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Archive pour la catégorie « Cinéma bis danois »

POPULATION ZÉRO (1972)

POPULATION ZÉRO (1972) dans Cinéma 17070808385215263615137630

POPULATION ZÉRO (1972) de Michael Campus 

POPULATION ZÉRO ou Z.P.G. est sûrement l’un des classiques d’anticipation dystopique des années 70 les moins connus aujourd’hui. Tourné bien avant SOLEIL VERT (1973) et surtout L’ÂGE DE CRISTAL (1976), et moins spectaculaire, il anticipe pourtant déjà tous les futurs sujets futuristes sur les régulations des naissances. Et ceci, bien que POPULATION ZÉRO soit sorti après le THX 1138 de George Lucas, qui est beaucoup plus une œuvre orwellienne.

L’intrigue : L’action se situe dans un futur dévasté par la pollution et la surpopulation dont notre présent ne sont plus que les vestiges muséaux d’un passé lointain. Le gouvernement interdit aux couples de faire des enfants, mais un couple refuse de se soumettre à cette loi…

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Pour mieux comprendre un tel sujet en 1972, alors que le cinéma d’anticipation des années 60 se prolongeait avec L’ULTIME GARÇONNIÈRE sur le mode de la comédie, en Angleterre en 1969, ou avec le 17070808423215263615137662 dans Cinéma bis danoisdramatique TERRE BRÛLÉE en 1970 aux États-Unis, ou encore avec un cinéma indépendant futuriste et anarchisant comme GAS -OR- IT BECAME NECESSARY TO DESTROY THE WORLD IN ORDER TO SAVE IT (1970) de Roger Corman, il faut revenir à la création, en 1968, de l’association américaine « Population Connection » (ou « Zero Population Growth », donc « croissance nulle de la population ») qui considérait que la surpopulation menaçait la qualité de vie des gens partout dans le monde. « Population Connection » était une organisation militante basée sur l’éducation des jeunes en préconisant une action progressive pour stabiliser la population mondiale à un niveau qui puisse coïncider avec les ressources de la Terre. « Population Connection » était la plus grande organisation de ce genre aux États-Unis, avec 17070808451015263615137663 dans Film des 70'splus de 500 000 membres, sympathisants et éducateurs spécialisés. Ils devaient enfin assurer de l’aide à chaque femme enceinte désirant retarder ou annuler une naissance, en lui permettant d’avoir accès à tous les soins contraceptifs nécessaires.

Enfin, « Population Connection » inspira le professeur Paul Ralph Ehrlich (et sa femme Ann), pour écrire le best-seller « The Population Bomb » édité la même année 1968. POPULATION ZÉRO est l’adaptation de ce roman.

Bien que dénué d’érotisme, le film de Michael Campus a été tourné au Danemark en 1971. Et bien que je n’ai trouvé aucune information sur le sujet sur le web, je suppose que le sujet du film était un peu sensible pour un pays comme les États-Unis en pleine crise législative sur la question de la pornographie au cinéma en cette année 1971. Alors que parallèlement, les libertés danoises sur cette question étaient très reconnues, et même très caricaturées à l’époque (voir par exemple le film KARATÉKA AU PAYS DE L’ÉROTISME de 1973, ou le nombre de titres de films X des Seventies incluant le mot « Danoises »).

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L’autre possibilité du tournage en Europe vient sûrement du fait que le couple de POPULATION ZÉRO est interprété par Oliver Reed et Geraldine Chaplin. Sir Oliver Reed était alors un transfuge de la Hammer Film anglaise (LA NUIT DU LOUP-GAROU, CAPITAINE CLEGG, PARANOÏAC) et commençait à s’exporter doucement avec LES DIABLES, LA DAME DANS L’AUTO AVEC DES LUNETTES 17070808501315263615137667 dans TrapardET UN FUSIL, et surtout grâce au western, LES CHAROGNARDS. Tandis que la fille de Charles Chaplin vivait en Europe et avait épousé le cinéaste Carlos Saura pour lequel elle a joué plusieurs rôles cultes, dont le personnage d’Ana dans sa saga familiale sur la fin du franquisme (PEPPERMINT FRAPPÉ, ANA ET LES LOUPS, CRIA CUERVOS et MAMAN A 100 ANS).

Mais là où Carlos Saura savait mettre en valeur sa femme dans ses différents rôles, le réalisateur de POPULATION ZÉRO semble avoir eu plus de mal à exploiter le jeu extrêmement peu expressif de Geraldine Chaplin, ce qui rend le film légèrement lymphatique. L’autre point noir du film de Michael Campus, c’est une petite incohérence scénaristique qui existait déjà dans le roman. Comment dans un futur dictatorial, une femme peut-elle vivre jusqu’à son dernier souffle de vieillesse, tout en pratiquant l’amour libre, mais sans contraception ni stérilisation forcée ? Au moins, quatre ans plus tard, L’ÂGE DE CRISTAL réglait cette problématique avec son fameux Carrousel, anéantissant les humains de plus de trente ans, sous couvert d’une renaissance mystique. Dans POPULATION ZÉRO, la condamnation est peut-être plus vicieuse au fond, puisque le Système utilise la jalousie et la cupidité de la population, prête à dénoncer son prochain pour quelques rations supplémentaires. Cette pratique accentue la solitude des couples du futur et on est finalement très loin de l’univers d’Aldous Huxley qui s’insère à merveille dans le scénario de L’ÂGE DE CRISTAL.

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Dans POPULATION ZÉRO, l’univers est sombre, post-apocalyptique, irrespirable et sans espérance car la population est entretenue dans une rêverie basée sur un passé sans saveur ni odeur. SOLEIL VERT fera aussi référence à ce détail important.

Enfin, une petite touche d’humour narguant la « Guerre Froide » désengourdit le reste du film, lorsque dans un court plan serré sur une plaque de plomb commémorative, on peut lire : « Cette surface a été nettoyée le 7 juillet 1978 par plusieurs missiles UGM-27 Polaris, commandés par lArmée des États-Unis. Ceci dans l’intérêt de la Paix ».

- Trapard -

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DRIVE-IN : REPTILICUS, LE MONSTRE DES MERS (1961)

DRIVE-IN : REPTILICUS, LE MONSTRE DES MERS (1961) dans Cinéma bis 13051809153815263611200263

14100408485115263612578800 dans Cinéma bis danois

REPTILICUS, LE MONSTRE DES MERS (Reptilicus)
Année : 1961
Réalisateur : Poul Bang (version danoise), Sidney W. Pink (version anglaise)
Scénario : Ib Melchior & Sidney W. Pink
Production : Saga Studio & American International Pictures
Musique : Sven Gyldmark
Pays : Danemark – États-Unis
Durée : 81 min
Interprètes : Carl Ottosen, Ann Smyrner, Mimi Heinrich, Asbjorn Andersen, …

14100408485615263612578803 dans Drive-inAprès DINOSAURUS (1960) d’Irvin Yeaworth pour la Universal Pictures, tourné aux Caraïbes, et GORGO (1961) d’Eugène Lourié pour la Metro-Goldwyn-Mayer tourné en Irlande et en Angleterre, je vous le donne en mille… Voici écrit en lettres de sang sur l’écran et produit par l’American International Pictures : REPTILICUS. Co-produit et tourné au Danemark, REPTILICUS est un le seul film fantastique danois tourné depuis… Et bien depuis 1918 et LE VAISSEAU DU CIEL (Das Himmelskibet) le film d’Holger-Madsen que nous présentions à quatre mains avec Erwelyn. Mais ces dernières années, le Danemark a largement repris une place de choix sur l’échelle internationale pour son cinéma de genre.

14100408485515263612578801 dans FantastiqueREPTILICUS a été écrit, réalisé et produit par Sidney W. Pink pour Samuel Z. Arkoff de l’American International Pictures. C’est assez compliqué de définir Sidney W. Pink tellement lui et tous ceux qui sont passés sous la houlette du cinéma indépendant de l’A.I.P. sont multi-casquettes sur chaque film. Sidney Pink est avant tout producteur et réalisateur occasionnel. Il a réalisé l’un de mes films de SF de l’A.I.P. préférés des 60′s avec JOURNEY TO THE SEVENTH PLANET, et tout comme REPTILICUS, le film a été co-écrit en compagnie du scénariste-réalisateur Ib Melchior au Danemark, Sidney W. Pink ayant déjà produit en 1959 le meilleur film d’Ib Melchior, THE ANGRY RED PLANET.

L’intrigue : Découvert lors des travaux menés par une compagnie d’extraction de combustible, un reptile gigantesque, mis en observation scientifique, sort de son état de léthargie primitif pour semer la mort et la désolation sur son parcours…

14100408485515263612578802 dans Film des 60'sContrairement à JOURNEY TO THE SEVENTH PLANET, la meilleur part de l’interprétation de REPTILICUS a été donnée à des comédiens danois, ce qui ajoute à l’étrangeté du film qui est souvent filmé de manière statique à la manière des séries B des 50′s. On retrouve régulièrement les comédiens plantés comme des « i » et récitant leurs textes de manière dramatique et auréolés d’éclairages étranges. Ou carrément assis et bavardant comme dans certaines scènes classiques que l’on retrouve dans les films d’Ed Wood ou d’Herschell Gordon Lewis. Le fameux Reptilicus n’apparaissant que tardivement. Pour ce qui est de son apparence, évidemment, en 1961, le concepteur de la créature n’avait pas vu JURASSIC PARK, mais on sent bien qu’il s’est posé des tas de questions pour jouer d’ingéniosité avec trois bouts de caoutchouc colorés. Du coup, on est bien dans le concept de la série B : on voit peu le dinosaure et ce sont les acteurs qui nous le décrivent à grands renforts de : « Attention, le voilà ! », « Mon dieu, il est énorme ! » ou encore « Je le vois : il traverse toute la prairie en direction de la plage, en contournant la ferme des Andersen ! ». Mais le mieux serait de vous laisser découvrir cette pépite américano-danoise…

- Trapard -

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