THE HEROIC TRIO 1 et 2
THE HEROIC TRIO 1
Titre original : Dung fong saam hap
Réalisateur : Johnnie To
Scénario : Sandy Shaw
Pays : Hong-Kong
Année : 1993
Interprètes : Michelle Yeoh, Anita Mui, Maggie Cheung et Anthony Wong…
EXECUTIONERS aka THE HEROIC TRIO 2
Titre original : Xian dai hao xia zhuan
Réalisateur : Johnnie To et Ching Siu-tung
Scénario : Susanne Chan
Pays : Hong-Kong
Année : 1993
Interprètes : Michelle Yeoh, Anita Mui, Maggie Cheung et Anthony Wong…
Le trio héroïque, c’est la Femme Invisible (Michelle Yeoh), Wonder Woman (Anita Mui) et Thief Catcher (Maggie Cheung).
La base des super-héros hong-kongais c’est une dose de masques et de costumes, une dose de super-pouvoirs et beaucoup de kung-fu. Et évidemment beaucoup de charme dans les mouvements des comédiens, en particulier lorsqu’il s’agit de super-héroïnes. Et qui aime les chorégraphies des années 90-2000 à base de courroies et d’élévateurs mécaniques pour déplacer dans les airs les comédiens d’un point à un autre, frappant ou déplaçant des obstacles ou leurs adversaires dans leur élan, à la seconde près… ne peut qu’apprécier le HEROIC TRIO ou autres BLACK MASK (avec Jet Li). Stephen Chow montrait justement l’envers du décor de ce genres de tournages calibrés à la seconde près, dans son KING OF COMEDY sorti en 1999.
THE HEROIC TRIO raconte l’histoire de trois de ces super-nanas, qui n’ont dès le départ aucune affinité entre elles et rien pour s’entendre, car trop individualistes. Et qui finalement, finissent par s’associer pour affronter un étrange kidnappeur d’enfants…
Et EXECUTIONERS réunit les trois super-nanas dans un futur apocalyptique, après une guerre nucléaire. Dans une ville isolée, où l’eau est devenue la ressource la plus rare, les trois héroïnes mènent maintenant des vies indépendantes. Tung (Wonder Woman) est devenue mère d’une petite fille ; Ching (la Femme Invisible) est maintenant au service du bien avec le bossu masqué, Kau ; et Chat est toujours chasseuse de primes. Des circonstances tragiques les contraignent à reformer leur association pour le salut de la ville…
EXECUTIONERS est entrecoupé d’intermèdes chantés comme beaucoup de films asiatiques comme par exemple le film post-apocalyptique taïwanais THE HOLE (1999, Dong), qui est connu en France car il a eu droit à une petite édition en DVD. Par contre, EXECUTIONERS n’a pas eu cet honneur et il a été exclusivement destiné à un public chinois et n’a pas été distribué en salles en Europe. Je pense qu’au début des années 90, l’effet Bollywood ne fonctionnait pas encore sur le public français, du coup le reste du cinéma asiatique « chanté » ne s’exportait pas encore. Mais on peut trouver EXECUTIONERS sur Internet, avec des sous-titres français créés par des fans.
Pour en revenir à nos trois super-héroïnes, la carrière Michelle Yeoh a surtout explosé hors d’Asie au début des années 2000, avec TIGRE ET DRAGON de Ang Lee. Depuis, on croise de temps à autres son joli minois dans des films américains, en geisha dans MÉMOIRE D’UNE GEISHA (2005) ou en nonne post-apocalyptique dans BABYLONE A.D. (2008).
Anita Mui a concentré sa carrière à Hong-Kong en tournant pour les plus grands réalisateurs hong-kongais et chinois, de Jackie Chan à Johnny To, en passant par Sammo Hung, Tsui Hark, décédant d’un cancer avant la fin du tournage du SECRET DES POIGNARDS VOLANTS de Zhang Yimou en 2003.
Ma petite préférée, qui n’est pas forcément la plus jolie des trois, mais qui en tout cas est la plus fascinante et la plus aventureuse, c’est Maggie Cheung. Alternant films de pure exploitation (comme POLICE STORY 1, 2 et 3 de Jackie Chan, L’AUBERGE DU DRAGON de Tsui Hark, ou HERO de Zhang Yimou), ou cinéma d’auteur (avec l’excellent CENTER STAGE de Stanley Kwan, ou encore NOS ANNÉES SAUVAGES, LES CENDRES DU TEMPS, IN THE MOOD FOR LOVE et 2046 de Wong Kar-wai), elle a aussi tourné quelques films costumés cultes comme GREEN SNAKE ou les HEROIC TRIO. Et bien que je ne sois pas spécialement fasciné par le cinéma d’auteur du Français Olivier Assayas, j’ai néanmoins regardé son film français (IRMA VEP en 1996) et son film américain (CLEAN en 2004) qui ont servi de passerelle internationale à Maggie Cheung. Je trouve CLEAN plus captivant qu’IRMA VEP, mais ce dernier a le mérite de nous montrer Maggie Cheung dans son propre rôle, passant des entretiens devant un producteur avec des extraits des HEROIC TRIO et faisant des bouts d’essai pour le rôle d’Irma Vep, l’héroïne physique et masquée, pour un remake des VAMPIRES de Louis Feuillade.
Néanmoins, elle est excellente avec ses deux comparses, en justicière masquée dans le diptyque du HEROIC TRIO : action, combat, humour et sensualité assurés.
Elles sont aussi accompagnées dans les deux films des acteurs Damien Lee (belle gueule du cinéma hong-kongais) et Anthony Wong que j’adore autant en flic (la trilogie des INFERNAL AFFAIRS), qu’en gangster (VENGEANCE) ou en tueur psychopathe (THE UNTOLD STORY et EBOLA SYNDROME).
- Trapard -
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Voici une vidéo intéressante d’un youtubeur analysant les trois raisons principales du malheureux échec de VALÉRIAN ET LA CITÉ DES MILLE PLANÈTES aux États-Unis car, une chance, en France ce fut un joli succès. Luc Besson pourrait malgré tout réaliser une suite (trois films étaient prévus au départ). En attendant Europacorp a connu tout récemment quelques licenciements et changements de direction…
Yom a une passion : la science-fiction, SA science-fiction ! Films, séries télévisées, dessins animés, comics, serials… sur sa page Facebook, tout y passe, « juste pour le plaisir » nous dit-il. Et pour notre plaisir, Yom nous permet de publier ici certaines de ses critiques, de ses réflexions, de ses opinions, de ses pensées ou de ses interrogations. Aujourd’hui :
INTERSTELLAR
(de Christopher Nolan, 2014)
INTERSTELLAR, ou ce qu’on pourrait appeler « L’odyssée de l’espace pour les nuls ». Rien de péjoratif là dedans. C’est un bon film. Ce que je veux dire par là, c’est que c’est un film dans le style de 2001 : L’ODYSSÉE DE L’ESPACE, mais beaucoup plus accessible pour le spectateur moyen.
Pour ma part, j’ai trouvé que 2001 avait fait pas mal de mal à la Science-Fiction grand public, car trop intellectualisé, bourré de non-dits, et se terminant un peu en eau de boudin en laissant le spectateur sur sa faim. Eh bien avec INTERSTELLAR, ce n’est pas le cas (même si, il faut l’avouer, ce n’est pas passé loin par moments).
INTERSTELLAR est un film de science-fiction qui commence comme un film d’anticipation et se termine en space opera, en passant par ce que les pointilleux appellent la Hard Science (ou plus simplement la science fiction réaliste). C’est un peu comme si SOLEIL VERT (1973) croisait LA CONQUÊTE DE L’ESPACE (1955) en passant par 2001 (1968), ou plus modestement par DESTINATION LUNE (1950). On passe donc par tout un tas d’ambiances, d’émotions, de suspens, d’action et même des scènes qui ont fait sursauter tout le monde dans la salle. Un plutôt bon mélange.
Si vous ne l’avez pas vu, je vous conseille donc de régler cela car finalement les presque trois heures de film passent plutôt vite, malgré quelques longueurs au début qui trouvent leurs explications vers la fin. Si vous l’avez vu, vous pouvez continuer à lire, car la suite contient plein de SPOILERS!
Bon, maintenant je vais éplucher un tout petit peu plus le film (mais malgré ce qui suit, cela reste un bon film) : tout est bien fait, aussi crédible que possible, et malgré tout il y a quelques failles (mais je ne doute pas que ce soit pour ne pas perdre le spectateur en route). Déjà, mais c’est également le cas dans beaucoup de films de science fiction, les héros ont des questions auxquelles ils devraient être capables de répondre eux-mêmes (sur le trou de ver par exemple, et c’est le co-équipier qui explique le pourquoi du comment). Je comprends que c’est pour l’expliquer au spectateur, mais c’est toujours un peu hors sujet à mes yeux (il y en a aussi de belles dans le film LA CONQUÊTE DE L’ESPACE dont je parlais plus haut, à se demander s’ils envoient vraiment des astronautes dans l’espace dans certains films, et pas des passants lambda qui passaient par là…).
Ceci mis à part, le vrai gros hic à mes yeux (et j’espère que vous avez vu le film parce que là je vais dévoiler la chute…), c’est que, d’après le héros en tout cas, c’est l’humanité du futur qui le sauve dans le trou noir… Ça ne vous pose pas un problème de paradoxe ? J’explique : Cooper va dans l’espace, il finit dans un pseudo trou noir ou l’humanité du futur lui permet de prévenir sa fille de comment fuir la planète pour sauver l’humanité, cette même humanité qui va évoluer et sauver son père, pour se sauver elle même donc… Mais comment peut elle exister tant qu’elle n’est pas sauvée de l’extinction sur Terre ? C’est bon, vous avez les neurones qui chauffent ?
Bon, ce n’est pas si grave. Peut être que finalement ce n’est pas l’humanité du futur mais une autre espèce… Bien que la famille Cooper ait le don de deviner qui est qui (comment sa fille devine que c’est Cooper qui est son fantôme ? Mystère et boule de gomme).
Ah oui, dernier point un peu gnan-gnan, le discours sur l’Amour qui permet de trouver le bon chemin… Très américain dans le style, mais dispensable dans le film.
Comme je le disais avant tous ces spoilers, le film reste bon, et j’ai vraiment beaucoup aimé les robots qui sortent vraiment de l’ordinaire et amènent une vraie touche de SF-Humour-Action. Un vrai plus sans lequel le film n’aurait peut être été aussi sympathique. En tout cas, j’en veux bien un à la maison.
- Yom -
Autres articles publiés dans la catégorie La SF à Yom :
Planète Interdite / Dragon Ball / Bataille Au-delà des Étoiles / Les Quatre Fantastiques / La Planète des Vampires / Les serials / Le rétrofuturisme / Godzilla / La science-fiction de notre enfance
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LES MORTS HAÏSSENT LES VIVANTS (1999)
Voilà bien l’une des séries Z qui fut l’une de mes meilleures surprises de ses dernières années, avec peut-être aussi PETRIFIED (2006) de Charles Band. Il faut dire qu’à force de faire les brocantes et les déstockages des vidéoclubs qui s’éteignaient un à un, je me suis retrouvé avec un lot incroyable de « merdes » sorties dans les années 2000, et qui envahissaient ma vidéothèque. Et franchement, moi qui ne supporte plus les productions Full Moon, sans saveurs ni intelligences, LES MORTS HAÏSSENT LES VIVANTS (The Dead Hate the Living) m’a bien surpris. J’y ai senti comme une mise en abîme, avec un réalisateur (Dave Parker) et une équipe fauchée de passionnés tournant un film fauché de passionnés.
L’intrigue : Une équipe tourne un film d’horreur fauché dans un hôpital désaffecté. Ils tombent sur un grand cercueil enfermant un corps humain et décident de l’utiliser pour le film. Ce cercueil, une fois activé ouvre les portes sur l’au-delà et transforme les morts en zombies…
Je n’ai toujours pas vu les co-réalisations précédentes de Dave Parker (BIMBO MOVIE BASH et KRAA !) mais elles m’ont l’air faites du même bois déjanté que celui des MORTS HAÏSSENT LES VIVANTS. Ce dernier film semble avoir été un tremplin pour Parker, qui a ensuite réalisé avec THE HILLS RUN RED, un sujet plus trash et plus ambitieux, et sans la participation de Charles Band cette fois-ci.
LES MORTS HAÏSSENT LES VIVANTS a tout du bon film de zombies sans budget, mais captivant, avec quelques moments gores et angoissants et quelques clins d’œil à Lucio Fulci. J’ai pu lire dans certains forums des critiques d’internautes qui trouvent le film beaucoup trop long, et je pense que c’est l’atmosphère lente et pesante du film qui peut provoquer ce genre de réactions. Full Moon a d’ailleurs distribué un remontage plus court du film, sous forme de sketch mêlé à deux autres versions écourtées de films de la firme, pour le DVD HISTOIRES D’OUTRE-TOMBE (2003, Tales from the grave). Mais je reste un admirateur de la version longue, la courte éludant une partie de ce qui fait l’histoire et le développement des personnages.
- Trapard -
En espérant qu’il ne s’agisse pas de sa version définitive, voici l’affiche bon marché et d’une banalité affligeante de BLADE RUNNER 2049…
« Au 28ème siècle, Valérian et Laureline forment une équipe d’agents spatio-temporels chargés de maintenir l’ordre dans les territoires humains. Mandaté par le Ministre de la Défense, le duo part en mission sur l’extraordinaire cité intergalactique Alpha – une métropole en constante expansion où des espèces venues de l’univers tout entier ont convergé au fil des siècles pour partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur culture. Un mystère se cache au cœur d’Alpha, une force obscure qui menace l’existence paisible de la Cité des Mille Planètes. Valérian et Laureline vont devoir engager une course contre la montre pour identifier la terrible menace et sauvegarder non seulement Alpha, mais l’avenir de l’univers. » (allocine.fr)
En réalisant VALÉRIAN ET LA CITÉ DES MILLE PLANÈTES, Luc Besson a accompli un vieux rêve de fan, celui d’adapter enfin la célèbre BD de Christin et Mézières au cinéma. Allait-il pouvoir transcrire son univers haut en couleur et d’une richesse phénoménale ? Allait-il demeurer fidèle à l’esprit de la bande dessinée et trouver les acteurs destinés à incarner nos deux agents spatio-temporels que sont Valérian et Laureline ? Mettons-nous d’accord tout de suite : aucune œuvre issue de la littérature ou de la BD ne peut passer l’épreuve du grand écran sans quelques égratignures. Ce fut le cas pour DUNE, HARRY POTTER, LE SEIGNEUR DES ANNEAUX et tant d’autres. Inutile de dire que VALÉRIAN ET LA CITÉ DES MILLE PLANÈTES n’y échappe pas, mais il s’en sort plutôt bien, voire même très bien.
Tout d’abord, nous sommes face à un gigantesque space opera qui ne se refuse rien, un film qui joue sans complexe dans la cour des grands en bousculant allègrement les vieilles franchises que sont STAR WARS et STAR TREK et en imposant son style bien à la française, tout en sachant le modérer… VALÉRIAN ET LA CITÉ DES MILLE PLANÈTES s’avère plus qu’un simple space opera, c’est carrément un voyage au cœur de la Science-Fiction dans ce qu’elle a de plus noble et de plus formidable à nous offrir : un Imaginaire sans limites où la créativité est mise à rude épreuve tant ses images incroyables déferlent sans commune mesure devant nos yeux ébahis ! L’ouverture du film représente à elle seule une étonnante scène d’anthologie où des aliens de toutes races et de toutes formes se succèdent au fil des siècles sur Alpha.
« VALÉRIAN ET LA CITÉ DES MILLE PLANÈTES s’avère plus qu’un simple space opera, c’est carrément un voyage au cœur de la Science-Fiction dans ce qu’elle a de plus noble et de plus formidable à nous offrir : un Imaginaire sans limites. »
Ensuite, les mondes rencontrés nous plongent souvent dans des décors de toute beauté proches de l’œuvre d’art, voir pour cela les paysages paradisiaques de la magnifique planète Mül. Le dépaysement est total. Nous sommes ailleurs, dans cet univers unique de la Science-Fiction où la réalité s’efface pour laisser place au rêve. La BD nous proposait déjà, abondamment, ces passionnants voyages vers des contrées lointaines riches en surprises, aux superbes décors exotiques et aux créatures plus folles les unes que les autres. Besson parvient ici sans problème à retranscrire cette inépuisable diversité, typique de l’œuvre de Christin et Mézières.
Enfin, l’histoire n’a d’autre prétention que de nous divertir, tout comme le faisaient si bien les albums de la série. L’écologie n’est pas oubliée, de même que l’amour, la bravoure, l’émotion et bien sûr l’action. Ah ! Et j’allais oublier l’humour, bien sûr ! Les petites vannes que se balançaient déjà Valérian et Laureline à travers la BD sont bien présentes, bien vues et bien dosées. Sans compter la scène de la méduse dont nous ne dévoilerons pas les détails !
Ce qui m’amène tout naturellement à parler des deux principaux acteurs incarnant nos héros : Dane deHaan dans le rôle de Valérian et Cara Delevingne dans celui de Laureline. Si au tout début j’avais crains le pire, j’avoue demeurer assez agréablement surpris, ce qui vous surprend sans doute aussi, non ? Ce qui ne veut pas dire que je n’aurais pas souhaité d’autres interprètes. Comprenez : Dane paraît à mon goût bien trop jeune et surtout trop « minet » pour Valérian, quant à Cara il s’agit d’une Laureline en garçon manqué peu fidèle à la version féminine des albums (laquelle n’était pas pour autant potiche ou nunuche, attention !), bien trop peu souriante (ah, les merveilleux sourires séduisants de notre Laureline !) et peut-être aussi bien trop peu expressive…
« Le foisonnement de détails, de créatures, de costumes, de vaisseaux, de décors est tel qu’il fait honneur à l’univers de la BD. »
Mais qu’à cela ne tienne, je suis heureux ! J’ai enfin vu le monde de Valérian et Laureline merveilleusement transposé au cinéma ! J’ai enfin vu le vaisseau culte de la BD (ici appelé Intruder) étonnamment bien recréé, de même que nos adorables Shingounz (rebaptisés ici Doghan Daguis…). Le foisonnement de détails, de créatures, de costumes, de vaisseaux, de décors est tel qu’il fait honneur à l’univers de la BD. Il me faudra revoir très vite VALÉRIAN ET LA CITÉ DES MILLE PLANÈTES tant ça grouille dans tous les coins et recoins, VALÉRIAN, ce film de SF hors-norme, qui s’éloigne volontairement des canons officiels et qui prend donc des risques, la preuve aux USA où nos amis américains lui ont préféré leurs éternels super zéros ou leurs boîtes de conserve made in TRANSFORMERS. Il faut avouer que la critique du pays de l’Oncle Sam s’est montrée plutôt méchante envers notre space op frenchie. Jaloux ? Inquiets ? Déroutés ? Qu’ils se rassurent, même si VALERIAN n’atteindra jamais le niveau d’un STAR WARS ou d’un STAR TREK, il n’en demeure pas moins un splendide film de science-fiction destiné, j’en suis persuadé, à devenir culte. Les Frenchies ont gagné leur pari, ils peuvent aussi faire du space opera démesuré et qui tient debout. Et c’est avec grande impatience que j’attends d’ores et déjà ses suites en croisant les doigts, c’est tout le mal que je peux lui souhaiter.
- Morbius -
Dès son départ de ROGUE ONE : A STAR WARS STORY, Alexandre Desplat, notre compositeur national (à qui l’on doit les B.O. de HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT, GODZILLA et tant d’autres) a vite été récupéré par Luc Besson pour VALÉRIAN ET LA CITE DES MILLE PLANÈTES. Voici un court aperçu de la musique du film (toute la B.O. est disponible ici) avec un extrait qui s’intitule Flight Above the Big Market. Je n’ai pas encore eu le temps d’écouter la B.O. en entier, je n’ai fait que survoler l’ensemble et cela m’a paru plutôt bon. En tout cas, et heureusement, c’est à un orchestre symphonique auquel nous avons droit ici avec quelques sonorités parfois modernes ou exotiques.
- Morbius -
Si en icônes de la Science-Fiction et de la culture geek les Américains ont STAR TREK et les Anglais DOCTOR WHO, qu’en est-il pour nous, pauvres Français ?… On pourrait croire que c’est le néant absolu. Eh bien non ! Pour aller dénicher notre héros populaire il nous faut vite nous pencher sur le monde de la SF en bande dessinée, et c’est là que nous y trouvons un certain Valérian, agent spatio-temporel du XXVIIIe siècle ! Créé en 1967 par deux génies de la BD, Pierre Christin (scénariste) et Jean-Claude Mézières (dessinateur), notre homme du futur, qui a pourtant vécu plus d’une vingtaine d’aventures en compagnie de sa charmante compagne Laureline, attendait sagement que l’on s’intéressât un peu plus à son cas en lui offrant un univers aux dimensions de ses péripéties intergalactiques. C’est fait, enfin, grâce à un homme prêt à bousculer les STAR WARS et STAR TREK en imposant un nouveau type de héros de science-fiction, un nouvel univers foisonnant de trouvailles incroyables encore jamais vues à l’écran : Luc Besson ! Le pari est grandiose et risqué, mais c’est un Français qui se lance à corps perdu dans un monumental space opera destiné à devenir une trilogie, si les dieux du cosmos lui prêtent vie…
Les origines de Valérian
Valérian apparaît en 1967 dans le magazine Pilote, sorte de Métal Hurlant avant l’heure. Il est un agent du Service Spatio-Temporel de la mégalopole du futur et capitale d’un immense empire galactique, Galaxity. Il voyage donc à travers l’espace et le temps en compagnie de Laureline, une jeune femme qu’il a rencontré au cours d’une aventure au Moyen Âge. Tous deux ne doivent en aucun cas modifier les événements de l’Histoire malgré leurs différents allers retours dans le temps. Leurs missions sont diverses : explorer des planètes, régler des conflits, aider d’autres civilisations… Ils sont confrontés à toutes sortes d’ennemis plus ou moins dangereux, mais vivent toutes leurs aventures avec légèreté et humour sans jamais sombrer dans le ridicule ni dans l’incompétence !
« L’une des meilleures bandes dessinées de tous les temps »
Rebaptisé en 2007 Valérian et Laureline, les 23 albums BD de la série se sont vendus à plus de 2 500 000 exemplaires ! Stan Barets a écrit dans sa préface du premier volume de l’édition intégrale de Valérian et Laureline : « Vous tenez entre les mains l’une des meilleures bandes dessinées de tous les temps. À la fois un classique du 9e art et un chef-d’œuvre de la science-fiction. [...] Encore un voyageur spatio-temporel qui jongle avec les mystères du temps et de l’espace ? Erreur ! Valérian fut, en son temps, une série d’avant-garde. C’est l’archétype originel d’où tout procède. »
Quant à Vincent Bernière, auteur de l’Anthologie de la Bande Dessinée de Science-Fiction, celui déclare : « À quoi tient un tel succès ? D’abord au couple de héros. Un garçon un peu bourru et une fille pas bégueule. [...] Ensuite, aux thématiques abordées, transpositions de l’actualité contemporaine teintées d’un humanisme de bon aloi. Enfin, aux images au graphisme singulier qui influencera tout le cinéma de science-fiction moderne. »
Lucas, gros copieur !
Au fil des albums, les mondes extraterrestres visités par Valérian et Laureline s’avèrent d’une incroyable richesse. Christin et Mézières font preuve d’une imagination débordante et sans limites en créant toutes sortes de créatures, d’aliens, de villes, de vaisseaux, de véhicules, d’armes, d’objets, de costumes. On baigne ici dans une SF où l’on ne s’impose aucune restriction, et certainement pas celle de la science. Couleurs chatoyantes, dynamisme des dessins, plans dignes du cinéma. Le cinéma… on y revient toujours… Et de dire que le 7e art s’est certainement inspiré de quelques géniales trouvailles de Valérian semble à peine exagéré, surtout si l’on parle STAR WARS…
« Pour Lucas, au début, j’ai fait comme si rien ne s’était passé » confie Mézières à Geek, le Mag dans son hors-série Le Guide Exclusif des Vaisseaux Mythiques de la Culture Geek. »Et puis au fur et à mesure des films j’ai commencé à m’énerver de plus en plus parce que ça ressemblait vraiment à ce que j’avais fait sur Valérian. Il y a eu de plus en plus de détails et de concordances entre mes dessins, l’ambiance. [...] Au final , j’ai écrit deux fois à George Lucas, mais je n’ai jamais eu de réponse. »
J’ai découvert les albums de Valérian quelques années après avoir vu LE RETOUR DU JEDI. Je suis très vite devenu fan, mais en tant que fan également de STAR WARS, quand j’ai revu LE RETOUR DU JEDI en VHS, au moment où Leia apparaît dans la cour de Jabba habillée dans sa petite tenue d’esclave, je bondis, c’est instantané, ça me saute aux yeux : elle me rappelle immédiatement Laureline habillée de la même façon dans un album qui date d’avant le film de Lucas ! Oui, aujourd’hui mon p’tit doigt me dit clairement que Lucas a dû gentiment pomper quelques bricoles à notre Valérian national, c’est évident, et les Américains eux-mêmes commencent à le reconnaître…
Un juste retour des choses
Alors si le cinéma de SF doit tant à Valérian, quoi de plus normal que de voir aujourd’hui les aventures de notre héros transposées sur grand écran ! Et pour cela pas de Spielberg, pas de Michael Bay (ouf !) ou tout autre réalisateur américain, mais bel et bien un Frenchie à la barre : Luc Besson !
Même si je porte le même nom de famille que Luc, et que je voue tout comme lui une immense passion à la Science-Fiction, je dois vous confier que je n’apprécie que modérément ses films. Attention cependant, je ne m’inscris pas dans le Besson bashing auquel certains sont coutumiers. Non, très peu pour moi. Car même si je n’ai que moyennement aimé LE CINQUIÈME ÉLÉMENT, j’admire Besson pour son courage, sa ténacité, ses ambitions et aussi une certaine forme de talent dont il fait preuve malgré tout à travers ses films. Notre homme a dépensé sans compter pour nous livrer ce space opera car il est un fan acharné de la BD.
Juste un pur divertissement, c’est déjà beaucoup !
En allant voir VALÉRIAN ET LA CITÉ DES MILLE PLANÈTES, je sais à quoi m’attendre : le film sera forcément un immense divertissement de luxe bourré d’images étonnantes, visuellement et techniquement à couper le souffle, un dépaysement complet qui nous entraîne au-delà de ce que l’on connaît déjà (les extraits le prouvent), et ce sera par conséquent aussi un formidable hommage au travail de toute une vie de Christin et Mézières. Avec la SF on peut réfléchir mais aussi, et heureusement, se divertir ! Quoi de plus normal pour l’adaptation d’une BD qui se veut elle-même divertissante et bourrée de trouvailles géniales ?
Alors oui, bien sûr, peut-être que Dane DeHaan et Cara Delevingne dans les rôles principaux ce… c’est… enfin, ce n’est pas si gênant que ça !
Alors oui, bien sûr, les acteurs sont pour la plupart américains, mais le film doit s’assurer un succès international, donc ceci explique cela. Et avec nos « vedettes » françaises actuelles, je me demande sincèrement qui aurait pu être à la hauteur… Par contre les techniciens, costumiers, coiffeurs et j’en passe sont TOUS français ! C’est un film de SF FRANÇAIS, oui !
Alors oui, bien sûr, Laureline n’est plus rousse mais blonde, ce qui fait hurler les puristes. J’espère que ces pauvres choux vont pouvoir retrouver le sommeil car ils n’en dorment plus depuis…
Alors oui, Valérian et Laureline ne portent plus les mêmes costumes que ceux de la BD. Mais quitte à les voir ressembler aux Bogdanoff de TEMPS X, je préfère franchement les retrouver dans des vêtements plus adaptés à leurs missions et peut-être aussi à leur époque.
Semaine spéciale VALÉRIAN ET LA CITÉ DES MILLE PLANÈTES
VALÉRIAN ET LA CITÉ DES MILLE PLANÈTES sort le 21 juillet aux USA et le 26 en France. Nous l’aurons aussi en Nouvelle-Calédonie, les affiches sont là. Autant vous dire que j’y crois, que je veux le voir et que je suis très heureux de retrouver ENFIN Valérian et Laureline au cinéma, à tel point que Les Échos d’Altaïr se lancent à partir d’aujourd’hui dans une semaine spéciale événement ! Alors les aficionados du Besson bashing : GET OUT ! (et encore je reste poli, hein).
- Morbius -
FURIE (1978) de Brian De Palma
THE FURY est sûrement l’un des thrillers des années 70 de Brian De Palma les moins vus aujourd’hui. Même son CARRIE AU BAL DU DIABLE (1976) qui ne me semble être qu’un brouillon de FURIE, réalisé deux avant avant celui-ci, est pourtant culte aujourd’hui. Peut-être que l’ambiance de « film d’espionnage » de FURIE plait moins aux fans de cinéma fantastique, et que ce genre a trop vite disparu au milieu des années 80, et que beaucoup le considèrent désormais comme un peu désuet.
Pourtant, il me semble que CARRIE et FURIE racontent un peu la même histoire, mais chaque film explore surtout un univers et un contexte socio-politique différents. FURIE revient plutôt sur ces légendes urbaines post-guerre-du-Vietnam et post-Watergate, qui sentaient bon les complots gouvernementaux, et qui traitaient d’expériences secrètes faîtes sur des Américains doués de pouvoirs ou de perceptions extrasensoriels. Stephen King en fera même le sujet de son roman CHARLIE (FIRESTARTER) en 1980, et plus ou moins celui de DEAD ZONE en 1983. D’ailleurs, le film de DEAD ZONE réalisé par David Cronenberg a beaucoup de points communs avec FURIE de De Palma, ne serait-ce que par ses cadrages ou par l’ambiance anxiogène liée à un pouvoir politique omniprésent et dont on n’entrevoit que la partie immergée. David Cronenberg réutilisera même l’effet gore de la scène finale de FURIE pour une des scènes d’anthologie de son SCANNERS en 1981.
L’autre référence, volontaire ou non, on pourra la trouver avec les Comics de Stan Lee et Jack Kirby. On trouve dans l’univers des X-MEN la même animosité dans les discours anti-mutants que dans CARRIE, FURIE, CHARLIE ou DEAD ZONE : la peur de l’inconnu considéré comme une monstruosité de la nature à détruire ou à écarter.
Beaucoup moins hitchcockien d’apparence que certains classiques de son réalisateur, comme SŒURS DE SANG, OBSESSION, PULSIONS ou BODY DOUBLE. FURIE est pourtant une continuité de ce cheminement de Brian De Palma sur les traces du maître : une histoire d’espionnage avec un mode narratif et une manière hitchcockienne de penser le suspense et l’action en images et en mouvements, et de cadrer l’intrigue, en jouant souvent de la profondeur de champs. Ceux qui critiquent la similitude de certains films de De Palma avec ceux d’Alfred Hitchcock, ne peuvent nier la rigueur et la qualité du résultat de films comme FURIE ou autre, un résultat toujours irréprochable.
Mais De Palma sait aussi flatter son audience, puisqu’il fait très souvent jouer dans ses films de grands comédiens confirmés (Kirk Douglas, John Cassavetes) avec de nouveaux jeunes talents comme Amy Irving et son beau regard clair (elle était déjà très présente dans CARRIE AU BAL DU DIABLE).
L’intrigue de FURIE : Robin Sandza assiste impuissant à une attaque qui frappe Peter, son père, lors de ce qui semble être une attaque terroriste sur une plage du Moyen-Orient. Cependant, alors que Robin a disparu, Peter échappe de justesse à la mort et comprend rapidement que l’attaque était une mise en scène organisée par une agence gouvernementale américaine. Son but : s’emparer de Robin, doué de perception extrasensorielle. Peter met tout en œuvre pour retrouver son fils et finit par croiser la route de Gillian, une jeune femme dotée du même pouvoir que Robin…
Je me souviens que FURIE avait été diffusé en 1986, l’année de mon adhésion au Sci-Fi Club, un vendredi ou un samedi soir, sur RFO-NC. Depuis, parfois je m’amuse à penser en revoyant LA CHÈVRE (1981) de Francis Veber, que cette comédie est une sorte de parodie « à la française », inavouée et simplifiée du film de De Palma. Si, si ! Mais si vous doutez de mon propos, relisez l’intrigue de FURIE au-dessus, puis lisez ensuite celle de LA CHÈVRE : La fille du grand PDG Bens, très malchanceuse, se fait enlever alors qu’elle est en vacances au Mexique. Pour la retrouver, son père, conseillé par son psychologue d’entreprise, utilise un de ses employés aussi malchanceux qu’elle, François Perrin, comptable, dans l’espoir qu’il lui arrive les mêmes malheurs qu’à sa fille et qu’il la retrouve…
- Trapard -