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Archive pour la catégorie « Cinéma bis espagnol »

EXORCISMO (1975)

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EXORCISMO (1975) de Juan Bosch

L’intrigue : Après avoir participé à une cérémonie satanique en Afrique, Leila n’est plus la même. La jeune femme insulte tout le monde et ne semble plus être elle-même. Lorsque des membres de sa famille sont retrouvés morts, le prêtre du village suspecte qu’une entité démoniaque se sert du corps de Leila pour accomplir des meurtres. En entreprenant un exorcisme, le Père Adrian Dunning réveille la colère de l’entité et la révèle au grand jour…

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Réalisé en 1975, EXORCISMO est un des nombreux succédanés (succès damnés?) de L’EXORCISTE (1974, The Exorcist) de William Friedkin. Paul Naschy a co-produit EXORCISMO a partir d’un de ses scénarios de longue date, à ses dires, s’octroyant même le rôle du prêtre.

Le film raconte ni plus ni moins l’histoire de L’EXORCISTE, mais sous cette enveloppe européenne du début des seventies qui mêle des intrigues d’horreur à d’interminables scènes très teenagers : un compromis du cinéma anglais, italien et espagnol pour attirer les nouvelles générations post-soixante-huitardes vers un cinéma de genre plutôt classique.

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Cette production est sûrement la plus mal-aimée de la filmographie de Paul Naschy, y compris par ses actuels fans. Mais, à sa sortie, elle a bénéficié d’un réel succès commercial et lucratif pour Naschy tout en étant son œuvre la moins personnelle et la plus opportuniste. De plus, EXORCISMO s’étend en de longs bavardages (et à la rigueur, heureusement dans ce sens que les jeunes comédiennes soient plutôt jolies…). Et les manifestations maléfiques sont très rares et très espacées, elles sont finalement confinées durant les vingt dernières minutes du film. Subsiste néanmoins une ambiance très étrange tout le long du film, celle-ci accentuée par la musique d’Alberto Argudo bercée par un chœur féminin plutôt inquiétant.

Par certains égards, certaines scènes rappellent beaucoup plus LA MALÉDICTION (1975, The Omen) que L’EXORCISTE. Le scénario du film de Friedkin servant surtout d’articulation pour celui de Juan Bosch, exceptée la fin du film évidemment, qui reprend un bon nombre des artifices du film de Friedkin, mais avec les moyens techniques et spectaculaires en moins….

- Trapard -



LE MASSACRE DES MORTS VIVANTS (1974)

LE MASSACRE DES MORTS VIVANTS (1974) dans Cinéma bis 17013006540015263614812778

LE MASSACRE DES MORTS-VIVANTS (1974)

LE MASSACRE DES MORTS-VIVANTS aka NON SI DEVE PROFANARE IL SONNO DEI MORTI aka LET SLEEPING CORPSES LIE aka THE LIVING DEAD AT THE MANCHESTER MORGUE. Le film de Jorge Grau est nettement plus connu sous ce titre anglo-saxon.

L’intrigue : George, un jeune homme écologiste, fait la rencontre d’Edna alors qu’il vient passer un week-end à la campagne. Ensemble, ils se retrouvent en moins de vingt-quatre heures menacés par une bande de morts-vivants qu’un appareil conçu pour affoler les systèmes nerveux des insectes a ramené à la vie…

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Tourné en plein courant fort de l’écologie dans les 70′s, un mouvement qui se répercutait jusque dans le cinéma d’horreur avec des films qui se faisaient prédicateurs d’une nature en mutation et en rébellion, LE MASSACRE DES MORTS-VIVANTS annonce aussi la future grande vague des films de zombies des années 80, ressuscités par des débordements chimiques, bactériologiques ou atomiques.

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Très européen (avec une production répartie entre l’Espagne, l’Angleterre et l’Italie et un tournage en Grande-Bretagne), le film de Jorge Grau possède une esthétique et une ambiance nouvelle qui existait peu avant lui dans le genre du « film de morts-vivants », à part peut-être dans le film espagnol, LE MARAIS AUX CORBEAUX (1974, El pantano de los cuervos) de Manuel Caño. Ce nouveau style est forcément le point d’orgue de l’influence des futurs classiques du genre tournés par Lucio Fulci. (Les zombies italiens sont ICI)

Petite note : à éviter le doublage français du film dont le manque de sérieux décrédibilise le sujet. Choisir plutôt la version anglo-saxonne sous-titrée.

- Trapard -



LA ORGIA NOCTURNA DE LOS VAMPIROS (1974)

LA ORGIA NOCTURNA DE LOS VAMPIROS (1974) dans Cinéma bis 17012404255815263614794845

LA ORGIA NOCTURNA DE LOS VAMPIROS (1974)

Aka THE VAMPIRES NIGHT ORGY, aka GRAVE DESIRES, aka L’ORGIA NOTTURNA DEI VAMPIRI.

17012404272015263614794846 dans Cinéma bis espagnolL’intrigue : Un groupe de travailleurs se rend en bus dans la ville de Bojoni afin d’y honorer un contrat, mais pendant le voyage le chauffeur est foudroyé par une crise cardiaque. Le groupe tente de trouver refuge dans un village très décrépi et qui semble complètement désert. Mais au petit matin, des habitants finissent par se montrer alors que l’autobus subit une panne mystérieuse qui empêche le groupe de reprendre la route. Il va rapidement s’avérer que le village est peuplé de vampires…

Un film de Leon Klimovsky sans Paul Naschy est forcément une curiosité. D’autant plus que l’intrigue de LA ORGIA NOCTURNA DE LOS VAMPIROS a de très intéressants faux airs de SALEM’S LOT.

Au final ce n’est pas un grand film mais il distille une ambiance assez inquiétante, très nocturne. Et nous sommes à mille lieues du cinéma gothique de vampires, le sujet étant traité de manière moderne et rurale dans les ruelles pentues et inquiétantes d’un petit village espagnol.

Le film de Klimovsky possède aussi un petit quelque chose du cinéma d’Amando de Ossorio (réalisateur de la tétralogie des Templiers-Zombies) avec ses brouillards et ses ralentis. 

- Trapard -



QUELQUES BELLES CRÉATURES DES ANNÉES 2000 – partie 1

QUELQUES BELLES CRÉATURES DES ANNÉES 2000

(Et y’a du beau monstre au balcon !)

QUELQUES BELLES CRÉATURES DES ANNÉES 2000 - partie 1 dans Cinéma bis 15040704583715263613147736

Voici quelques monstres issus de films sortis ces quinze dernières années qui, s’ils avaient été plus célèbres et qui, comme le bon vin, avaient pris de la maturité avec l’âge, auraient trouvé une place de choix dans la rubrique des Monstres Sacrés, aux côtés de The Creeper par exemple.

Et puis il n’y a pas que des vieillards qui lisent Les Échos d’Altaïr, il en faut aussi pour les jeunes !

—-  PARTIE 1  —-

IL T’ASPIRE AU FOND DE SON ANTRE, LE MYTHIQUE DAGON

15040705013615263613147738 dans Cinéma bis américainL’intrigue : Paul et sa charmante petite amie Barbara fêtent le succès de leur nouvelle société on-line avec Howard, leur riche investisseur, et son épouse Vicki. Les deux couples passent quelques jours agréables sur le voilier d’Howard, navigant le long de la côte espagnole. Leur croisière idyllique s’achève brutalement lorsque leur bateau s’échoue sur un récif, emprisonnant Vicki et Howard sous le pont inférieur. Paul et Barbara cherchent du secours à Imboca, le village le plus proche. Au premier abord, cette bourgade de pêcheurs semble déserte. Pourtant, ses habitants vont vite se révéler être des fanatiques de Dagon, un dieu de la mer qui se délecte de sacrifices humains…

Le retour de Brian Yuzna et de Stuart Gordon sur les traces d’Howard Philip Lovecraft après RE-ANIMATOR (1985), FROM BEYOND (1986), NECRONOMICON (1994). LA MALÉDICTION DES PROFONDEURS (Beneath Still Waters) suivra en 2005.

Dagon était un dieu des semences et de l’agriculture des populations sémitiques et fut révéré par les anciens Amorrites, les habitants d’Ebla, d’Ougarit et fut un des dieux principaux des Philistins. Très tardivement dans son histoire, à partir du IVe siècle après J.-C., on le trouve représenté sous la forme d’un poisson (« dag » en hébreu signifie « poisson »).

15040705012715263613147737 dans Cinéma bis anglaisC’est ainsi qu’à partir de 1917, l’auteur de pulps de science-fiction, H.P. Lovecraft, a créé le mythe des « Grands Anciens » dont DAGON est le dieu poisson. Il est le dieu vénéré par « Ceux des profondeurs », ainsi que par certains habitants d’Innsmouth, qui font partie de l’Ordre ésotérique de Dagon.

Dans le film de Stuart Gordon produit en Espagne, DAGON (2001), le Dieu Poisson y est difficilement définissable en tant que créature, il reste une entité vénérée. Et franchement, c’est vraiment de cette manière que je préfère voir les mythologies lovecraftiennes portées à l’écran. DAGON est à mon goût l’une des meilleures séries B adaptées de l’auteur du Mythe de Cthulhu.

ELLE VA TE DÉCHIQUETER, LA BÊTE DU GÉVAUDAN

L’intrigue : 1765. Le chevalier Grégoire de Fronsac, naturaliste au jardin du Roi, est envoyé en Gévaudan pour dresser le portrait de la Bête du Gévaudan. Il est accompagné de Mani, son frère de sang Indien rencontré en Nouvelle-France. Au cours de sa traque, Fronsac se heurte au conformisme d’une noblesse locale qui semble avoir de troublantes affinités avec le monstre qui massacre les paysans…

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Difficile de décrire la créature du PACTE DES LOUPS (2001) de Christophe Gans sans trop en dire. Tirée d’une légende du Gévaudan, l’histoire de son énorme chien carnassier ressemble à ces mêmes légendes de chiens fantômes du folklore britannique ou germanique que Conan Doyle adaptera avec LE CHIEN DES BASKERVILLE, un roman dans lequel Sherlock Holmes affronte dans la lande brumeuse un énorme chien démoniaque.

UNE MOMIE QUI SURGIT HORS DE LA NUIT, BUBBA HO-TEP

15040705090615263613147740 dans Cinéma bis françaisBUBBA HO-TEP (2002) est un film drôle et paranoïaque de Don Coscarelli qui fait une parfaite transition entre la quadrilogie devenue lassante des PHANTASM (1979-1998) et l’inénarrable JOHN DIES AT THE END (2012).

L’intrigue : Une petite ville de l’Amérique profonde est menacée par une terrible momie, Bubba Ho-tep, qui veut absorber l’énergie vitale des habitants. Afin de la combattre, deux pensionnaires de l’asile local unissent leurs forces. Parmi eux, l’authentique Elvis Presley et un homme qui se prend pour Jack Kennedy…

VENU DU PASSÉ ET DE L’ESPACE, L’ALIEN TENTACULAIRE

15040705104315263613147741 dans DossierL’intrigue : Au Moyen-Âge, une météorite s’écrase sur terre et une paysanne présente est tuée par une mystérieuse bête…

De nos jours, trois amis en route pour un barbecue tombent en panne d’essence dans une zone réputée pour sa Dame Blanche, leurs trois amies continuant la route dans la seconde voiture. Alors que la radio signale une évasion d’un hôpital psychiatrique, ils font le plein dans une station apparemment abandonnée par le pompiste et y prennent en stop un inconnu en panne. Ils repartent, mais le chauffeur est surpris par l’apparition de la Dame Blanche et leur voiture est précipitée dans un ravin. Personne n’est blessé.

Mais la bête rôde encore…

Un Alien rôdant sous la terre et extirpant ses victimes à l’aide de longues et mortelles tentacules, le tout réalisé avec des images de synthèse sans fausses notes. Une créature d’outre-espace dont la venue est annoncée par une Dame Blanche et qui nous vient de RESONNANCES (2002), un film tourné dans le Jura et totalement auto-produit par son réalisateur, Philippe Robert.

Vous aurez un aperçu du tournage du film sur le blog qui lui a été dédié.

IL NE SONT LÀ QUE DANS UN SEUL BUT, LES ALIENS VIOLEURS DU PAYS DE GALLES

L’intrigue : Une équipe de télévision responsable d’une émission sur les phénomènes étranges se rend sur une île galloise où une jeune femme aurait été enlevée et mise enceinte par des extraterrestres. Un « spécialiste » en ufologie et, pour les reconstitutions, une actrice de X et un acteur gay de série Z se joignent à cette équipe déjà peu professionnelle…

15040705133615263613147742 dans Dossier : Quelques Belles Créatures des Années 2000

Nos Aliens violeurs sont issus de la comédie horrifique anglaise, EVIL ALIENS (2005) de Jake West (à qui l’on doit aussi les excellents RAZOR BLADE SMILE et DOGHOUSE). Le film de Jake West est volontairement Z et proche d’une pseudo-télé réalité : tout, y compris le gore, prend le ton de la dérision. Ainsi les Aliens du film ressemblent plus ou moins à un croisement entre ceux du cinéma de science-fiction des années 50 et l’image qu’on se fait de l’extraterrestre depuis l’affaire de Roswell. EVIL ALIENS est hilarant derrière cet hommage masqué aux films de monstres et de SF. Dans la lignée de BRAINDEAD (1994), BLACK SHEEP (2006) mais avec des Aliens au milieu d’Anglais et de Gallois qui se haïssent.

ILS SONT PRESQUE INCREVABLES, LES MUTANTS CANNIBALES DES ‘FEAST’

15040705184115263613147743 dans FantastiqueL’intrigue : Dans un bar perdu au fin fond du Texas la soirée se déroule paisiblement, quand brutalement la nuit tourne au cauchemar. À quelques pas de là, des créatures mutantes, affamées, se sont échappées d’une base de recherche militaire… Et elles ont faim de chair humaine…

Encore une trilogie mais américaine celle-ci, entièrement réalisée par John Gulager, FEAST (2005), FEAST 2 (2008) & FEAST 3 (2009) sur un concept, celui de détourner les clichés du cinéma d’horreur. Et sur-produite par une flopée de producteurs en vogue dont les comédiens Ben Affleck et Matt Damon, mais aussi par Wes Craven (ce qui est une de ses meilleurs idées depuis qu’il a commencé à enterrer le cinéma d’horreur avec ses SCREAM).

Chose particulièrement curieuse, dans le premier volet, FEAST (2005), les mutants s’y déguisent avec des peaux de bêtes et des cornes de cerfs pour camoufler leur allure hideuse.

IL NE PEUT RESTER QU’EUX, LES SKIN WALKERS

15040705200115263613147744 dans Science-fictionL’intrigue : Deux gangs de loups-garous sont informés par la lune qu’une ancienne prophétie va bientôt se réaliser. Un jeune garçon nommé Timothy, qui va bientôt fêter ses 13 ans, n’est pas au courant que cet anniversaire marquera sa transformation. Timothy a été élevé par sa mère, Rachel, sa grand-mère, son oncle Jonas, sa cousine Katherine et le petit ami de celle-ci, Adam. Rachel et son fils ne savent pas que le reste des membres de la famille sont de bons loups-garous qui veillent sur Timothy depuis sa naissance. Timothy, né d’une union entre des membres des deux gangs de loups-garous, déterminera le destin de la famille: Varek, Zo et Sonya, leaders du gang opposé qui célèbrent leur condition et leur soif de sang, sont prêts à tuer pour préserver leur vie, et déterminés à trouver Timothy, qu’ils considèrent comme un des leurs…

Encore des lycanthropes sur une intrigue prophétique en pleine vogue des UNDERWORLD (2003), des SENTINELLES DE LA NUIT (2004) etc… Mais SKIN WALKERS (2005) de James Isaac (JASON X, PIG HUNT) reste dans les limites de la série B efficace et de qualité, basé sur une légende amérindienne.

- Trapard -

À SUIVRE !

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SATAN’S BLOOD (1978)

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SATAN’S BLOOD (1978) de Carlos Puerto

Plus connu sous son titre espagnol, ESCALOFRÍO, qui pourrait se traduire par une sensation désagréable comme celle des « Frissons » ou de la « Chaire de poule », le film de Carlos Puerto a été édité en France en VHS sous le titre anglais de SATAN’S BLOOD pour utiliser le succès de L’EXORCISTE (1974, The Exorcist). Entre la sortie du film de William Friedkin en 1974 et ESCALOFRÍO en 1978, il faut remplir la parenthèse avec une bonne grosse série de dérivés avec des sectes sataniques ou des exorcismes comme :

- L’ANTÉCHRIST (1974, L’Anticristo) d’Alberto De Martino

- EL ESPIRITISTA (1975) d’Augusto Fernando

- Le très beau LISA ET LE DIABLE (1973, Lisa e il diavolo) de Mario Bava, remonté, refilmé et charcuté par le producteur Alfredo Leone pour qu’il devienne l’incompréhensible LA MAISON DE L’EXORCISME (1975, La Casa dell’esorcismo)

- EXORCISMO (1975) de Juan Bosch et avec Paul Naschy

- L’excellent giallo UN BIANCO VESTITO PER MARIALÉ (1972) de Romano Scavolini et que les éditeurs français ont eu le « très bon goût » de ressortir en le titrant bêtement, EXORCISME TRAGIQUE

- MAS ALLÀ DEL EXORCISMO (1975), une co-production italo-mexicano-espagnole de Mario Siciliano, que vous pouvez traduire en français par quelque chose comme « Plus loin que l’exorcisme » ou « Au-delà de l’exorcisme »

- LA MALÉDICTION (1975, The Omen), de Richard Donner, fait évidemment partie des très bons dérivés de L’EXORCISTE (1974), tout comme LA PLUIE DU DIABLE (1975, The Devil’s Rain) de Robert Fuest, avec William ‘Kirk’ Shatner

- LA SECTE DES MORTS VIVANTS (1975, The Devil’s Men ou Land of Minotaur) de Kostas Karagiannis, avec Donald Pleasence et Peter Cushing

- Et même jusqu’à de la science-fiction satanique avec HOLOCAUSTE 2000 (1977, Rain of Fire) d’Alberto De Martino, avec Kirk Douglas

Certains réalisateurs importants du bis ont aussi tourné leurs films de possessions sataniques comme Amando de Ossorio avec LA ENDEMONIADA (1975) ou Lucio Fulci avec sa LONGUE NUIT DE L’EXORCISME (1972, Non si sevizia un paperino). Par la suite, Fulci mélangera même zombies et forces occultes dans FRAYEURS (1979, Paura nella città dei morti viventi), et L’AU-DELÀ (1981, L’aldilà).

Puis citons encore un polar satanique avec LA GRANDE MENACE (1978, The Medusa Touch) de Jack Gold, avec Richard Burton et Lino Ventura, et le retour de l’antéchristique Damien Thorn dans DAMIEN 2, LA MALÉDICTION (1978, Damien: Omen II) de Don Taylor, et j’en oublie forcément…

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Mais c’est au sein de cette liste sans fin que l’on trouve ESCALOFRÍO aka SATAN’S BLOOD produit en Espagne par un des maîtres du bis hispanique, Juan Piquer Simón, à qui l’on doit quelques classiques du Fantastique & Horreur comme LE CONTINENT FANTASTIQUE (1976, Viaje al centro de la Tierra), SUPERSONIC MAN (1980), LE MYSTÈRE DE L’ÎLE AUX MONSTRES (1981, Misterio en la isla de los monstruos), LES DIABLES DE LA MER (1982, Los diablos del mar), LE SADIQUE À LA TRONÇONNEUSE (1983, Mil gritos tiene la noche) ou encore SLUGS (1988, Muerte viscosa).

Le film démarre sur le mode documentaire pendant lequel un expert en sciences occultes décrit quelques cas répertoriés de satanisme et de possessions. Il s’agit d’ailleurs d’un caméo puisque il s’agit du Docteur Fernando Jiménez del Oso, psychiatre et journaliste spécialisé dans la parapsychologie, et très célèbre en Espagne au moment du tournage du film, pour ses émissions télévisées sur la TVE sur l’au-delà et le paranormal.

Puis s’ensuit une scène érotique de rituel satanique, et enfin l’histoire commence.

Andrew et Berta, un couple de madrilènes, quittent leur appartement pour une journée de détente à la campagne avec leur chien. En chemin, ils rencontrent Bruno et Anne, un couple d’étrangers qui les invitent dans leur chalet. Comme une tempête les surprend, Andrew et Berta doivent passer la nuit au chalet. Pour passer le temps les deux couples entament une partie de Ouija qui fait resurgir certains conflits passés et qui fait monter une tension psychologique au sein du chalet qui s’avère être hanté par une présence invisible et belliqueuse…

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Nous ne sommes pas si loin d’EVIL DEAD (1982) de Sam Raimi, dans un certain sens.

Moins connu en France que Juan Piquer Simón, Carlos Puerto n’en est pas moins un maître du Fantastique espagnol, ayant à de nombreuses reprises collaboré aux scénarios des productions madrilènes de Piquer Simón et de Paul Naschy (Jacinto Molina).

Aujourd’hui, à la vision de SATAN’S BLOOD, on ressent évidemment le poids des années entre cette vieille production espagnole de 1978 et le cinéma hyper-actif des années 2000. Personnellement, j’en possédais une VHS issue d’un déstockage de vidéoclub en 1987 et je dois bien avouer que je ressentais bien les “Frissons” du titre, lorsque je regardais le film sur mon magnétoscope, et particulièrement pour toute la partie finale. Et ceci malgré les nombreuses scènes érotiques qui parsèment l’intrigue puisqu’elles font partie intégrante de la relation des deux couples à des rituels sataniques. Aujourd’hui c’est plutôt cette sensation passée de mon adolescence qui m’étreint légèrement lorsque je revois ces vieilles images kitschs et macabres. Néanmoins, si l’on replace SATAN’S BLOOD dans son contexte aux côtés de certains films de Paul Naschy ou même de petites productions italiennes, ESCALOFRÍO est un film plutôt effrayant avec sa montée de l’horreur en crescendo. Le même crescendo que l’on retrouve dans EVIL DEAD encore une fois, puisque s’agissant de deux films à minuscules budgets, Puerto et Raimi ont éludé tout le superflu de leurs films pour se rendre très rapidement à l’essentiel : l’horreur.

- Trapard -



Hydra, le Monstre des Profondeurs

Hydra, le Monstre des Profondeurs dans Cinéma bis mar1ck

HYDRA, LE MONSTRE DES PROFONDEURS d’Amando de Ossorio ( par Trapard)

En tant que fan du cinéma bis d’Amando de Ossorio, je cherchais depuis un moment ce « Hydra » (« Serpiente de Mar » en espagnol).

Celui qui a un peu exploré l’univers du bis espagnol des années 60-70-80, retiendra les noms de Jesùs Franco, Paul Naschy (aka Jacinto Molina), Leon Klimovsky, Javier Aguirre, Carlos Aured, Joaquin Luis Romero Marchent, Narciso Ibanez Serrador (et son père Narciso Ibanez Menta), Vincente Aranda, Jorge Grau, José Ramon Larraz…Et bien entendu, celui d’Ossorio.

Amando de Ossorio, c’est avant tout, LA REVOLTE DES MORTS VIVANTS (La Noche del terror ciego) et ses suites, d’où des zombies d’anciens templiers errent -souvent dans des ralentis brumeux, chers au cinéma d’ambiance espagnol- à la recherche de vengeance et de chairs humaines. Le tout, très inspiré de LA NUIT DES MORTS VIVANTS de Romero et autres films de zombies made in Italy ou de zombies nazis.

mar2d dans Cinéma bis espagnol

Un peu sur ce modèle et souvent inspirés des sujets de la Hammer Films anglaise, Ossorio a tourné un film de vampire avec MALENKA (1969), de cultes vaudou avec LA NOCHE DE LOS BRUJOS (1973), de femme-reptile avec LAS GARRAS DE LORELEÏ (1974), sa vision de L’Exorciste avec LA ENDEMONIADA (1975) et un peu de X, logiquement après le décès du général Franco.

Son dernier film en date est HYDRA, LE MONSTRE DES PROFONDEURS, vision Cormanienne du Monstre marin, en plastique, s’en prenant aux marins comme aux simples baigneuses, sur un sujet assez proche de celui des DENTS DE LA MER.

mar3u dans Fantastique

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un long voyage…Arrivé à Paris, et fouinant dans un certain nombre de vendeurs de DVD d’occasion, de films d’exploitation comme de bis, j’ai sorti d’un rayon, un DVD titré HYDRA avec une superbe pochette arborant un serpent de mer géant et promettant le film d’Ossorio en question, mais avec aucun nom connu dans les crédits de l’affiche.

Arrivé chez moi, le DVD engagé dans mon ordinateur portable, c’est la suite de HUMANOÏDS FROM THE DEEP, ce DTV sorti en 1996 sous de multiples jaquettes filoutes différentes et divers titres, et produit par Roger Corman, qui se lança sous mon regard dépité, tout en rageant après ce saligaud de Corman (dont j’apprécie pourtant le travail, mais en d’autres circonstances).

Donc il m’a fallu pirater HYDRA en VHSRip, sous le titre SERPIENTE DE MAR et en version espagnole puisque le film ne semble pas avoir été édité nulle part.

mar4p dans Trapard

Donc, loin de l’univers espagnol des 70′s, HYDRA (à ne pas confondre non plus, avec un DTV de monstre marin, sorti ces dernières années) est un sympathique film de monstre gigantesque, très cormanien. Très 80′s, avec son lot de jeunes femmes aux looks branchés (de l’époque) et cette créature « monstrueuse » à la fois kitch et peu crédible, mais attachante, le film d’Ossorio rappelle, par son intrigue, autant AMSTERDAMNED de Dick Maas, TENTACULES d’Ovidio G. Assonitis ou un énième ersatz des Godzilla sur la fin. Le tout ressemblant souvent à une vieille production A.I.P. Des 50′s ou du début des 60′s en version totalement recolorisée. La référence à THE SAGA OF THE VIKING WOMEN AND THEIR VOYAGE TO THE WATERS OF THE GREAT SEA SERPENT (ouf!) de Roger Corman (1957), est elle aussi évidente.

Un film bien Z donc, mais divertissant comme pouvaient l’être beaucoup de séries Z des années 80, avec, au regard du cinéma et du DTV des années 2000, cet air désuet que certains qualifieraient de « ringard » ou de « kitsch », mais qu’un geek de ma génération aime encore à cultiver comme un patrimoine culturel intérieur inhérent à ma personnalité.

 - Trapard -



La Comtesse Noire

La Comtesse Noire dans Cinéma bis franco1v

LA COMTESSE NOIRE de Jesùs Franco (par Trapard)

Jesùs Franco est, pour moi, un de ces réalisateurs OVNI dans l’univers cinématographique, même indépendant. Espagnol, mais à la carrière financée internationalement, Franco a commencé par des petites productions de qualité, lors de la Nouvelle Vague cinématographique espagnole, sous le franquisme puritain et la censure ibérique. Puis, il s’en est allé, dès les années 1960, vers le cinéma horrifique qu’on lui connait, flirtant avec les chirurgiens passionnés (L’HORRIBLE DOCTEUR ORLOFF), les romans de Sax Rohmer (ses deux adaptations des aventures de Fu Manchu), ceux du marquis de Sade (JUSTINE et NECRONOMICON), de Bram Stoker (LES NUITS DE DRACULA) et avec parfois beaucoup d’inventivité graphique (MISS MUERTE en est un parfait exemple). C’est sûrement cette créativité qui influença Orson Welles, alors en séjour en Espagne, en proposant à Jesùs Franco de participer à son DON QUICHOTTE en 1969, qu’il ne terminera jamais, mais que Franco dénaturera complètement en 1992.

C’est justement de deux Jesùs Franco que j’aimerais traiter dans cet article en abordant l’exemple de LA COMTESSE NOIRE.

Il y a d’abord le Franco méticuleux, novateur, créatif, touche à tout du cinéma bis.

Puis il y aussi l’autre Franco, celui qui bâcle son travail, et qui semble oublier (ou rejeter?) les règles élémentaires du cinéma, en réalisant des œuvres simplistes dignes d’un jeune réalisateur amateur. Ce même Franco qui profite de la crédulité des spectateurs pour « pondre » des films bricolés, remontés, pour être revendus à un autre producteur, allant jusqu’à faire tourner un comédien pour un film, et en utiliser les scènes coupées sur un autre film, sans passer de contrat de travail avec le dit-comédien. Un Franco aux cent pseudos de jazzmen (il est lui-même mélomane et musicien) qui peut tourner trois films à partir d’un seul, sous trois signatures différentes, en ajoutant des scènes pornographiques à un film d’horreur, pour le revendre au circuit du X.

C’est ainsi le cas de LA COMTESSE NOIRE (FEMALE VAMPIRE en anglais), aussi connu sous le titre de LA COMTESSE AUX SEINS NUS. Un film de vampire faussement lesbien (l’héroïne vampire est une Karnstein, en référence à Sheridan Le Fanu) où Jesùs Franco se prend d’amour pour des cadrages langoureux mais tellement lents, sur sa compagne Lina Romay, qui interprète le rôle principal. Et ces cadrages, parfois érotiques, mais souvent abstraits, errant d’un point à un autre, ne s’embarrassant ni des flous de cadrage, ni de l’absence de quoique ce soit à l’image, seront sa marque de fabrique des années 70 jusqu’au milieu des années 80. Des cadrages, presque absurdes, qu’ils me laissent parfois à penser que Franco cherche à remplir le format standard des 1H30 d’un long-métrage avec des plans totalement vides de sens.

franco2a dans Cinéma bis espagnol

Franco, rêveur ?

Dans cette COMTESSE NOIRE, il y a beaucoup d’amour, pour sa compagne surtout, et on peut se laisser surprendre à imaginer Franco se perdre avec sa caméra sur le corps nu de son aimée, lui donnant à certains égards beaucoup de présence muette (ce qui accentue la force sombre du personnage du vampire), le tout sur une bande son romantique.

Mais à d’autres moments, le caméraman semble si lointain, si timide aurais-je envie de dire, si peu organisé au bout du compte.

Jesùs Franco remontera LA COMTESSE NOIRE pour le circuit du cinéma pornographique sous le titre LES AVALEUSES ce qui nous indique assez bien de quelle substance vitale notre femme vampire s’abreuve.

Dans LA COMTESSE NOIRE, toute cette dimension X est gommée, et donc uniquement suggérée, ne gardant qu’une valeur abstraite, parfois poétique et toujours très 70′s, qui se laisse agréablement apprécier.

D’autres films de Franco tournés de cette manière dans les années 70, sont très agréables aussi, comme BLUE RITA, ou ses versions d’ILSA la louve SS pour ne citer que ceux là.

Puis Franco tournera pour Eurociné, dans les années 80 des films avec trop peu de personnalité et d’ambitions, jusqu’aux années 90 et 2000, période cinématographique de Franco dont je trouve peu d’intérêt (ce qui n’engage que moi, bien entendu).

franco4kmw dans Fantastique

Franco : astucieux ?

Derrière la filouterie de Jesùs Franco envers le spectateur, il y a aussi un manque de moyens financiers évident qui pousse le réalisateur a trouver des astuces, des symboles simplistes de cadrages et de montage, qui rend un résultat souvent bien navrant, mais qui prouve, et au vu de l’immense filmographie du monsieur, qu’on peut être simple, efficace, peu prétentieux artistiquement, tout en étant toujours dans l’urgence, et boucler entre trois à sept long-métrages en une année. D’ailleurs Jesùs Franco interprète souvent lui-même l’un des personnages pour travailler plus vite, et peut-être, pour empocher un cachet de comédien en plus.

franco3 dans Trapard

Franco, anarchiste ?

C’est certain, dans un pays dévoré par la dictature militaire d’où les mouvements libertaires se sont dressés pendant la guerre civile jusqu’à la mort du général Franco, Jesùs Franco a dû comprendre rapidement l’absurdité et la manichéisme de la société espagnole.

Toujours sans foi ni loi, dans ce pays dévoré par la dévotion chrétienne, Franco tournait parfois des scènes de nudité, de sadisme, ou de tortures, au milieu d’une population horrifiée par un tel « spectacle décadent et blasphématoire ».

Et puis finalement, au-delà du résultat souvent décevant de ses films, j’aime toujours imaginer le Jesùs Franco, l’oeil goguenard lorsqu’il a choqué une pieuse villageoise, ou lorsqu’il trompe un comédien, un technicien ou un producteur.

C’est un peu sur ce sympathique salopard que je voulais m’épancher en écrivant cet article, et j’aime toujours autant revoir ses films, même les plus mauvais et les moins personnels, car j’aime retrouver cette hargne et ce foutage-de-gueule, qui finissent toujours par m’amuser à la longue. Mais il y aussi du lyrisme chez Jesùs Franco, et cela aide beaucoup aussi.

Puis Lina Romay est si belle dans LA COMTESSE NOIRE, que rien que pour elle, ça mérite bien un petit retour sur ce film et sur son réalisateur filou de mari.

- Trapard -



Robot-craignos (34)

Robot-craignos (34) dans Cinéma bis 13061310000015263611288446

14081101272215263612445203 dans Cinéma bis espagnol

N’est-il pas magnifique celui-ci dans sa simplicité ?

Il sort tout droit de SUPERSONIC MAN, ce film de super-héros réalisé en 1980 par l’Espagnol, Juan Piquer Simon, tourné avec des fonds américains (ce qui n’aide pas toujours, la preuve…).

Ce qui m’amuse, c’est d’avoir eu, à peu près le même, en noir, d’environ 20 cm de hauteur à cette même époque, où ce genre de jouets se vendaient comme des petits pains. Gosse, je le regardais passionnément gesticuler grossièrement sur lui-même ou d’avant en arrière, et gronder de ses quatre petits canons sur le thorax.

Et bien entendu, ce qui peut parfois prendre des airs de craignos, n’est que dans l’évolution de nos goûts et des modes.

Quant au robot de SUPERSONIC MAN, il faut aussi le voir évoluer dans le film, en imaginant l’acteur costumé, se décarcasser (si je puis dire) pour faire trois pas, tout en mimant une gestuelle, la plus mécanique possible. Et là, ça devient très craignos (et très drôle).

- Trapard -