esprit à travers ses œuvres picturales, tout en y transposant malgré lui ses propres névroses familiales. De retour en 2093, Bush découvre que le pays est tombé sous la coupe d’un régime autoritaire, avant d’apprendre par la bouche de son père, vieux dentiste alcoolique, que sa mère est morte pendant son absence. Rattrapé par ses anciens employeurs qui lui imposent un rude entraînement militaire, le peintre-soldat repart en dérive spatio-temporelle avec pour mission de retrouver et supprimer un certain Silverstone, dont les découvertes pourraient bien changer l’avenir de l’humanité… ou son passé. 

Publié en épisodes dans le magazine New Worlds, le roman de Brian Aldiss s’inscrit sans conteste dans la vague de renouveau qui agita la science-fiction anglaise à la fin des années 60. Œuvre à la fois psychédélique et psychanalytique, il n’est pas innocent que la querelle opposant Wenlock et Silverstone renvoie à celle du duo Freund/Jung. Cryptozoïque conserve, cinquante ans après sa première publication, une saveur qui le place au-dessus du lot des simples reliques déjantées issues du 19051109155215263616232057Swinging London. En dépit d’une révélation finale un peu trop ambitieuse, envisagée à la même époque par Philip K. Dick, mais sous un angle différent dans À Rebrousse-temps, Aldiss développe à travers les errances de son héros œdipien une réflexion qui fait mouche sur les prodiges développés par notre inconscient pour tenter de nous soustraire à nos responsabilités et au poids de nos erreurs passées. 

En dehors de la figure tourmentée d’Eddie Bush, on pourra bien reprocher à l’auteur de n’avoir pas suffisamment étoffé les autres personnages de son récit. Mais faut-il vraiment en vouloir à des esprits errant à travers le temps de finir par manquer d’épaisseur ? Cette remarque mise à part, Cryptozoïque reste une tentative pertinente de réappropriation du voyage temporel, portée par une écriture diablement inspirée, traversée – confère le touchant chapitre « En un autre jardin » – par le souffle d’une poignante métaphysique poétique. 

- Le Hangar Cosmique -

18031309271915263615610534

Cliquez ici pour rejoindre Le Groupe d’Altaïr IV sur Facebook !

Cliquez ici pour visiter les tableaux des Échos d’Altaïr sur Pinterest !

Cliquez ici pour visiter la chaîne YouTube des Échos d’Altaïr !

Cliquez ici pour accéder à la page Facebook publique des Échos d’Altaïr !

INDEX DU BLOG / GUIDE ALTAÏRIEN / CARNET GEEK NC

Pour contacter le blog : morbius501@gmail.com

Un commentaire pour « CRYPTOZOÏQUE – de Brian Aldiss (1967) »

  1.  
    MARTY Alain
    11 mai, 2019 | 18:53
     

    Je n’en avais jamais entendu parler de celui-là ! Merci ne nous le faire connaître…je le trouverai peut-être dans une brocante ??

Laisser un commentaire

Information pour les utilisateurs
Les retours à la ligne et les paragraphes sont automatiquement ajoutés. Votre adresse e-mail ne sera jamais affichée.
Veuillez prendre conscience de ce que vous postez