THE THIRSTY DEAD (1974)
Voilà un bien étrange film, kitsch à souhait, mais pas inintéressant. C’est une co-production américaine avec les Philippines et réalisée par l’acteur de télévision Terry Becker. THE THIRSTY DEAD est aussi sorti en VHS sous le titre BLOOD HUNT. Mais pas en France, semble-t-il. On pourrait aussi le confondre avec un autre film philippin beaucoup plus connu, traitant aussi de vampirisme, mais de manière plus thrash : BLOOD THIRST (1971) de Newt Arnold.
THE THIRSTY DEAD est plutôt un film fourre-tout qui mélange les genres : policier, WIP (films de femmes prisonnières), film de sectes, exotisme et horreur.
L’intrigue : En l’espace d’un mois, sept jeunes femmes sont enlevées à Manille par des membres d’un culte de la mort qui a besoin de leur sang pour rester immortels. Il s’avère que les femmes sont transportées dans une forêt lointaine, afin d’y être sacrifiées pour leur sang afin que les membres de la secte puissent maintenir leur jeunesse éternelle…
Un scénario qui ressemblerait presque à celui de LA SECTE DES CANNIBALES (1981) d’Umberto Lenzi. Mais même si THE THIRSTY DEAD n’est pas un très bon film, il innove un peu en reprenant ce thème du vampirisme exotique présent dans THE WOMAN EATER (1958) avec ses vierges offertes en sacrifice dans le but de reconquérir ou d’inverser la vie éternelle. Cette déviance du vampirisme (proche du cannibalisme) a aussi été très bien exploitée en France par Alain Jessua dans TRAITEMENT DE CHOC (1973) ou par Raphaël Delpard avec LA NUIT DE LA MORT (1981), ainsi qu’en Australie avec SOIF DE SANG (1979, Thirst) de Rod Hardy.
Mais dans THE THIRSTY DEAD, le suspense est plutôt plat et les bavardages sont légions. L’intérêt réside dans la présence de jolies comédiennes piégées au milieu d’une secte aux fringues ultra-kitschs vivant au milieu de nulle part.
L’ex-maquilleuse et réalisatrice d’effets spéciaux, Cecile Braun, a réussi quelques effets gores ou de vieillissement. Sa carrière semble s’être limitée à de petites productions philippines ainsi qu’à quelques films à succès sur la guerre du Vietnam comme PLATOON (1986) et HAMBURGER HILL (1987).
En attendant mieux, vous pouvez regarder THE THIRSTY DEAD en V.O. sur YouTube.
- Trapard -
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DAUGHTERS OF SATAN (1972)
Ou quand l’histoire d’un portrait sur un tableau prend une dimension fantastique, un thème très exploité au cinéma depuis GENUINE (1920) en passant par les adaptations d’Edgar Poe et d’Oscar Wilde. Le tableau est aussi un élément clé des décors victoriens et du cinéma gothique. Et bien que le genre soit déjà passé de mode en cette année 1972, on retrouve le portrait peint, et dans un cadre ovale cette fois, comme thème central d’une adaptation mexicaine mineure d’un conte d’Edar Poe, avec LE PORTRAIT OVALE (1972) du réalisateur Rogelio A. González. Un film gothique très peu connu sur lequel nous reviendrons peut-être sur Les Échos d’Altaïr.
Mais avec DAUGHTERS OF SATAN, le thème est transposé dans l’imagerie des sectes satanistes de cette vague post-ROMARY’S BABY de la fin des années 60 et du début des années 70. Une imagerie faite généralement de sectes cagoulées et de femmes vêtues de tenues légères, colorées et flashy, avec de masques de démons antiques de toutes sortes et de couteaux sacrificiels aux formes toujours plus impressionnantes les unes que les autres. Et ce type de films tournés en pleine période de « Sexploitation » implique très généralement un poil de nudité féminine et de saphisme. Voici juste quelques titres du genre pour me faire plaisir, et parce que je les ai découverts ou revus récemment : LES COMPAGNONS DE BAAL (1969), SATAN, MON AMOUR (1971), MORGANE ET SES NYMPHES (1971), LA SORCIÈRE VIERGE (1972), LA TOUR DU DIABLE (1972), AU SERVICE DE SATAN (1972), SISTERS OF DEATH (1972), NECROMANCY (1972), LA FILLE DE SATAN (1973), LA PLUIE DU DIABLE (1975) etc… Jusqu’à LA SECTE DES MORTS-VIVANTS (1976), ce dernier flm étant le moins bon de cette liste. Et sans oublier la saga des zombies templiers d’Amando de Ossorio. Donc que des films avec des capuches, comme quoi les délinquants contemporains n’ont rien inventé !
Et si L’EXORCISTE (1974) n’avait pas engendré une voie de sortie plus surnaturelle sur cette autoroute de films de sectes sataniques, nous roulerions peut-être encore dessus aujourd’hui…
Le portrait peint est aussi une variante des miroirs vaudou et autres reflets de sorcières. Puis il faut placer ce portrait dans le cadre (oui, oui…) de la démocratisation de la peinture, élément de décor devenu très accessible dans tous les foyers des années 70.
L’intrigue : Un marchant d’art trouve une peinture représentant 3 sorcières sur le bûcher dont l’une ressemble étrangement à sa femme. Celle-ci commence alors à se comporter d’une manière très étrange…
Une intrigue qu’on a l’impression de connaître par cœur, non ? Mais DAUGHTERS OF SATAN est une série B agréable produite et tournée aux Philippines par Hollingsworth Morse, et mettant en vedette Tom Selleck, quelques années avant le gros succès de la série MAGNUM. D’où les diverses rééditions du film… sauf en France.
L’imagerie sataniste n’a rien d’innovant pour le spectateur. Mais le tournage du film aux Philippines a permis de transposer les vieilles croyances européennes en Asie, avec des scènes de tortures plus proches de celles des FU-MANCHU que des sacrifices sur des anciens autels qui nous sont plus coutumiers des anciens rites indo-européens et de l’Amérique précolombienne. Évidemment, cette innovation n’empêche pas DAUGHTERS OF SATAN d’avoir ce petit côté « bricolé » cher aux séries B philippines.
Mais ici, les rites sont abordés avec leur lot de personnages étranges, et de grands chiens noirs (les chats noirs étant plutôt dans une certaine généralité, des éléments du cinéma d’horreur européen à budgets limités). On retrouvera d’ailleurs ce type de grands dogues et dobermans chers à notre Asa Vajda préférée, dans LA MALÉDICTION (1976), ZOLTAN, LE CHIEN SANGLANT DE DRACULA (1978) ainsi que dans certaines bisseries mexicaines du début des années 80. Et dans MAGNUM, tiens ! Zeus ! Apollon !
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SUPERBEAST (1972)
Durant deux ou trois décennies, les cinéphiles français étaient obligés de créer des raccourcis entre certains classiques du cinéma fantastique. C’était particulièrement le cas avec les trois adaptations de L’ÎLE DU DOCTEUR MOREAU d’H. G. Wells que l’on aime comparer (Wikipédia en indique deux autres que je ne connais pas : L’ÎLE D’ÉPOUVANTE en 1913, et DIE INSEL DER VESCHOLLENEN en 1921). Mais c’est sans oublier que l’adaptation par Erle C. Kenton en 1932 a engendré un grand nombre de dérivés avec des savants fous triturant des humains dans des jungles reculées d’Afrique, d’Asie ou sur des îles du Pacifique (et Dieu sait qu’Hollywood aime les îles imaginaires situées dans l’océan Pacifique sous le continent asiatique).
Ce genre exotique s’est doucement estompé au cours des années 50, avec les grands mouvements politiques, et ce qu’on appelait des « films coloniaux » ont été remplacés par un cinéma d’aventures plus précautionneux avec les décisions des Nations Unies. Et, si l’on exempte les productions anglaises de la Hammer directement inspirées du cinéma hollywoodien des années 30 et 40, les Philippines ont été une vraie alternative avec ses habitants décomplexés et ses lieux de tournages bon marché comme le décrit le documentaire HOLLYWOOD SE DÉCHAÎNE À MANILLE (2010, MACHETE MAIDENS UNLEASHED) de Mark Hartley. De nombreux films de guerre y sont tournés (dont le APOCALYPSE NOW de Coppola), mais aussi certains genres cinématographiques alors démodés, comme les WIP (les films de femmes emprisonnées), les sous-James Bond, et les films d’horreur exotiques de savants fous un peu oubliés depuis les années 40 (souvenez-vous des films de femmes-reptiles, d’hommes-gorilles, de femmes-panthères, etc…). C’est ce qui nous intéresse ici.
Le duo de cinéastes, Gerardo de Leon et Eddie Romero s’est justement fait connaître avec ce type de productions philippino-américaines à petits budgets, dont TERROR IS A MAN/BLOOD CREATURE (1959) avec son histoire de scientifique à moitié fou qui transforme une panthère en créature humanoïde. Une intrigue qui a sûrement inspiré celle du film allemand, L’ÎLE DU SADIQUE (1960). Puis de Leon et Romero ont enchaîné avec leur fameuse trilogie de la « Blood Island » distribuée aux États-Unis par la firme de Roger Corman : BRIDES OF BLOOD (1968), LE MÉDECIN DÉMENT DE L’ÎLE DE SANG (1969) et BEAST OF BLOOD (1972). Mais seul le second volet a été doublé et distribué en France, ce qui n’arrange pas vraiment la lecture de l’ensemble. Et c’est entre cette trilogie et le second remake de L’ÎLE DU DOCTEUR MOREAU réalisé par Don Taylor et produit par Roger Corman en 1977, qu’intervient ce SUPERBEAST (1972).
L’intrigue : Une femme médecin se retrouve bloquée sur une île où se trouve un laboratoire dirigé par un savant fou qui pratique d’étranges mutations sur les humains…
Le sujet n’est finalement pas si différent des « Blood Island » et du roman de Wells : opérations chirurgicales à go-go dans la jungle, loin de toute civilisation.
Comme dans les autres productions de cet acabit, ce film de George Schenk (LES RESCAPÉS DU FUTUR, LES TRAQUÉS DE L’AN 2000) alterne entre un cinéma d’aventures s’inspirant vaguement des CHASSES DU COMTE ZAROFF, et des passages horrifiques avec des maquillages de John Chambers, connu pour son travail sur la saga de LA PLANÈTE DES SINGES, mais aussi sur SSSNAKE LE COBRA (1973). Et pour boucler la boucle, c’est aussi lui qui a créé les maquillages de L’ÎLE DU DOCTEUR MOREAU (1977).
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DUNE WARRIORS (1991) de Cirio H. Santiago
Ce weekend je me suis fait un petit plaisir coupable : j’ai regardé un David Carradine costumé. Et qui connait bien LES GLADIATEURS DE L’AN 3000 (1978) ou KAINE LE MERCENAIRE (1984), sait de quoi je parle : David Carradine n’était pas fait pour porter des costumes d’heroic-fantasy ou futuristes. Je ne sais pas pourquoi mais ça lui donne à chaque coup un style immanquablement ridicule. Et pourtant à l’époque où la série KUNG-FU était diffusée à la télévision, je croyais dans le « David Carradine costumé ». Mais avec le temps… l’esprit s’affine… Puis je trouve même la série KUNG-FU un peu vieillotte plus de trente ans après. Et depuis, on sait aussi que ce n’est pas David Carradine qui aurait dû l’interpréter, mais Bruce Lee. Donc voilà qui ruine toutes les excuses pour justifier le port du costume kitsch au fiston Carradine.
Et après tout ça, je me suis pourtant fait une petite séance post-apocalyptique ce weekend, avec DUNE WARRIORS (1991) de Cirio H. Santiago. Et avec David Carradine costumé. Le pire, c’est qu’il porte un double costume qui rappelle ceux de KUNG-FU et de KAINE LE MERCENAIRE à la fois. Donc c’est dire si l’immersion dans du gros cinéma bis et Z a été frontale.
L’intrigue : Après la « fin du monde », la Terre est une planète à l’eau rare gouvernée par des seigneurs de guerre. Une femme est assez courageuse pour résister. Elle engage cinq guerriers mercenaires pour sauver son village et son eau précieuse…
Alors évidemment, c’est du MAD MAX sans budget, avec en prime le scénario non-assumé des SEPT MERCENAIRES. Au passage, le remake du western de John Sturges est en ce moment à l’affiche du Cinécity avec de belles têtes d’affiches, un film que j’ai très envie d’aller voir. Mais DUNE WARRIORS me fait surtout repenser aux MERCENAIRES DE L’ESPACE, et à Jimmy T. Murakami, qui sortait en 1981 un remake déguisé des SEPT MERCENAIRES tout en réussissant le pari de rester dans la franchise en refaisant jouer à John Vaughn un rôle similaire à celui qu’il tient dans l’original. Pour ce qui est de DUNE WARRIORS, il n’y aucun clin d’œil, c’est juste du pompage d’idées écrit à la va vite. Et c’est sans oublier que le réalisateur philippin Cirio H. Santiago n’en est pas à son premier navet post-apocalyptique.
Dans DUNE WARRIORS on retrouve la plupart des ingrédients déjà présents dans STRYKER, LES ROUES DE FEU, LES NOUVEAUX CONQUÉRANTS, EQUALIZER 2000, LES GUERRIÈRES DU FUTUR. Des post-nuke bâclés et signés Santiago. Et des séries Z, déjà à la base, pompées sur les nanars italiens du genre qui, pourtant, disparaissaient des écrans au moment où le réalisateur/producteur philippin tentait de récupérer quelques cinéphiles retardataires. Et en plus de n’être que cinq au lieu de sept mercenaires, seul David Carradine peut prétendre à une vraie tête d’affiche. Au moins, la jeune et jolie Maria Isabel Lopez en mercenaire toute de latex vêtue, amène un peu de piment au film avec ses faux airs de starlette d’un Bruno Mattei philippin. Et Cirio H. Santiago se sachant sûrement aux commandes d’un nouveau nanar invendable, nous propose une courte scène de top-less par la miss Lopez, en milieu de film. Enfin, un mauvais sosie de Richard Lynch dans LES GLADIATEURS DE L’AN 3000, joue le méchant du film. Quand on sait que Roger Corman était à l’origine de cette fausse suite de LA COURSE À LA MORT DE L’AN 2000 et qu’il est de nouveau producteur du film de Cirio H. Santiago de 1991, le mystère des costumes et des faux sosies de DUNE WARRIORS semble résolu.
Pour le reste, rien d’exceptionnel. Mais là où l’on comprend vite que l’on est dans du Bis sans concession ni budget, c’est lors de certaines scènes brouillonnes, tournées à la va vite et sans explications. Et dont finalement seul le souvenir intact de l’original de John Sturges permet d’expliquer certaines réactions ou dialogues. Bref, avec DUNE WARRIORS, Santiago détourne complètement le scénario des SEPT MERCENAIRES… Mais qui n’est pas un fan du western original (ou même du film de Kurosawa, LES SEPT SAMOURAIS) risque de souvent passer à côté du film de Santiago. Mais en même temps, je vous rassure si vous ne l’avez jamais vu : ce n’est pas très grave non plus…
- Trapard -