LE DOCTEUR FREUDSTEIN
Un nom bien énigmatique pour un tueur fantôme. Un mélange entre Freud et Frankenstein qui laisse rêveur, à moins qu’il s’agisse plutôt de cauchemar.
Le Docteur Freudstein est l’anti-héros de LA MAISON PRÈS DU CIMETIÈRE (1982, Quella villa accanto al cimitero), réalisé par Lucio Fulci et co-écrit par Dardano Sacchetti, un habitué du mélange des genres. Et LA MAISON PRÈS DU CIMETIÈRE reprend certains thèmes du cinéma d’Épouvante et du film de maison hantée, tout en l’agrémentant d’ingrédients de Slashers.
L’intrigue : En 1981, Norman, un professeur d’Histoire, son épouse Lucy et leur petit garçon Bob s’installent pour 6 mois dans une maison de la Nouvelle-Angleterre près de Boston. La maison a appartenu au Dr. Freudstein. Or, le prédécesseur de Norman travaillait justement à une étude sur cet inquiétant docteur avant de tuer sa maîtresse et de se suicider. En parallèle, une petite fille visible sur une ancienne photo de la maison entre en contact télépathique avec Bob pour le mettre en garde et l’inciter à fuir la maison…
Le Docteur Freudstein est entrevu comme une créature décharnée aux allures zombiesques, et assassinant sauvagement à l’arme blanche les habitants et autres visiteurs de la maison. Entre malédiction gothique avec son lot d’esprits fantomatiques et de portraits mystérieux (la photographie de la fillette remplace le fameux portrait ovale), LA MAISON PRÈS DU CIMETIÈRE retourne aux origines du film de « Old Dark House » des années 20-30-40, dans lequel le surnaturel sert généralement d’alibi pour camoufler des crimes mystérieux. Dans les années 60 et 70, le « giallo » italien et espagnol est revenu aux origines surnaturelles de la « Old Dark House » en y mêlant la violence sadique du « film noir » américain et du « krimi » allemand. Ce qui nous amène finalement aux premiers Slashers américains si situant dans de grandes demeures familiales (SILENT NIGHT, BLOODY NIGHT, BLACK CHRISTMAS)… et à SUSPIRIA (1976) et INFERNO (1979) de Dario Argento, à LA MAISON AUX FENÊTRES QUI RIENT (1976) de Pupi Avati, à BARON VAMPIRE (1977) et aux DÉMONS DE LA NUIT (1977) de Mario Bava. Et à cette étrange MAISON PRÈS DU CIMETIÈRE, sorte de Maison-Vampire. Sauf que contrairement aux films pré-cités, la présence du démon est localisée dans ce film, non plus dans un grenier ou dans une mansarde… mais dans la cave.
J’en profite pour ouvrir une parenthèse sur la géolocalisation du Malin :
En effet, si au cinéma le Mal rôde souvent près des cimetières, il a surtout tendance à se choisir un lieu clos pour diffuser ses ondes fétides. Et le grenier cristallise évidemment l’espace maudit dans les films se situant dans des manoirs, des châteaux ou dans de très grandes demeures anciennes, comme si le Malin cherchait à s’interposer entre la chapelle triangulaire intérieure de la toiture… et le « Ciel ». On peut aussi croiser sa présence maléfique dans les greniers ou dans des chambres closes abandonnées situées aux étages supérieurs d’anciens immeubles aristocratiques new-yorkais (L’EXORCISTE, LA SENTINELLE DES MAUDITS, INFERNO, L’ENFANT DU DIABLE. La ville de New-York n’ayant pas le monopole de ce type de demeures très anciennes, on peut aussi croiser ce type d’intrigues surnaturelles en Allemagne (SUSPIRIA), en Autriche (BARON VAMPIRE), en Angleterre (L’AVENTURE DE MADAME MUIR, LES INNOCENTS, THE GHOUL, LES AUTRES…), dans le nord de l’Amérique (LA MAISON DES DAMNÉS) ou dans le Sud (LA MAISON DU DIABLE, LE COULOIR DE LA MORT).
Je vous passe les histoires de malédictions ou de fantômes se situant dans des phares ou des moulins, et même dans de grands immeubles ultra-modernes, pour ramener le Mal au niveau du sol. Donc à hauteur d’homme, créant ainsi une dissociation plus complexe et psychologique entre le Bien et le Mal. Par exemple, dans des films comme DANSE MACABRE (1964), LA MAISON QUI TUE (1971) et MONTCLARE, RENDEZ-VOUS DE L’HORREUR (1982) l’ambiguïté se situe un peu partout dans la maison, comme dans un espace spatio-temporel en suspend. Ainsi, la dissociation entre le Bien et le Mal et entre le Passé et le Présent, s’avère plus sinueuse. Et dans le cinéma d’horreur aux relents nécrophiles, le Mal se trouve évidemment au niveau du sol, ou des cryptes ou des caveaux en sous-sol, laissant remonter les vapeurs purulentes vers les lieux habités (LE CORPS ET LE FOUET, L’EFFROYABLE SECRET DU DOCTEUR HICHCOCK, LA TOMBE DE LIGEIA). Les émanations des cimetières ramènent aussi au sujet de POLTERGEIST (1982), tout comme aux émanations des sous-sols des Grands Anciens lovecraftiens (LA MALÉDICTION D’ARKHAM, NECRONOMICON).
Mais depuis les années 70, les malédictions enfouies dans les caves de maisons plus modestes se sont développées et même imposées, mélangeant un peu toutes les superstitions (LES DÉMONS DE LA NUIT, FRAYEURS, AMITYVILLE, EVIL DEAD, LA MAISON DE LA TERREUR, ZEDER). Et c’est dans cette localisation un peu fourre-tout du cinéma de série B, qu’opère la malédiction du Docteur Freudstein.
En 2015, le réalisateur Ted Geoghegan a proposé avec WE ARE STILL HERE, une relecture passionnante du film de Lucio Fulci, avec dans les rôles principaux, Barbara Crampton (RE-ANIMATOR) et Lisa Marie (la Vampira d’ED WOOD).
L’intrigue : En 1979, à la suite du décès de leur fils Bobby dans un accident de voiture, Anne et Paul Sacchetti ont décidé de s’installer dans une nouvelle maison rurale en Nouvelle-Angleterre . Paul espère que ce sera thérapeutique pour Anne, car le décès l’a amenée à sombrer dans une profonde dépression. Cependant, dès qu’ils arrivent, Anne commence à affirmer que Bobby est présent dans la maison et la voisine Cat McCabe les avertit de quitter la maison. La maison a été construite dans les années 1800 par la famille Dagmar en tant que salon funéraire. Les Dagmars auraient été chassés du village après que les habitants de la ville eurent découvert qu’ils escroquaient leurs clients en vendant les cadavres et en enterrant des cercueils vides…
- Trapard -
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