MENAGERIE MARTIENNE
Connaissez-vous THE ANGRY RED PLANET (1960) ? Inédit en France et réalisé par Ib Melchior, ce film constitue une petite merveille d’étrangeté et d’originalité rares. Une fusée américaine revient sur Terre après une mission d’exploration sur Mars. Seule la femme de l’équipage a survécu au voyage, et c’est à l’hôpital qu’elle raconte son incroyable aventure. Le spectateur découvre alors les scènes intrigantes de l’extraordinaire odyssée, lesquelles baignent constamment dans une couleur orangée. Jungle aux plantes carnivores géantes, gigantesque créature poilue à tête de rongeur et aux pattes démesurées, océan renfermant un monstre aquatique au corps gélatineux, cité martienne aux tours élancées et Martien à l’apparence indescriptible parsèment THE ANGRY RED PLANET pour le plus grand bonheur des amateurs du genre ! Dans cette ménagerie étonnante évoluent des acteurs qui ne perdent jamais rien de leur sérieux malgré la légèreté de certaines scènes. Une bande-annonce à voir d’urgence pour se faire une petite idée du film de Melchior à ranger bien entendu dans les délicieuses séries B… Allez jusqu’au bout, car c’est vers la fin que les créatures et autres étrangetés apparaissent !
IT ! THE TERROR FROM BEYOND SPACE (1958), réalisé par Edward L. Cahn, est le film réputé pour avoir inspiré l’ALIEN de Ridley Scott. Ici, un vaisseau spatial, de retour lui aussi d’une mission sur Mars, va découvrir qu’un monstre s’est glissé dans ses soutes. L’ « horrible » créature décimera un à un les pauvres membres d’équipage.
A l’inverse, la « créature » de DEVIL GIRL FROM MARS (1954), une « séduisante » Martienne accompagnée de son robot-caisson, a parcouru l’espace pour nous donner une belle leçon de morale dans cette série Z d’une nullité affligeante, signée David McDonald. L’ensemble du film se déroule en effet d’une soucoupe volante au salon d’une maison de campagne et du salon d’une maison de campagne à une soucoupe volante, notre Martienne se contentant régulièrement d’ouvrir et de fermer des rideaux pour faire ses apparitions théâtrales… Un aperçu ? Attention…
Loin des délires navrants du Britannique David McDonald, son compatriote Roy Ward Baker nous livre une oeuvre passionnante et de grande qualité, au climat des plus étranges, avec son QUATERMASS ET LE SQUELETTE DE L’ESPACE (QUATERMASS AND THE PIT aka FIVE MILLION YEARS TO EARTH / 1967). Dans le métrode Londres, une nouvelle rame en construction met à jour un vaisseau extra-terrestre datant de plusieurs millions d’années, lequel révèle bientôt son incroyable contenu aux scientifiques : des êtres, à l’apparence d’insectes, parfaitement conservés. Très vite, le vaisseau émet de puissantes ondes dévastatrices et projette des images dans l’esprit de ceux qui s’en approchent.
On découvre ainsi qu’à l’aube de l’humanité les Martiens vinrent sur notre planète pour chercher des esclaves, et qu’ils accélérèrent eux-mêmes le processus d’évolution de notre race avant de disparaître. La grande originalité de ce sujet entraîne le spectateur dans une histoire captivante de bout en bout, traitée avec grand sérieux et intelligence. La civilisation martienne à l’origine de la civilisation terrienne… vaste programme ! Bande-annonce :
- Morbius -
L’INVASION VIENT DE LA TERRE
Si l’on ne compte plus les invasions martiennes, la Terre elle-même ne s’est pas privée de coloniser ou, mieux, de terraformer la planète rouge. Ainsi, CHRONIQUES MARTIENNES (THE MARTIAN CHRONICLES / 1980), mini série télévisée fauchée, adapte le splendide roman de Ray Bradbury avec plus ou moins de talent.
En 1990, Paul Verhoeven se charge avec son TOTAL RECALL (TOTAL RECALL / 1990) de transcrire à l’écran une nouvelle de l’auteur Philip K. Dick. Arnold Schwarzenegger y campe un héros hanté par un cauchemar qui l’entraîne chaque nuit sur Mars. Il découvrira bientôt que sa vie sur terre, véritable rêve artificiel, lui cache en fait un passé vécu sur la planète rouge. TOTAL RECALL s’éloigne forcément de la nouvelle originale en raison de sa durée, néanmoins il réserve au cinéphile un scénario passionnant, et la vision du monde martien qu’il nous propose est certainement la plus aboutie dans le genre.
MISSION TO MARS, de Brian de Palma (MISSION TO MARS / 2000), racontera quant à lui la mésaventure d’un groupe d’astronautes partis vers la planète rouge pour connaître la réponse à l’énigme de la disparition d’une première mission quelques années plus tôt. Avec des scènes à couper le souffle, le film de de Palma est une brillante réussite où le spectateur n’est plus dans la salle mais avec les astronautes, dans l’espace, vivant à chaque instant des moments d’angoisse et de suspense très intenses : les micrométéorites, l’explosion du réservoir, la mort héroïque de l’un des membres d’équipage… Le soin apporté également aux décors du vaisseau confère à MISSION TO MARS toute l’ampleur d’un film d’une rare crédibilité. La fin, critiquée par beaucoup, s’avère pourtant tout à fait à la hauteur de cette merveille du genre.
- Morbius -
Fascinante planète Mars qui déchaîne les passions depuis des décennies ! Qu’ils soient romanciers, cinéastes ou même scientifiques, les hommes ont toujours voulu donner une vie à cette pauvre planète morte, à cette soeur de la Terre dont on a cru, pendant longtemps, qu’une civilisation y avait bâtie de gigantesques canaux… Malheureusement, dans les années 1970, les sondes Viking devaient nous apporter la preuve (?) que Mars n’est qu’une immense boule rouillée, un monde figé depuis des millions d’années… grande déception pour les fans de science-fiction ! Malgré cela, l’espoir perdure : depuis la découverte de ce qui pourrait être un microfossile sur une météorite martienne, l’homme s’interroge. Et si Mars nous cachait encore des secrets ?… Déjà l’homme se prépare à y aller. Ce sera la première planète de l’histoire de l’humanité où il posera le pied. Mais ce n’est pas pour demain ! En attendant, revisitons le palais des rois martiens, celui de notre imagination terrienne si fertile, car la planète rouge a inspiré des dizaines de films à des réalisateurs plus ou moins inspirés. Une bonne moitié de ces oeuvres demeure inédite en France. Survolons ensemble, à travers quatre chapitres, quelques titres sélectionnés pour leur originalité ou leur qualité, mais n’oublions pas pour autant quelques dignes représentants du « nanar » martien ! Premier chapitre aujourd’hui à l’honneur :
L’INVASION VIENT DE MARS
Avant tout, Mars est LA planète qui veut conquérir la Terre ! Combien de films nous ont montré les terribles invasions martiennes, à commencer par le chef-d’oeuvre de Byron Haskin, produit par George Pal, LA GUERRE DES MONDES (THE WAR OF THE WORLDS / 1953). Adaptation cinématographique du célèbre roman de H.G. Wells, il s’agit là d’un des plus grands films de SF jamais réalisé, aux nombreuses scènes d’anthologie (les attaques des soucoupes, la destruction d’immeubles) où l’on assiste à la destruction totale des plus grandes villes du monde. Effets spéciaux, musique et acteurs se conjuguent à la perfection dans ce classique qui surprend encore aujourd’hui par sa puissance, quelques scènes s’avèrent même étonnantes pour l’époque : destruction d’une église, sauvage désintégration d’un prêtre… pourtant ce film n’a absolument rien d’anti-religieux, sa fin nous le prouve d’ailleurs très clairement ! A signaler que LA GUERRE DES MONDES obtint l’Oscar des meilleurs effets spéciaux à l’époque, chose amplement justifiée. Steven Spielberg, cinquante ans plus tard, en fera un remake très réussi et surtout fort traumatisant, hyper-réaliste, où les tripodes balaieront les rues des mégalopoles de la planète à l’aide d’un puissant faisceau volatilisant les corps comme des ballons de baudruche !
Loin de l’impact de l’oeuvre de Haskin, LES ENVAHISSEURS DE LA PLANETE ROUGE (INVADERS FROM MARS / 1953), réalisé par William Cameron Menzies, s’inscrit tout de même dans le registre des bonnes séries B typiques de l’époque des fifties. Ici, les pauvres humains que nous sommes sont transformés en êtres dénués de tout sentiment, de toute émotion, contrôlés par une créature martienne au cerveau hypertrophié. Un gamin, seul individu conscient de l’invasion, tentera de convaincre les autorités du danger qui menace la Terre entière. En 1986, Tobe Hooper en fera un fadasse remake intitulé L’INVASION VIENT DE MARS (INVADERS FROM MARS / 1986) qui, s’il y gagne en effets spéciaux (et encore…), y perd énormément au niveau de l’intrigue et des acteurs.
Mais, en 1996, Tim Burton nous offrira la plus délirante des invasions martiennes avec son MARS ATTACKS (MARS ATTACKS / 1996). Des trading cards, publiées dans les années 1960, sont à l’origine de l’histoire où de très méchants Martiens, au look d’enfer, arrosent littéralement de leurs désintégrateurs tout ce qui est terrien ! Tim Burton écorche au passage gentiment l’Amérique, ce qui ne plut pas vraiment à nos amis des Etats-Unis qui boudèrent quelque peu le film, en préférant alors un autre au passage : INDEPENDENCE DAY, plus patriotique en son genre… MARS ATTACKS avait pourtant tout pour plaire : des effets spéciaux de l’ILM, un casting d’enfer (Jack Nicholson, Michael J.Fox, Pierce Brosnan, pour ne citer qu’eux !) et une mise en scène électrique avec un humour sans doute trop martien pour certains Américains…
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LES 7 CITÉS D’ATLANTIS : VINGT MILLE LIEUES SOUS LES MERS
Dernier film de notre série d’articles consacrés aux Mondes Perdus de Kevin Connor, voici LES 7 CITÉS D’ATLANTIS ! Edgar Rice Burroughs est rangé dans les rayons de la bibliothèque car cette fois Kevin Connor décide de s’atteler à un projet personnel, une histoire originale où l’action se déroule sur le célèbre continent disparu : l’Atlantide. Ce sera LES 7 CITÉS D’ATLANTIS (WARLORDS OF ATLANTIS / 1978).
Au début du siècle, Charles Aitken (Peter Gilmore) organise une mission scientifique destinée à percer le secret des célèbres disparitions du Triangle des Bermudes. Pour cela, il bénéficie de la toute nouvelle invention de son ami Gregory Collinson (Doug McClure) : une cloche sous-marine sans fond capable de transporter une poignée d’hommes. L’engin immergé est vite entraîné par un courant marin puissant qui le conduit directement en plein coeur de l’Atlantide. Là, des êtres supérieurement intelligents, aux origines martiennes, régissent de manière autoritaire sept grandes cités…
Avec LES 7 CITÉS D’ATLANTIS, Kevin Connor signe un film où aventure, exotisme, fantastique et science-fiction se conjuguent avec autant de charme que dans LE SIXIÈME CONTINENT. Les superbes décors, pour la plupart des peintures sur verre très réussies, confèrent à l’Atlantide toute sa grandeur. On y voit d’imposants bâtiments taillés dans la pierre et parcourus d’immenses escaliers sans fin. Les intérieurs du palais de la reine, soignés, baignent dans une lumière dorée. Le dépaysement est souvent présent et l’ensemble se maintient à un bon niveau avec, pour une fois, une musique plus inspirée que d’habitude.
On y apprend que les Alphans (non, non, rien à voir avec COSMOS 1999 !), fondateurs d’Atlantis, peuvent manipuler à leur gré l’histoire de la Terre. Pour eux, seule compte la Race Supérieure (cela vous rappelle-t-il quelque chose ?…), celle qu’ils souhaitent faire croître à travers le monde… Bonne trouvaille également que cette cloche sous-marine digne d’un Jules Verne !
Les monstres, incontournables guest-stars, appartiennent tous ici à l’imagination fertile de notre cinéaste (sauf le charmant plésiosaure à la nage contractée du début du film) ; ainsi, la créature géante (appelée Zaag) que l’on voit à deux reprises se dresser dans les marais longeant la cité, ou encore les deux monstres énormes et dévastateurs qui s’en prennent aux murailles de la ville. La plupart grondent, rugissent, mais l’un d’entre eux émet de sympathiques gargouillements quand il s’acharne sur le talon d’un pauvre aventurier ! N’oublions pas enfin la pieuvre géante, cousine éloignée de celle d’Ed Wood !
Et dans tout cela, que deviennent les acteurs ? Peter Gilmore, dans la peau de Charles Aitken, cabotine gentiment, ayant tendance à reléguer au second plan Doug McClure. Lea Brodie, dans le rôle de Delphine, habitante prisonnière de l’Atlantide, se contente de jouer platement le peu de scènes qui lui est accordé. En outre, elle ne correspond pas vraiment à la charmante créature que nous étions en droit d’attendre !
LES 7 CITÉS D’ATLANTIS / WARLORDS OF ATLANTIS / 1978 / Prod. : John Dark / Scén. : Brian Hayles / SFX : John Richardson & George Gibbs / Mus. : Mike Vickers / Photo : Alan Hume / Int. : Doug McClure, Peter Gilmore, Shane Rimer / 96 min / EMI
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Bande-annonce américaine du film :
Ah, la Hammer et ses films « so british » ! Ce n’est pas que j’apprécie les Anglais (loin de là !) mais les films de cette firme ô combien célèbre sont, pour la plupart, des perles du genre dans l’Epouvante, le Fantastique ou l’Horreur, voire de véritables chefs d’oeuvre. Personnellement, étant jeune, je n’aimais pas les films de la Hammer… non, il faut bien l’avouer : pas du tout… Il m’a fallu atteindre un certain âge (ou un âge certain ) pour les revoir en appréciant réellement tout le charme désuet de ces films, en les replaçant dans leur contexte et leur époque. Et là j’ai découvert des merveilles comme La Malédiction des Pharaons (1959), La Nuit du Loup-Garou (1960), et bien sûr tous les Dracula avec le grand Christopher Lee et son complice, Peter Cushing (Moff Tarkin dans Star Wars IV).
J’apprécie les films d’épouvante où tout est dans l’ambiance et les images, le propre de la Hammer. Mais je dois avouer que les films qui m’ont fait le plus peur de ma vie ne sont pas issus de la prestigieuse firme britannique ! Ce sont L’Exorciste, Les Dents de la Mer, Alien (le premier) et La Maison du Diable (de Robert Wise). J’aime aujourd’hui les films de la Hammer pour leur aspect rétro unique, aux éclairages si particuliers, aux décors souvent kitchs dans des châteaux ou des manoirs aux longs et lourds rideaux de velours, aux chandeliers dans les couloirs sombres, aux immenses escaliers entourés de statues qui mènent vers des étages inquiétants ; j’aime aussi les films de la Hammer pour les toiles d’araignée dans les tombeaux humides, pour les ombres furtives dans les cimetières, pour les savants fous dans leurs laboratoires, pour les grimaces de Dracula, pour les cris stridents de ces femmes qui s’évanouissent de frayeur dans les bras du héros, et pour tant d’autres choses encore complètement inexplicables !
Je possède une trentaine de films de la Hammer dans ma DVDthèque. Je suis loin du compte quand on sait qu’il en existe… plus d’une centaine ! Mais ces oeuvres sont difficiles à dénicher, et n’appartiennent pas toutes au fantastique ou à la science-fiction. Ce sont seulement ces dernières qui m’intéressent. Pour la plupart, je les ai enregistrées dans le regretté « Cinéma de Quartier » de Canal Plus. Parfois TCM en diffuse une ou deux.
Il faut savoir que la Hammer vient de renaître de ses cendres après des dizaines d’années de coma profond. Mais le style n’y sera plus, elle l’a déjà annoncé… Elle préfère jouer dans la cour des »grands ». Cette Hammer ne devrait pas m’intéresser…
La Hammer Films Production a été fondée en 1934 par William Hinds et Enrique Carreras. Son âge d’or s’étalera sur l’ensemble des années 1950 et 1960, les années 1970 annonçant sa chute.
Pour tout savoir sur la Hammer ou presque : http://fr.wikipedia.org/wiki/Hammer_Film_Productions
Et pour devenir complètement fan de la Hammer, le site incontournable sur la célèbre firme britannique, un forum francophone excellent proposant également de magnifiques galeries d’affiches et de photos des films : http://www.thehammercollection.net/
LE CONTINENT OUBLIÉ : RETOUR AU PAYS DES TEMPS OUBLIÉS
Kevin Connor réalise en 1977 la suite directe du SIXIÈME CONTINENT : LE CONTINENT OUBLIÉ (THE PEOPLE THAT TIME FORGOT / 1977).
Un message contenu dans une bouteille est récupéré le long d’une plage d’Écosse. Celui-ci, écrit par Bowen Tyler, relate un périple incroyable. Aussitôt, une expédition de secours est organisée, composée du major Ben McBride (Patrick Wayne), du biologiste Edward Norfolk(Thorley Walters) et de la journaliste Charlotte, appelée « Charly » (Sarah Douglas). Le petit groupe atteindra le fameux continent oublié et, après bien des péripéties (dinosaures, hommes préhistoriques), retrouvera enfin Tyler prisonnier d’une forteresse perdue dans les montagnes et surveillée par de terribles guerriers…
Considéré par certains comme supérieur au SIXIÈME CONTINENT, LE CONTINENT OUBLIÉ s’avère pour les autres une suite honnête, agréable, mais sans plus. Ce film fait preuve d’une originalité timide, même si la forteresse guerrière demeure intéressante, et comporte moins de situations variées et de scènes d’action. Le charme exotique qui contribuait à la réussite du SIXIÈME CONTINENT est malheureusement souvent absent.
Une véritable vamp échappée de QUAND LES DINOSAURES DOMINAIENT LE MONDE y campe une femme préhistorique au regard farouche ! « Charly », la journaliste, possède peut-être moins d’attraits physiques mais elle incarne une femme de caractère non dénuée d’humour. Quant à Doug McClure, toujours présent à l’appel dans la peau de Bowen Tyler, on ne le voit que vers la fin du film, fin par ailleurs tragique en ce qui le concerne.
Autres acteurs d’envergure : les dinosaures ! Cependant leur prestation n’a jamais été aussi figée. La plupart semblent d’ailleurs avoir été montés sur roulettes, ou sur tapis roulant, tant leurs déplacements paraissent douteux… Tout juste capables d’ouvrir la bouche et de tourner la tête, le spectateur s’émeut très vite de leur état de santé… Avouons tout de même que faire se mouvoir des modèles grandeur nature relève de l’exploit technique inaccessible pour une petite production.
Les explosions en chaîne et autres éruptions volcaniques dont semble friand Kevin Connor marquent à nouveau de leur empreinte LE CONTINENT OUBLIÉ. Pour que l’action atteigne son paroxysme, pour que ça fuse de tous côtés et que le spectateur ne sache plus où donner de la tête, notre réalisateur en rajoute à outrance, finissant par lasser. Les dernières scènes du film se résument à une folle course-poursuite au milieu d’explosions multiples. À noter que le bruitage utilisé est le même répété des dizaines de fois ! On aurait pu s’attendre à une fin moins brouillon…
LE CONTINENT OUBLIE / THE PEOPLE THAT TIME FORGOT / 1977 / Prod. : John Dark / Scén. : Patrick Tilley & Kevin Connor d’après le roman d’Edgar Rice Burroughs / SFX : John Richardson, Ian Wingrove / Mus. : John Scott / Phot. : Alan Hume / Int. : Patrick Wayne, Doug McClure, Sarah Douglas, Dana Gillispie, Thorley Walters, Dave Prowse (Dark Vador dans Star Wars !) / 90 min / Amicus-AIP / Disponible en DVD Zone 2
- Morbius -
Bande-annonce américaine du film :
CENTRE TERRE 7ème CONTINENT : VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE
En 1976, le nouveau film de Kevin Connor a pour titre CENTRE TERRE : 7ème CONTINENT (AT THE EARTH’S CORE / 1976). Là encore, Edgar Rice Burroughs doit se retourner dans sa tombe car notre réalisateur concocte sa version des faits du cycle de Pellucidar (sept volumes).
L’histoire est celle d’une foreuse géante contenant à son bord une équipe de personnes qui parvient dans le monde de Pellucidar situé au centre de notre planète. Le héros, David Innes, tombera amoureux d’une princesse et devra affronter les Mahars, lézards géants télépathes…
De tous les films de Connor, il s’agit certainement du plus faible à bien des niveaux : histoire, effets spéciaux et décors. Chose fort regrettable quand on sait que le grand Peter Cushing et la pulpeuse Caroline Munro figurent tous deux au générique, respectivement dans les rôles du Dr Perry et de la princesse Dia. Rappelons que Peter Cushing fut l’un des plus grands acteurs du cinéma fantastique (il incarna le Grand Moff Tarkin dans LA GUERRE DES ÉTOILES) et que Caroline Munro joua, entre autres, dans STAR CRASH, L’ESPION QUI M’AIMAIT, LE VOYAGE FANTASTIQUE DE SINBAD…
Doug McClure interprète David Innes, héros noyé dans un monde peuplé de monstres plus amusants qu’effrayants, souvent particulièrement « craignos », évoluant dans des décors où le carton pâte et la toile de fond règnent en maîtres… Seule trouvaille ingénieuse du film : la machine extraordinaire du Dr Perry, la foreuse géante.
CENTRE TERRE 7ème CONTINENT / AT THE EARTH’S CORE / 1976 / Prod. : John Dark / Scén. : Milton Subotsky d’après le roman d’Edgar Rice Burroughs / SFX : Ian Wingrove / Mus. : Mike Vickers / Photo : Alan Hume / Int. : Doug McClure, Peter Cushing, Caroline Munro / 90 min / Amicus-British Lion / Disponible uniquement en DVD Zone 1
- Morbius -
Bande-annonce américaine du film :
Civilisations disparues, mondes oubliés, cités perdues au cœur de jungles hostiles ou cachées au centre de la Terre constituent les ingrédients propres aux films de Kevin Connor, cinéaste britannique né en 1937. Grand admirateur d’Edgar Rice Burroughs, il s’inspirera très librement des œuvres de l’écrivain de renom pour les adapter à sa façon au cinéma. Avec peu de moyens mais beaucoup d’ingéniosité, Kevin Connor parviendra tout de même à offrir au spectateur sa dose de dépaysement mêlant exotisme, aventure et monstres de toutes espèces, cela principalement à travers quatre films : LE SIXIÈME CONTINENT (1975), CENTRE TERRE : 7ème CONTINENT (1976), LE CONTINENT OUBLIÉ (1977) et LES SEPT CITÉS D’ATLANTIS (1978). Amateurs de séries B, suivez-moi ! Nous partons explorer à travers plusieurs chapitres ces contrées sauvages et inconnues !
LE SIXIÈME CONTINENT : LE PAYS DES TEMPS OUBLIÉS
Le premier film de notre série des mondes perdus, laquelle fut entièrement produite par l’Amicus, s’intitule LE SIXIÈME CONTINENT (THE LAND THAT TIME FORGOT / 1975). L’histoire s’inspire vaguement de celle écrite par Edgar Rice Burroughs. Ainsi, en pleine Première Guerre mondiale, après un long périple, un sous-marin allemand parvient par accident en plein cœur d’un continent inconnu où le temps semble s’être figé à l’ère préhistorique. L’équipage part alors explorer cette terre vierge peuplée de dinosaures et de tribus guerrières, et il y découvre peu à peu son étrange secret…
LE SIXIÈME CONTINENT représente avec LES SEPT CITÉS D’ATLANTIS le meilleur de Kevin Connor. Bien entendu il serait vain, voire ridicule, d’aller y chercher un scénario complexe et des effets spéciaux élaborés. Nous sommes en 1975, et le film de Connor s’inscrit en droite ligne de ces bonnes séries B typiques de l’époque, où l’intrigue n’a pas d’autre prétention que de distraire le spectateur et lui offrir son lot de monstres, règle de base également valable pour tous les autres films de notre réalisateur anglais. L’amateur de ce genre de cinéma savait ce qui l’attendait, l’affiche du film était d’ailleurs toujours très parlante. LE SIXIÈME CONTINENT regroupe à cet égard bon nombre de séquences dignes de ravir les adeptes du cinéma Bis.
Faisant preuve de beaucoup d’efficacité dans son travail, Kevin Connor utilise habilement le peu de moyens accordés pour mettre en images une histoire où l’on ne s’ennuie pas. Ainsi, la première vue du pays des temps oubliés nous plonge directement au cœur de l’aventure et du mystère : sur fond montagneux où des volcans crachent une lave rougeoyante, on découvre une jungle environnante dans laquelle broute un paisible diplodocus alors que nagent, tout autour du sous-marin, d’inquiétantes créatures géantes.
Les effets spéciaux des maquettes employées (bateau, sous-marin) furent confiés à un grand spécialiste en la matière, Derek Meddings, également responsable des miniatures des THUNDERBIRDS, COSMOS 1999, SUPERMAN (1978), STAR TREK THE MOTION PICTURE, GOLDENEYE… Quant aux dinosaures, malgré leur texture caoutchouteuse (utilisation de la plastoïde) et leur aspect parfois figé (le vol du ptérodactyle ou l’attaque des tyrannosaures ils répondent correctement aux normes d’une bonne série B d’époque ! À noter que LE SIXIÈME CONTINENT date de plus de trente ans !
Doug McClure incarne le héros britannique, Bowen Tyler, rescapé d’une attaque menée par les Allemands. Acteur fétiche de Kevin Connor, il sera abonné à tous les mondes perdus existants sur terre ! C’est ainsi qu’on le retrouvera dans les trois autres films de l’Amicus. À chaque fois il interprète un personnage plutôt sympathique, très éloigné des prototypes du genre « beau-blond-musclé » fréquemment rencontrés dans les films d’un registre semblable. On peut même avouer qu’il serait d’un naturel bedonnant, style capitaine Kirk en fin de carrière… Même si Doug McClure n’est pas un grand acteur, on ne peut se résigner à être aussi sévère que Gérard Lenne dans son superbe ouvrage Cela s’appelle l’Horror, lequel déclare : « Blond Californien, légèrement empâté, il pourrait dire à l’instar de Snoopy : « You know what ? I’m the hero. »"
LE SIXIÈME CONTINENT / THE LAND THAT TIME FORGOT / 1975 / Prod. : John Dark / Scén. : James Cawthrone, Michael Moorcock (oui, lui-même !) d’après le roman d’Edgar Rice Burroughs / SFX : Derek Meddings / Mus. : Douglas Gamley / Photo : Alan Hume / Int. : Doug McClure, Susan Penhaligon, John Mc Enery / 91 min / Amicus / Disponible uniquement en DVD Zone 1
- Morbius -
Bande-annonce américaine du film :
Même si ce Star Trek est parfois loin de ressembler à du Star Trek, peu importe. J’avoue m’être laissé emporter par ce spectacle grandiose, et j’ai particulièrement apprécié les nouveaux acteurs qui m’ont souvent épaté dans leur jeu, en particulier Chris Pine. Et je l’avoue aussi : la nouvelle Uhura me plaît davantage… c’est ainsi… malgré tout le respect que je dois à la précédente. Les effets spéciaux sont irréprochables, ILM oblige, et la musique fabuleuse (une réussite quand on voit de quoi sont capables nombre de compositeurs de B.O. aujourd’hui). Par contre les décors m’ont parfois surpris et déçu. Avec une salle des machines qui ressemble plus à celle du Nautilus qu’à celle d’un prestigieux vaisseau spatial, les ordis font tache au milieu des chaudières à vapeur ! Ridicule au possible. Je n’aurais jamais cru voir ça un jour dans un space opera de plus de 150 millions de dollars de budget. Il fallait oser ! C’est d’ailleurs ce qui a toujours été le grand problème des Star Trek au cinéma : les décors. Mis à part la passerelle et quelques intérieurs de l’Enterprise, les magnifiques paysages de Vulcain et ceux de Starfleet à San Francisco, je suis loin d’apprécier des néons qui s’allument dans un couloir avec des portes à l’ancienne et des carreaux le long des murs (cf. la base de Starfleet sur la planète de glace)…
L’Enterprise est superbe, mais souvent mal filmé, ou peu mis en valeur je trouve. Le dernier plan du film est cependant grandiose lorsque la caméra nous montre le vaisseau dans toute sa beauté. On dira ce que l’on voudra de l’histoire, du peu de crédibilité scientifique, du méchant et de l’action non-stop, ce film est d’abord un pur divertissement qui n’a d’autre ambition que de nous émerveiller, et c’est avec lui enfin le grand retour du space opera, avec une scène qui me rappelle étrangement les couvertures des pulps des années 1930, celle où Kirk et Sulu volent avec leur « jet-pack » dans l’espace avant d’atteindre l’atmosphère de la planète ! Encore un hommage du geek Abrams à l’âge d’or de la SF ?…
En tout cas, désolé, mais il aura fallu un fan de Star Wars pour réveiller la franchise Star Trek ! Quelle ironie du sort ! Je comprends finalement que le film déplaise autant à certains…
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Demain sort en France le film événement de l’année, voire de la décennie (!) : Avatar, de James Cameron-Titanic-Aliens-Terminator ! A Nouméa il sera à l’affiche le 23 décembre et, incroyable mais vrai, projeté en 3D, chaque spectateur devant porter ses lunettes pour le regarder ! Cet effort des cinémas de la ville, plutôt inhabituel, est à souligner.
Je ne manquerai pas de courir voir Avatar, la bande-annonce et les nombreux extraits diffusés par-ci par-là ayant produit leur effet sur tout fan de SF normalement constitué ! Il est fort probable qu’il ne décevra pas vu les premières critiques très positives qui tombent sur le net. Alors, un futur chef-d’oeuvre du genre ? Il a toute ses chances à mon avis… Que les premiers qui l’auront vu n’hésitent pas à me dire en quelques mots ce qu’ils en pensent.