LES HÉROS DES MONDES FUTURS (ET SOUVENT DÉVASTÉS)
Le film post-apocalyptique des années 80 définissait déjà bien certaines bases du post-nuke moderne avec ses hordes de mutants évoluant au sein d’une totale anarchie futuriste. Ainsi le diptyque THE TERROR WITHIN produit par Roger Corman M.N.I. MUTANTS NON IDENTIFIÉS (1989, The Terror Within) de Thierry Notz est un comme un avant goût de post-ALIEN post-apocalyptique.
Au lendemain d’une guerre bactériologique qui a éradiqué la population mondiale, une poignée de scientifiques, derniers survivants de ce monde dévasté, s’est mise en quête de trouver le vaccin salvateur. Enfermés dans un laboratoire situé à 500 pieds sous terre dans le désert de Mojave, ils ne sont pourtant pas seuls : les Gargouilles, des mutants irradiés, rôdent alentour. Parmi les scientifiques, une femme kidnappée par une Gargouille se retrouve enceinte et accouche d’un enfant monstrueux…
Dans ce premier volet, le vieux George Kennedy côtoie Andrew Stevens qui incarne David, le héros du film. Stevens reprend son rôle dans la suite, DANGER MUTATIONS (1991, The Terror Within 2) qu’il réalise lui-même en faisant jouer sa propre mère, Stella Stevens, ancienne comédienne hollywoodienne.
Après une catastrophe naturelle, les seuls survivants sont presque tous devenus des monstres mutants. Mais une dernière colonie de scientifiques lutte pour survivre sous terre…
Je ne m’engouffrerai pas dans une interminable énumération de post-ALIEN des 90′s, mais dans ce genre précis, METAMORPHOSIS, THE ALIEN FACTOR (1990) de Glenn Takakjian est un très agréable nanar de l’espace.
Le docteur Michael Foster dirige une équipe de généticiens qui mène des recherches top secret. Il injecte notamment des échantillons provenant de l’espace intersidéral dans les veines de grenouilles. Mais il se fait mordre par mégarde…Ses veines et ses artères se mettent à gonfler, de terribles suintements de liquide noir l’accablent, sa peau se déforme et son visage se tuméfie de l’intérieur. Ses collègues Nancy et Elliot mettent alors tout en œuvre pour renverser le processus. En vain ! Désormais seul le canon atomique pourrait l’arrêter…
Le film est en V.O. ici.
Les années 90 étant le prolongement de la décennie précédente, les comédiens John Saxon, Russ Tamblyn (TWIN PEAKS) et Christopher Mitchum se retrouvent aussi enrôlés dans des aventures futuristes nanardesques avec AFTERSHOCK (1990) de Frank Harris.
Durant la Troisième Guerre mondiale qui sévit sur Terre, un alien débarque discrètement et prend forme humaine. Apprenant l’anglais à l’aide d’un dictionnaire, il se met à faire des bonnes et des mauvaises actions…
Le B Movie de SF permet aussi à de jeunes comédiens de se faire connaître par le biais des DTV. C’est le cas de Robert Z’Dar dont le physique lui permettait de jouer le flic zombie grimé des MANIAC COP et que l’on croise dans plusieurs post-nukes ou dans certains films d’anticipation à petit budget, dont DRAGONFIGHT (1990) de Warren A. Stevens où il côtoie Charles Napier.
Dans le futur, de grandes corporations internationales dépensent des millions de dollars pour organiser des combats de gladiateurs télévisés. Un jour, l’un d’eux décide de désobéir à l’ordre d’effectuer un combat dans le désert de l’Arizona et il s’enfuit. La traque commence alors…
Les Français ne sont pas en reste puisque F.J. Ossang tourne LE TRÉSOR DES ÎLES CHIENNES (1990) dont la diffusion a été malgré tout assez confidentielle.
Dans un futur incertain, une expédition est envoyée aux îles Chiennes pour retrouver un ingénieur découvreur d’une nouvelle forme d’énergie…
Et Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet de réaliser leur DELICATESSEN (1991).
Dans un futur étrange, inquiétant et burlesque, un ancien clown est engagé comme concierge dans un hôtel. Le quartier est peuplé de « troglodistes », d’un boucher, d’un éleveur de grenouilles et de fabricants de boîtes à « Meuh ». Sur fond de guerre et de terrorisme, le voyageur va découvrir l’amour…
En 1991, c’est le grand come-back de Connor MacLeod dans HIGHLANDER, LE RETOUR (1991, Highlander II: The Quickening) réalisé de nouveau par le cinéaste australien Russell Mulcahy et avec plus de SF encore que dans l’opus précédent. MacLeod y retrouve son vieil ami Ramirez et ensemble ils luttent en 2024 contre Katana, un immortel de la planète Zeist, planète d’origine de tous les immortels et venu sur Terre pour les tuer. MacLeod a supervisé la conception d’un bouclier-laser destiné à protéger la Terre des rayons du soleil tandis qu’une puissante entreprise oblige la population à payer un impôt pour pouvoir en bénéficier. Une fois la couche d’ozone reformée et le bouclier-laser devenu inutile, MacLeod et Ramirez vont également lutter contre la compagnie qui l’exploite dans son propre intérêt financier…
On retrouve donc Sean Connery aux côtés de Christophe Lambert, mais cette fois-ci Virginia Madsen (DUNE, CANDYMAN) et Michael Ironside (SCANNERS, TOTAL RECALL, STARSHIP TROOPERS) font aussi leur entrée dans la saga.
Au sujet du fait que le premier volet d’HIGHANDER (1986) a bien fonctionné au box-office européen mais pas du tout aux États-Unis, Nanarland indique : « Après un bref passage à vide, Christophe Lambert tente de relancer sa carrière en revenant à l’un des rôles qui ont fait sa gloire, en tournant HIGHLANDER, LE RETOUR. Il se répand dans les médias en ressassant sa fierté d’avoir tourné ce film qui, c’est sûr, va combler ses fans. Ce petit cachottier de Christophe se garde bien de dire que l’un des producteurs a imposé un scénario absurde qui a massacré le film. Catastrophe artistique, HIGHLANDER, LE RETOUR tétanise d’horreur des salles entières, consterne les fans du premier et réalise l’exploit de nanardiser rétrospectivement toute la franchise. Commence alors pour Christophe Lambert un long chemin de croix : les jeunes spectateurs des années 80 l’adulaient, ceux des années 90 lui jetteront des tomates. »
Wikipédia informe sur l’existence d’HIGHLANDER 2 : RENEGADE VERSION que je n’ai jamais vu : « C’est une version director’s cut, plus longue, qui change complètement le point de vue du film. Russell Mulcahy a rappelé quelques acteurs quelques années après la sortie du film, pour tourner des scènes supplémentaires, et redoubler d’anciennes. Toute référence aux extraterrestres est alors supprimée : les immortels viennent dorénavant d’une ancienne civilisation extrêmement avancée. Le doublage français de cette version n’a pas été corrigé, et fait toujours référence aux extraterrestres. Seule la bande son anglaise reflète le point de vue du réalisateur »…
Bien que moins futuriste, HIGHLANDER 3 (1994, Highlander III: The Sorcerer) d’Andrew Morahan est nettement meilleur, plus crédible et finalement plus proche du premier volet. Et Mario Van Peebles y est excellent dans le rôle de Kane, puis Deborah Kara Unger, particulièrement jolie.
À l’époque du Japon féodal, au XVIe siècle, Connor MacLeod part à la découverte d’un maître. Il rencontre l’immortel Nakano qui lui enseigne une partie de son savoir. Mais MacLeod est poursuivi par Kane, un autre immortel. Il parvient à le retrouver et tue le sage Nakano. Mais la puissance du quickening fait s’effondrer la grotte et Kane est enterré vivant avec les deux autres immortels qui lui étaient alliés. Puis au XXe siècle, des recherches archéologiques libèrent les trois immortels prisonniers, et Kane se remet à la recherche de Connor MacLeod qui vit désormais à Marrakech avec son fils adoptif, John.
Mais pour revenir à plus futuriste que la saga des HIGHLANDER, celle d’ALIEN NATION, sorte de polar de science-fiction commencé en 1988 par Graham Baker avec FUTUR IMMÉDIAT, LOS ANGELES 1991, se poursuit tout le long des années 90.
Dans le futur, des extraterrestres se sont implantés sur Terre. Après des années passées sous quarantaine, ils sont libres d’aller et venir mais sont victimes d’une nouvelle forme de discrimination. Dans ce contexte, Samuel Francisco est le premier officier de police extraterrestre. Son partenaire est un vétéran de la police. Ils devront surmonter leurs différences pour mettre à mal les complots des dirigeants extraterrestres…
Je ne résumerai pas les épisodes suivants, tous produits par la télévision américaine, mais je me contenterai de les énoncer : la série TV ALIEN NATION (1989) en 22 épisodes, puis ALIEN NATION (1989) d’Harry Longstreet. Les suivants étant tous réalisés par Kenneth Johnson : ALIEN NATION, DARK HORIZON (1994), ALIEN NATION, BODY AND SOUL (1995), ALIEN NATION, MILLENNIUM (1996), LES MUTANTS (1996, Alien Nation: The Enemy Within), ALIEN NATION, THE UDARA LEGACY (1997).
Autre sujet d’anticipation et métaphore de la montée des haines et des manipulations pendant les périodes de crises économiques, PRAYER OF THE ROLLERBOYS (1990) de Rick King, est un bon teen-movie futuriste avec Corey Haim (PEUR BLEUE, GÉNÉRATION PERDUE) et Patricia Arquette toute jeunette.
Dans un futur indéterminé, les États-Unis ont sombré dans une immense décadence économique et morale, avec en prime une montée du racisme primaire. Griffin est un jeune adulte qui gagne sa vie comme livreur de pizza et qui s’occupe, en plus, de son jeune frère. Un ancien camarade de jeunesse de Griffin, Gary Lee, est devenu le chef d’une bande de loubards, les Rollerboys, qui prônent la suprématie blanche, s’adonnant à de nombreux larcins et se déplaçant toujours en rollers. Quand son frère commence à se rapprocher de cette bande de voyous et à idolâtrer Gary Lee, Griffin accepte la proposition que lui fait la police d’infiltrer cette bande…
En 1991, Mad Max est de retour dans NEON CITY (1991) de Monte Markham. Bon, il faut dire qu’ici Max ce n’est pas Mel Gibson mais Michael Ironside. D’ailleurs, il ne s’appelle pas non plus Max mais Harry M. Stark, mais on sent tout de même le besoin de la part des concepteurs du film de faire un MAD MAX même si plus de cent cinquante réalisateurs s’y sont essayés tout au long des années 80. Néanmoins NEON CITY (1991) est un bon western post-apocalyptique.
En l’an 2053, la Terre a été dévastée par une expérience militaire qui a mal tourné. La couche d’ozone est partie, les nuages radioactifs dérivent à travers les plaines, et les réactions imprévisibles et intenses des ultra-violets sont mortelles. Dans ces conditions, un groupe de voyageurs tente de rejoindre la ville frontière de Jéricho pour atteindre le refuge de Neon City, ville imaginaire et paradisiaque…
Moins post-apocalyptique au sens premier du terme, ACTION MUTANTE (1992, Acción mutante), d’Álex de la Iglesia, nous vient d’Espagne et de la part d’un réalisateur aux films démesurément drôles et déjantés.
Dans un monde futur gouverné par « des gens bien », un groupe terroriste de mutants dirigé par Ramon Yarritu kidnappe la fille d’Orujo, un riche homme d’affaires, pour défendre les droits des gens laids. Échappant à la police dans leur vaisseau spatial, Ramon tente de tuer les membres de son gang afin de garder la rançon pour lui seul. Le voyage prend brutalement fin lorsqu’ils s’écrasent sur Axturiax, la planète des mineurs fous où aucune femme ne vit…
Co-produit avec l’Australie, FORTRESS (1993) de Stuart Gordon annonce le grand retour de Christophe Lambert dans un film de SF. Stuart Gordon, qui était l’un des maîtres du gore dans les années 80 pour les productions Brian Yuzna (RÉ-ANIMATOR, FROM BEYOND), réalise pas mal de films de SF durant les 90′s pour Full Moon, dont un cultissime ROBOJOX (1990) qui aura d’ailleurs une suite avec ROBOT WARS (1993) tourné par Albert Band. FORTRESS présente une intrigue musclée au sein d’un État-Policier futuriste numérisé et privatisé.
En 2018, la Terre est en crise à cause de la surpopulation. Une règle est instaurée : chaque famille ne peut avoir qu’un seul enfant. John Brennick et sa femme Karen enfreignent cette règle en raison de la mort de leur premier enfant. Ils sont condamnés à la prison à vie dans une prison à sécurité maximum de la société MENTEL. Personne n’a réussi a s’en évader, c’est pourquoi on l’appelle LA FORTERESSE…
À la fin des années 90, le cinéaste néo-zélandais, Geoff Murphy a tourné FORTRESS 2 : RÉINCARCÉRATION (1999, Fortress 2: Re-Entry) qui est nettement moins bon.
Depuis sa spectaculaire évasion de la prison Men-Tel, John Brennick se terre avec sa femme et son fils au cœur d’une forêt. Malgré les années, le puissant consortium n’a pas renoncé à pourchasser celui qui a osé triompher de son fleuron technologique carcéral. Pour permettre à sa femme et à son fils de fuir, John se sacrifie et retombe aux mains de Men-Tel. La prison, dirigée par la sulfureuse Susan Mendenhall, se trouve désormais sur une station spatiale. Mais John Brennick l’a déjà prouvé dans le passé : aucun système n’est infaillible…
La télévision française a aussi produit son sujet d’anticipation avec la série produite par la regrettée La Cinq, LES HORDES (1991) de Jean-claude Missiaen (RONDE DE NUIT, TIR GROUPÉ) avec Corinne Touzet, Nils Tavernier et Jean-pierre Kalfon sur une bande-originale de Bernie Bonvoisin (de Trust).
Et si les pauvres, las de leur misère et de notre indifférence, se fédéraient en hordes barbares ? Dans notre futur immédiat, les déclassés et les déshérités de notre société rançonnent les automobilistes. Ils forment des groupes paramilitaires afin de conquérir les villes… Ils se structurent en parti politique et deviennent graduellement un État dans l’État… Sous une fausse identité, un policier limogé infiltre le mouvement…
TC 2000 (1993) de T.J. Scott est une série B d’anticipation proche du premier MAD MAX et plutôt réussie malgré le manque de moyens évidents. Et années 90 obligent, le film nous propose quelques scènes de combats de kickboxing. Si en plus des gladiateurs, tu aimes aussi les combattants haltérophiles, ce film est pour toi :
Quelque part, dans un futur indéterminé, une catastrophe naturelle a tué une grande partie des humains. Les riches se sont terrés dans des abris, les pauvres ont formé des gangs à la surface de la Terre pour parvenir à survivre parmi le chaos. Jason Storm, un gardien des territoires souterrains, a vent d’un complot visant à exterminer tous les peuples vivant à l’air libre. Il doit parvenir à l’air libre et combattre Sumai, un maître des arts martiaux, afin de déjouer le complot…
TC 2000 permet aussi de mettre en avant l’excellent pratiquant des arts-martiaux, Billy Blanks sorte de sous-Wesley Snipes.
Billy Blanks revient en 1995 dans SANS PITIÉ NI PARDON (1995, Expect No Mercy) de Zale Dalen. Déjà, rien que le titre, il fait mal… Il a d’ailleurs comme titre alternatif VIRTUAL KICKBOXING, ce qui fait franchement encore plus mal. Et le site Nanarland d’indiquer comme Genre : Sans maîtrise ni budget (Catégorie : Tatane).
Warbeck, directeur d’une étrange école d’arts martiaux, mettant à profit la réalité virtuelle, forme une armée secrète de tueurs à gages et propose les services de son commando à divers mafieux. Le tout au nez et à la barbe de ses élèves et employés. Ayant déjà perdu un espion dans l’affaire, les deux enquêteurs sur le dossier envoient un nouvel homme sur place afin qu’il puisse rassembler des preuves sur les méfaits du groupe et distribuer quelques mandales au passage. Une mission qui s’annonce périlleuse malgré la présence d’Eric, instructeur sur les lieux mais surtout indic’ de nos limiers…
Franchement, après deux films de Billy Blanks, rien ne vaut un vrai Wesley Snipes. Un Wesley Snipes qui renforce d’ailleurs sa célébrité la même année aux côtés de Sylvester Stallone et Sandra Bullock, passant au niveau de star hollywoodienne avec DEMOLITION MAN (1993) de Marco Brambilla, un film bourré d’action et dont l’intrigue présente une société futuriste faussement démocratique.
Los Angeles, 1996. Simon Phoenix, un psychopathe traqué par la police, s’est emparé d’une trentaine d’otages avant de se réfugier dans une planque pleine d’armes et d’explosifs. Alors que ses supérieurs hésitent quant aux méthodes à employer, le sergent de police John Spartan, surnommé Demolition Man (littéralement « le démolisseur ») en raison de ses méthodes expéditives, décide de passer à l’action et parvient à s’introduire dans le repaire de Phoenix. Ce dernier refuse de se rendre et déclenche une formidable explosion durant laquelle les 30 otages trouvent la mort. John Spartan est accusé d’homicide par imprudence et est condamné à une longue peine d’hibernation et de rééducation au « Cryo-Pénitencier » de Californie : il y est cryogénisé et devra subir pendant 70 ans une sorte de lavage de cerveau, au terme duquel il devrait être un citoyen qui ne représente plus aucun danger pour les autres, avant d’être sorti de son état d’hibernation. Phoenix est également condamné à une longue peine de détention au Cryo-Pénitencier…
2032. La société est désormais non-violente, le dernier meurtre remontant au 25 septembre 2010. Simon Phoenix est décongelé plus tôt que prévu et, s’avérant nullement guéri de ses pulsions agressives, parvient à s’échapper de la cryo-prison après avoir tué plusieurs personnes. La police, ne sachant plus comment lutter contre de tels criminels, décide de recourir à un policier plus expérimenté en la matière : John Spartan. Elle sort Spartan de son hibernation trente-quatre ans plus tôt que prévu et, en échange de sa libération définitive, le charge d’arrêter son ennemi de longue date, Phoenix…
Indirectement inspiré de DEMOLITION MAN, la série B canadienne PAST PERFECT (1996) de Jonathan Heap annonce les couleurs futuristes en modifiant quelque peu son scénario :
Dylan Cooper, un flic violent pur et dur, ne tolère pas la corruption et le crime. Mais il y a plus impitoyable que lui, 3 flics surgis de nulle part. Dotés d’un armement ultra sophistiqué, ils nettoient les rues de Los Angeles, éliminent de sang froid les petits criminels comme les gangsters chevronnés. Qui sont-ils? Des flics de l’an 2025 en mission en 1996 pour éradiquer le mal à la racine et éviter qu’il influence sur le cours de l’histoire et amène le monde à sa perte…
Sylvester Stallone sera de retour, deux ans après ce film futuriste, pour un post-nuke cultissime récemment remakisé : JUDGE DREDD (1995) de Danny Cannon.
Après une apocalypse nucléaire, en 2139, la civilisation survit dans de gigantesques cités. Du haut, les quartiers favorisés, jusqu’au bas où la misère demeure et où, pour maintenir l’ordre, les juges patrouillent sur de puissantes motos volantes (les tribuno-glisseurs). Ils sont à la fois policiers, jurés et bourreaux. Parmi eux, le Juge Dredd…
Tourné deux ans plus tôt, et comme je l’abordais dans mon article sur les dérivés de JURASSIC PARK le réalisateur et fantasticophile français, Norbert Moutier, a aussi mêlé des dinosaures à un nanar d’anticipation avec DINOSAUR FROM THE DEEP (1993).
En 2004, ne sachant pas comment exécuter un abominable criminel récidiviste, alors que la peine de mort vient d’être abolie, les experts du FBI et leurs avocats imaginent d’embarquer le condamné dans un voyage dans le temps, vers une époque où la sentence s’appliquait encore. Pour des raisons financières, cette expédition est couplée avec une mission scientifique sur la planète Terra, chargée de retrouver la trace des premiers dinosaures. Ceux-ci existent bel et bien et, alors que l’équipage s’est lancé à la poursuite du prisonnier en fuite, leurs membres doivent vivre l’horreur et faire face à ces monstres avides de sang…
Histoire de détendre l’atmosphère, j’ajouterai à cette liste un OAV de manga futuriste et érotique en mode space-opera mais très drôle : MISSION EXTRÊME (1994) de Dia Nagahama dont je vous laisse savourer le très joyeux résumé :
Kate Kurtis, 19 ans, sous-lieutenant de l’Armée de l’Univers, très sensuelle et aimant le sexe, a pour mission de rejoindre la planète DONIC en se faisant passer pour une catin afin d’infiltrer une organisation criminelle spécialisée dans l’enlèvement de jeunes femmes. Daro, une dominatrice, règne sur cet univers de perversions sexuelles…
Assez proche de NEW-YORK 1997 (1981, Escape from New-York) de John Carpenter et de ses dérivés italiens des 80′s, NEW CRIME CITY (1994) de Jonathan Winfrey présente une intrigue similaire :
Dans le futur, le gouvernement a isolé Los Angeles et a transformé la ville en prison, désormais elle est appelée la ‘Crime Zone’. Rick est considéré comme un criminel, mais il lui est donné une dernière chance. En échange de sa vie et d’une chance d’être liberté, il doit aller dans la zone de crime pour récupérer un dispositif biochimique mortel menaçant le monde.
John Carpenter a d’ailleurs tourné une sorte de reboot à plus gros budget de son NEW-YORK 1997 (1981) avec LOS ANGELES 2013 (1996, Escape from L.A.). Mais il faut bien reconnaître que malgré les délires visuels plutôt bons, le charme du premier est brisé et l’absence de personnalité du réalisateur se fait sentir derrière les producteurs du film.
Après un tremblement de terre survenu en 2000, la ville de Los Angeles s’est détachée du continent américain. En 2013, elle est devenue une île où le gouvernement, très puritain, exile tous les bannis de la société. Snake Plissken y est envoyé afin de barrer la route au maître des lieux, le révolutionnaire Cuervo Jones – membre du Sentier lumineux – qui menace de neutraliser toutes les sources d’énergie de la planète en prenant le contrôle d’un réseau de satellites militaires émettant des impulsions électromagnétiques…
Néanmoins, entre FORTRESS (1993) et LOS ANGELES 2013 (1996), le réalisateur Martin Campbell a tourné lui aussi un très sympathique film de prison futuriste avec ABSOLOM 2022 (1994, No Escape ou Escape from Absolom) avec Ray Liotta et Lance Henriksen.
En 2022, un ancien héros de guerre incarcéré pour assassinat arrive dans les quartiers de haute sécurité d’une prison, où règne en maître un directeur impitoyable. Le nouveau détenu lui tenant tête, il est immédiatement sanctionné : il sera banni, envoyé sur Absolom, une île-prison spécialement réservée aux récalcitrants. Cette île ne connaît qu’une seule règle : s’évader est interdit. Pour le reste, elle ne connaît pas d’autres lois que celle du plus fort…
Il existe d’ailleurs plus d’un point commun entre LOS ANGELES 2013 sorti en France en 1996 et NEW CRIME CITY (1994) qui a pour titre d’exploitation hexagonal : LOS ANGELES 2020. Le comédien Stacy Keach joue le directeur de prison dans les deux films, rôle que tenait déjà Lee Van Cleef dans NEW-YORK 1997 en 1981.
NEW CRIME CITY en entier et en V.O. ici.
Le film de John Carpenter a aussi engendré des petits nanars qui sont un peu comme le fond du fond du néant cinématographique, et que l’on trouve même en DVD en France (on est très gâtés!). C’est le cas par exemple de DEATH GAME (1997) un téléfilm de Randy Cheveldave édité en DVD pour le bonheur de personne.
Un énorme tremblement de terre a fendu Los Angeles en deux. Les riches vivent maintenant dans une nouvelle métropole de l’île, tandis que les pauvres luttent pour survivre dans les ruines de la vieille ville. Le détective Jack a été chargé d’enquêter sur la disparition de la fille d’un riche homme d’affaires quelque part dans la zone ruiné. Il devra affronter des punks locaux et des gangs de voyous ainsi qu’une créature mi-homme, mi-machine tueuse…
Autre série Z d’anticipation : MEMORY RUN (1996) d’Allan A. Goldstein aka SYNAPSE, un DTV canadien interprété par Karen Duffy et Saul Rubinek.
Année 2015, la société est sous le joug totalitaire du « consortium pour la vie », un parti despotique dirigé par le professeur Bradden. Le régime doit faire face à un mouvement de résistance fourni en armes et en matériel par des bandes sans foi ni loi. Le chef d’un de ces gangs, Andre Fuller, est accusé à tort d’avoir tué sa compagne Josette Kovaks. Jugé sommairement, il est reconnu coupable de meurtre puis est remis au service médical du « consortium pour la vie ». Lorsqu’il se réveille, Fuller découvre que son esprit a été transplanté dans le corps de Josette et qu’il a servi de cobaye pour une expérience dont la finalité est de donner l’éternité aux dignitaires vieillissants du « consortium pour la vie ». Désormais, Fuller est prêt à tout pour sauver sa vie et réintégrer son corps…
Je n’aborderai pas le génial L’ARMÉE DES 12 SINGES (1995, 12 Monkeys) de Terry Gilliam, ni STARSHIP TROOPERS (1997) de Paul Verhoeven que tout le monde connait très bien. J’enchaînerai plutôt avec une bonne série B australienne, ZONE 39 (1996) de John Tatoulis.
De l’autre côté du monde, dans un désert infini, la frontière entre l’Union des Nouveaux Territoires et les Républiques confédérées est délimitée par des zones. Quarante ans après la fin de la troisième guerre mondiale, la paix règne, précaire. Le lieutenant Léo Megaw perd sa femme dans un attentat. Envoyé dans la zone 39, il est affecté à la surveillance et à l’élimination des intrus…
Par contre, je ne ferai pas l’impasse sur les deux post-nukes interprétés par Kevin Costner car qu’on n’apprécie ou pas ce comédien, personnellement j’ai pris beaucoup de plaisir à aller voir en salles WATERWORLD (1995) de Kevin Reynolds et THE POSTMAN (1997) réalisé par Kevin Costner lui-même.
WATERWORLD : En 2500, à la suite du réchauffement climatique ayant causé la fonte des glaces, la Terre est totalement recouverte de surfaces océaniques. L’humanité vit désormais sur des atolls artificiels. Cependant, une légende circule : celle de Dryland, qui serait l’unique île encore émergée…
THE POSTMAN : En 2013, le monde est dévasté. Les rares survivants vivent comme ils peuvent sur les restes de la civilisation disparue. Le général auto-proclamé Bethlehem à la tête de l’armée holniste a imposé son pouvoir tyrannique par la violence. Mais un voyageur solitaire va finalement s’opposer à lui…
Difficile de classer dans de l’anticipation, l’œuvre d’Enki Bilal tant son univers de BD est totalement décalée dans des sociétés parallèles, mais je noterai tout de même son TYKHO MOON (1996) interprété par Julie Delpy, Johan Leysen, Michel Piccoli, Marie Laforêt et Richard Bohringer.
L’infâme Mac Bee règne en maître absolu sur une colonie sélénite qu’il a tenté de rendre semblable à la ville de Paris. Le résultat est grossier, mais Mac Bee a d’autres soucis. Sur sa nuque, une tâche bleue grandit inexorablement, signe indubitable de la maladie mortelle qui le ronge. Après que les membres de sa famille ont été exécutés par des mystérieux tueurs, le tyran apprend que les cellules cérébrales de Tykho Moon, que tout le monde croyait mort, sont compatibles avec les siennes. Mais Tykho Moon est protégé par un tueur qui cherche à faire tomber la famille Mac Bee…
BLEAK FUTURE (1997) de B. Scott O’Malley est un post-nuke rock’n'roll plutôt farfelu et Z, et assez drôle.
Un vendeur itinérant de souvenirs du XXIe siècle parcourt un monde post-apocalyptique en compagnie d’un guerrier écossais et d’une actrice très très blonde. Ils devront affronter les mutants déchaînés du Dr Obvious pour parvenir à un lieu mythique appelé La Source…
CONTAGION 2009 (1996, Sci-fighters) de Peter Svatek est une série B canadienne qui commence comme FORTRESS (1993) et dont l’intrigue est particulièrement originale malgré son manque de budget évident. Le film nous permet aussi de retrouver l’acteur-catcheur Roddy Piper, très peu présent au cinéma depuis INVASION LOS ANGELES (1988, They Live!) de John Carpenter.
Adrian Dunn aurait dû purger sa peine à perpétuité, dans un pénitencier situé sur la Lune. Mais, en cette année 2009, le sort en décide autrement. Le sort ou plutôt un parasite qui s’introduit en lui, le laissant pour mort aux yeux de tous. Des apparences trompeuses… Rapatrié sur Terre, son cadavre reprend vie. Dans les rues de Boston, il erre et tue, menaçant de répandre le virus qui vit en lui, un mal ultime qui pourrait décimer la population de la Terre entière. Pour Cameron Grayson, le flic qui l’a envoyé derrière les barreaux, une nouvelle course contre la mort commence…
Roger Corman n’a d’ailleurs pas perdu de temps pour produire son FUTURE FEAR (1997) réalisé par Lewis Baumander et que j’ai pu voir en DVD en Zone 2 sous le titre d’EPIDEMIA.
Un scientifique a trouvé un remède contre la peste de l’espace qui a éradiqué presque toute vie sur la planète. Un général fou qui veut dépeupler la Terre envoie une femme assassin pour l’éliminer…
Inutile de vous prouver que cet ÉPIDEMIA est un pur navet.
Puis EVENT HORIZON, LE VAISSEAU DE L’AU-DELÀ (1997, The Event Horizon) de Paul Anderson a lui aussi fait quelques petits dont LE VAISSEAU DE L’ENFER (1997, Dead Fire) de Robert Lee.
EVENT HORIZON : 2047. Un vaisseau spatial « Lewis et Clark » est envoyé aux abords de Neptune où un engin expérimental « l’Event Horizon » conçu par le professeur Weir, a, quelques années auparavant, disparu. La mission de Miller est de le localiser car il émet un très curieux message. Miller retrouve l’épave et envoie Justin à son bord. Depuis, de graves incidents perturbent la mission, leur vaisseau est endommagé et les membres de l’équipage sont obligés de s’évacuer sur l’Event Horizon » . Ils ont des visions, leurs passés les hantent. Ils comprennent que le vaisseau revient de l’enfer. l’Event Horizon » a percé leurs secrets et joue avec leurs hantises…
LE VAISSEAU DE L’ENFER : Dans le futur, une bande de prisonniers attaquent et prennent le contrôle d’une station spatiale…
Mais ouvrons une parenthèse télévisée plutôt originale avec LA SECONDE GUERRE DE SÉCESSION (1997, The Second Civil War) dans lequel Joe Dante traite d’un sujet dramatique avec un humour certain.
Aux États-Unis, dans un futur proche, le gouverneur de l’Idaho refuse l’asile politique à un charter d’orphelins rescapés d’une guerre nucléaire entre l’Inde et le Pakistan. L’Idaho appelle à l’indépendance et les milices locales se préparent à affronter l’armée fédérale…
Mais revenons à de l’excellent cinéma d’anticipation à budget conséquent. Je ne m’étalerai pas sur LE CINQUIÈME ÉLÉMENT (1997) de Luc Besson que tout le monde connait bien mais plutôt sur BIENVENUE À GATTACA (1997, Gattaca) d’Andrew Niccol :
Dans un monde futuriste, on peut choisir le génotype des enfants. Dans cette société hautement technologique qui pratique l’eugénisme à grande échelle, les gamètes des parents sont triés et sélectionnés afin de concevoir in vitro des enfants ayant le moins de défauts et le plus d’avantages possibles. Bien que cela soit officiellement interdit, entreprises et employeurs recourent à des tests ADN discrets afin de sélectionner leurs employés ; les personnes conçues de manière naturelle se retrouvent, de facto, reléguées à des tâches subalternes. Gattaca est un centre d’études et de recherches spatiales pour des gens au patrimoine génétique impeccable. Jérôme, candidat génétiquement idéal, voit sa vie détruite par un accident tandis que Vincent, enfant naturel, donc au capital génétique « imparfait », rêve de partir pour l’espace. Chacun des deux va permettre à l’autre d’obtenir ce qu’il souhaite en déjouant les lois de Gattaca…
Citons aussi une des mes séries B préférées de cette période avec SOLDIER (1998) de Paul W. S. Anderson.
Dans un futur apocalyptique où les enfants sont sélectionnés dès leur naissance pour devenir des soldats, ils sont endoctrinés dès leur plus jeune âge à devenir des machines de combat dénuées de sentiment… Vétéran de nombreuses guerres intergalactiques, le sergent Todd est un de ces soldats que rien n’arrête. Jusqu’au jour où une nouvelle génération de soldats biogénétiques fait son apparition… Ils ont été créés pour remplacer ces vieux soldats devenus obsolètes. Todd et deux de ses hommes affrontent un de ces nouveaux soldats Caine 607, ils sont finalement vaincus et Todd est laissé pour mort. Les preuves de cet affrontement devant disparaître, il est vulgairement jeté aux détritus et se réveillera sur une planète déchèterie nommée Arcadia. C’est sur ce monde qu’il découvre une communauté de gens pacifiques ayant survécu au crash de leur appareil, il y a fort longtemps… Il est recueilli par une famille: Sandra, Mace et leur jeune fils : Nathan. À leur contact, il ressent des émotions qui le dépassent, dont il ne comprend pas encore le sens car il ne les a jamais vécues… Malgré le sauvetage de l’un des civils de la communauté, Todd est une source de gêne à cause des guerres qu’il a vécues et qui le hantent… Jusqu’au jour où le colonel Mekum décide de faire la reconnaissance d’une planète, il décide par hasard la planète Arcadia en guise d’entraînement pour les nouveaux soldats…
Et pour conclure cet article, SIX-STRING SAMURAÏ (1998) de Lance Mungia et FURIA (1999) d’Alexandre Aja. Le premier est une sorte de version très rock’n'roll et post-apocalyptique des LENINGRAD COWBOYS GO TO AMERICA (1989) et LENINGRAD COWBOYS MEET MOSES (1994) d’Aki Kaurismäki. Le second étant nettement plus classique (et même un peu chiant je dois dire), et c’est aussi le tout premier film d’Alexandre Aja avec Stanislas Merhar, Marion Cotillard et Wadeck Stanczak dans les rôles principaux.
SIX-STRING SAMURAÏ : Dans une réalité alternative, l’URSS a mis fin à la guerre froide par divers bombardements nucléaires sur les États-Unis, réduisant la toute-puissante nation à l’état de désert où traînent encore quelques radiations. L’Armée rouge a pris le contrôle des ruines, et les quelques survivants ont refait leur vie tant bien que mal. Lost Vegas est la dernière cité encore debout et est régie par Elvis, dernière autorité connue et King du rock’n'roll. Mais voilà, la radio annonce qu’après des années de règne, le King est mort…
FURIA : Dans une civilisation dévastée par une guerre passée, un univers sans liberté où écrire sur les murs conduit à la torture et la mort, Théo, 20 ans, sort dans les rues chaque nuit pour dessiner. Une nuit, il rencontre Elia, une jeune fille qui dessine elle aussi. Commence alors, au rythme des dessins, une étrange histoire d’amour…
Fin du dossier.
- Trapard -
LES CYBORGS DU FUTUR CONTRE-ATTAQUENT
Mais pour en revenir à la SF pure et dure, la cybernétique moderne n’étant encore que cyber-punk à la fin des années 80, ROBOCOP (1988) de Paul Verhoeven annonçait plutôt les horizons bouchés d’un futur État-Policier surveillé.
À l’aube de l’an 2000, Detroit est la proie du crime et de la corruption. Pour pallier ce terrible état, les services de police inventent une nouvelle arme infaillible, Robocop, mi-homme, mi-robot, policier électronique de chair et d’acier qui a pour mission de sauvegarder la tranquillité de la ville. Mais ce cyborg a aussi une âme…
Alex Murphy aka RoboCop revient en 1990 dans ROBOCOP 2 (1990) d’Irvin Kershner sur un scénario de Frank Miller et dans lequel notre cyborg se retrouve face à des restes de son ancienne identité.
Une nouvelle drogue circule dans les rues de Détroit, le Nuke. Elle est contrôlée par une secte qui a pour gourou Cain. L’OCP tente une OPA sur la ville de Détroit qui a de plus en plus de mal à se financer. L’OCP a aussi pour projet RoboCop 2, un nouveau cyborg et elle affronte des difficultés à trouver un bon sujet pour la cybernétisation. RoboCop, toujours flic, essaye de faire face à la situation, au trafic de drogue, à l’OCP et son nouveau projet pour protéger les citoyens de Detroit…
Tourné en 1991, mais sorti qu’en 1993, ROBOCOP 3 (1993), bien qu’écrit par Frank Miller et Fred Dekker, un bon réalisateur de comédies d’horreur, est néanmoins plus ou moins raté. Le déclin de la saga se caractérise dans ce troisième volet par un RoboCop volant et affrontant des androïdes ninja atomiques…
L’OCP a été rachetée par une firme japonaise qui veut des résultats. L’OCP souhaite bâtir la ville de Delta City, sur les ruines de Detroit. Pour cela, elle a engagé des agents, nommés Rehabs. Contrairement aux discours officiels, les Rehabs font partir les citoyens de Detroit sans ménagement. Les habitants de Detroit décident de s’opposer aux groupes de Rehab. Pour lutter face aux insurgés, l’OCP décide de reprogrammer RoboCop…
C’est sur la base de ROBOCOP (et éventuellement de TERMINATOR) qu’est né, en 1989, John Tucker (David Carradine), policier du futur armé d’un bras cybernétique pour tenter de mettre de l’ordre dans le désordre, avec FUTURE FORCE (1989) de David A. Prior (MANKILLERS).
Dans le futur, face à l’augmentation des crimes, le gouvernement décide de remplacer la police traditionnelle par un service privé, appliquant des méthodes plus répressives. John Tucker fait partie de ces nouveaux flics. C’est même le meilleur dans son domaine. mais, lorsqu’il se retrouve au cœur d’un gigantesque complot et accusé de meurtre, l’enjeu n’est plus de faire respecter la loi, mais de survivre…
David A. Prior en tournera rapidement une suite avec FUTURE ZONE (1990) :
John Tucker est un légendaire chasseur de primes qui maintient l’ordre d’une main de fer. Mais cette fois il est en grave danger, et son fils Billy a voyagé dans le temps afin de le sauver d’un gang de criminels particulièrement brutal qui a envahi la cité…
Aussi nanardeux, mais carrément plus post-apocalyptique, le CYBORG (1988) d’Albert Pyun propulsait pour le meilleur et pour le pire Jean-Claude Van Damme très loin des salles de gym, vers des univers d’anticipation cyber-punk.
Réduit à l’anarchie et en proie à une peste mortelle, l’Amérique du 21ème siècle n’est plus qu’un cauchemar tumultueux et barbare. Seule Pearl Prophet, une très belle entité mi-humaine mi-robot, possède la connaissance nécessaire pour développer un vaccin. Mais lors de sa quête désespérée pour rassembler les données et élaborer un remède, Pearl est capturée par des pirates cannibales qui s’accaparent l’antidote afin de régner sur le monde. Seul Gibson Rickenbacker, un virtuose du sabre et du combat, peut la délivrer et sauver le monde…
Et évidemment, avant CYBORG (1988), il a fallu passer par SATURN 3 (1980), SCARED TO DEATH (1981), ANDROÏD (1982), TERMINATOR (1984) mais aussi THE ELIMINATORS (1985), THE VINDICATOR (1986), ROBOT KILLERS (1987), R.O.T.O.R. (1987), ROBOWAR (1988) et ROBOCOP (1988).
Nettement meilleur que CYBORG, et vaguement inspiré de TERMINATOR, HARDWARE (1990) de Richard Stanley est interprété par Dylan McDermott (HAMBURGER HILL, DANS LA LIGNE DE MIRE) et par la jolie Stacey Travis (PHANTASM 2), mais aussi par Iggy Pop, Lemmy Kilmister et Carl McCoy (chanteur du groupe Fields of the Nephilim). Le film de Richard Stanley est un post-nuke cyber-punk qui traite d’un futur post-apocalyptique et totalitaire sur fond de rock industriel comme Nine Inch Nails.
Dans un monde dévasté, un homme découvre le crâne d’un cyborg enfoui sous le sable et en fait cadeau à sa petite amie, sculpteuse de métal. Mais le crâne d’acier renferme le cerveau d’un M.A.R.K. 13, le plus féroce des droïdes de combat biomécanique militaire. Il est adroit, cruel et sait se reconstruire lui-même. Ce soir, il revient à la vie… et personne se sera épargné.
Pour revenir en arrière, au début des années 80 : en 1981 sortait SCARED TO DEATH de William Malone aka THE ABERDEEN EXPERIMENT ou encore SCARED TO DEATH : SYNGENOR.
Un ancien policier reprend du service pour enquêter sur une série de meurtres commis à Los Angeles, qui laisseraient penser à l’œuvre d’un tueur en série. Mais au fur et à mesure que l’enquête avance, l’évidence apparaît que le meurtrier serait en fait une sorte de cyborg…
En 1990, le réalisateur George Elanjian Jr en tournait une suite avec SOLDAT CYBORG (1990) aka SCARED TO DEATH 2 ou SYNGENOR : SYTHESIZED GENETIC ORGANISM.
Dans le laboratoire Norton Cyberdyne, après des années de recherches, le soldat parfait est né. Mais un de ces soldats s’échappe du laboratoire et va même jusqu’à tuer son créateur. Sa nièce, aidée d’un journaliste, décide de s’attaquer au monstre…
Malgré leurs sujets proches de la SF, les SCARED TO DEATH restent des séries B d’horreur avec leur créature décimant une à une à une chaque victime potentielle qui se trouve sur son chemin.
Toujours dans cette logique de moderniser les classiques du B Movie des années 80, le réalisateur Mark L. Lester continue la franchise qu’il a lancé en 1982 avec le film punk culte, CLASS OF 1984, en tournant une sorte de remake futuriste avec CLASS OF 1999 (1990) dans lequel Stacy Keach, Tracy Lind, Pam Grier et Malcolm McDowell se partagent les rôles principaux.
Dans un futur proche, trois professeurs sont recrutés pour faire régner l’ordre dans un lycée américain. Il s’agit, en fait, de cyborgs sans pitié. Ils étaient programmés au début pour l’armée. Leur mémoire a été effacée pour ce nouveau programme mais l’ancien refait surface. S’ensuit une guerre sans merci contre les lycéens qui décident de se défendre. Une seule règle : survivre ou mourir…
Un CLASS OF 1999 2 (!) THE SUBSTITUTE nettement moins bon sera tourné en 1994 Spiro Razatos et sera rebaptisé en France CLASS OF 2001.
Les professeurs cyborgs créés par le Docteur Longford ont tous été détruits excepté l’un d’entre eux, John Bolen. Celui-ci doit être arrêté avant de tout détruire…
Malgré son titre ridicule, CYBER-C.H.I.C. (1990) aka ROBO-C.H.I.C., d’Ed Hansen et Jeffrey Mandel, est un cyper-polar assez violent mais tout de même assez Z et dont l’humour se lie souvent d’amitié avec la profonde crétinerie.
Un agent cybernétique est affecté à démanteler un réseau de trafic de drogue…
Beaucoup plus subtil que CYBORG (1988), SHOCKER (1989) et compagnie, et annonçant déjà les fondements du cyber-punk japonais, le réalisateur Shinya Tsukamoto sort le premier opus de TETSUO (1989, 鉄男) :
Un homme s’entaille profondément la cuisse et place une tige filetée à l’intérieur de la blessure. Bientôt des vers grouillent sur la coupure, prenant peur il s’enfuit et en traversant une route est fauché par une voiture. L’automobiliste se débarrasse bien vite du corps du malheureux, le lendemain il constate avec horreur qu’un morceau de métal lui sort de la joue…
Mais c’est avec TETSUO 2, BODY HAMMER (1992, 鉄男 II) que Shinya Tsukamoto propulse son homme de fer au titre de super-héros cybernétique, mais névrosé et héroïque au sens primal au sein d’une société moderne et aliénante :
Deux jeunes punks enlèvent la petite fille d’un couple en pleine rue de Tokyo. Au prix de multiples difficultés les parents parviennent à récupérer l’enfant de justesse. Mais bientôt la bande harcèle de nouveau le couple et enlève cette fois-ci le père Taniguchi, et le transforme en cyborg, mi-homme, mi-machine…
En 2009, Tsukamato conclue sa Trilogie Tetsuo avec TETSUO 3 THE BULLET MAN (2009, 鉄男).
Le premier TETSUO (1989) popularisait le cyberpunk japonais au-delà des frontières nippones, un élan amorcé par THE ADVENTURE OF ELECTRIC ROD BOY (1987, 電柱小僧の冒険, Denchu Kozou no Boken), un court-métrage de vampires punks complètement électrisé et tourné par Tsukamato à Tokyo. Et Shigeru Izumiya proposait un DEATH POWDER (1986, Desu pawuda) qui dépassait la folie visuelle et science-fictionnelle amorcée par VIDEODROME (1983) de David Cronenberg.
On trouve aussi des traces de cyberpunk nippon dans les GUINEA PIG, dans le cinquième volet : GUINEA PIG : ANDROÏD OF NOTRE DAME (1988, (ザ・ギニーピッグ2 ノートルダムのアンドロイド Za Ginī Piggu 2: Nōtorudamu no Andoroido) de Kazuhito Kuramoto.
Juste pour toucher un mot sur la saga culte des GUINEA PIG, son origine est ombrageuse et personne ne sait vraiment si elle est née d’un Fake ou d’un fait réel. En 1985, le réalisateur japonais Hideshi Hino aurait reçu un jour un paquet envoyé par l’un de ses fans contenant un film en 8 mm, 54 photographies et une lettre de dix-neuf pages. Cette lettre parlait d’un crime atroce et les photos et le film montrait un homme portant un casque de samuraï droguant une femme, puis la démembrait tout en expliquant à la caméra que ce qu’il faisait là était beau. Hideshi Hino alla voir la police, leur fournissant les éléments mais aucune preuve n’a pu être apportée à ce jour.
Pour exorciser cette vision atroce, Hino réalisa une suite au premier film qu’il nomma GUINEA PIG (ギニーピッグ 悪魔の実験 Ginī Piggu: Akuma no Jikken) avec son propre GUINEA PIG 2, FLESH AND BLOOD (1985, (ギニーピッグ2 血肉の華 Ginī Piggu: Chiniku no Hana). Plusieurs réalisateurs complétèrent les GUINEA PIG avec leurs propres exercices de style jusqu’en 1990, la saga évoluant finalement de manière surréaliste, gore ou futuriste au fur et à mesure de l’addition de sept épisodes de 50 minutes (qui est la durée standard d’un documentaire classique).
Pour en revenir à la capitale de Tokyo, dans les années 80, Sogo Ishii (ELECTRIC DRAGON 80 000 VOLTS) avec son BURST CITY (1982, 爆裂都市 Bakuretsu Toshi), Shigeru Izumiya et son DESU PAWUDA (1986) mais surtout Shinya Tsukamoto lançaient les bases d’un cinéma tokyoïte underground, punk et futuriste que l’on retrouve dans √964 PINOCCHIO (1991) de Shozin Fukui, aka SCREAMS OF BLASPHEMY.
964 Pinocchio est un androïde confectionné illégalement par un savant fou, et dont le but unique est de satisfaire les besoins sexuels de riches clientes. Jeté à la rue par sa «propriétaire», Pinocchio tombe par hasard sur Himiko, une sans-abri amnésique qui le prend sous son aile. Tandis qu’elle lui apprend à retrouver un semblant d’humanité, l’ancienne personnalité d’Himiko remonte à la surface. De leur côté, les créateurs de Pinocchio quadrille la ville pour le retrouver…
Plutôt du côté d’Osaka, le cinéaste très controversé Takashi Miike (enfin, lorsqu’il m’est arrivé de parler de lui à des Japonais, eux le voyaient plutôt comme un fou, mais personnellement son cinéma me plaît) a tourné FULL METAL YAKUZA (1997, 極道, Full Metal gokudō).
Un jeune Yakuza, Hagane, tout au bas de l’échelle, est pris en sympathie par son grand patron, le chef du clan Tousa, alors que celui-ci se prépare pour une expédition punitive. Celle-ci tourne mal et Tousa finit en prison pour plusieurs années. À sa sortie de prison, Hagane, qui a fait ses preuves est chargé d’aller le chercher. Seulement il n’est pas le seul à l’attendre et se retrouve au beau milieu d’un règlement de compte qui vise son patron. Laissé pour mort, Hagane est cependant recueilli par un scientifique : Hitagu Genpaku, qui a décidé de faire de ses restes, mélangés à ceux de Tousa, un homme parfait, mi-homme mi-machine, prêt à rendre service à la société…
Toujours dans les années 90, et en s’inspirant très librement des effets cyber-punk et trashs de TETSUO, mais aussi de mythes païens amazoniens comme celui du Kurupi (personnage de la mythologie Guarani possédant un pénis démesuré capable de s’allonger pour passer par les fenêtres entrouvertes et ainsi féconder les femmes endormies pendant le sommeil de leurs maris), le réalisateur français Jan Kounen a tourné le court-métrage hilarant et ultra-violent, VIBROBOY (1994).
Francesca dérobe au fin fond du Mexique une statue aztèque. De retour en France, elle laisse provisoirement l’encombrant objet à son amie Brigitte. Mais celle-ci est mariée à une brute patentée, Léon, qui brise la statue, provoquant en lui la réincarnation de Vibroboy, super-héros névrotique doublé d’un maniaque sexuel techno-primitif…
Ce qui est amusant, c’est que le cyber-punk a tellement investi le cinéma de science-fiction des 90′s qu’on en retrouve des éléments jusque dans les films de Pedro Almodóvar comme dans KIKA (1993) dans lequel on aperçoit Victoria Abril affublée d’une tenue futuriste surmontée de caméras.
Kika est une maquilleuse pour la télévision croquant la vie à pleines dents. Elle vit avec Ramón, un homme hanté par la mort de sa mère. Andréa, l’ancien amour de Ramón, est une présentatrice de télévision sans scrupules qui exploite le malheur des gens. Un matin, Kika est violée par le frère de Juana, la femme de ménage. Andréa parvient à récupérer les images du viol…
Mais voici venue l’ère du Guyver, un cyborg extraterrestre vengeur qui débarque avec MUTRONICS (1991, The Guyver) de Screaming Mad George et Steve Wang et produit par Brian Yuzna. C’est l’adaptation américaine d’une série de Shōnen manga écrite et dessinée par Yoshiki Takaya, GUYVER (強殖装甲ガイバー, Kyōshoku Sōkō Gaibā).
A l’aube des temps, les Zanoïds ont débarqué sur Terre et y ont créé l’homme. Ils reviennent aujourd’hui sous une couverture discrète : la Chronos Corporation. Leur but : utiliser les humains comme base génétique pour créer une nouvelle race de mutants et conquérir notre planète. Un scientifique, le docteur Segawa, s’échappe des laboratoires de Chronos en emportant le stade ultime de la technologie des Zanoïds : le Guyer. Segawa meurt en cachant son terrible secret. Sean, un ami de sa fille, récupère le procédé et découvre accidentellement les super pouvoirs qu’il confère. Poursuivis par les sbires de Chronos, Sean et la jeune fille, aidés d’un agent de la CIA, devront combattre au péril de leur vie cette terrifiante organisation. Devenu Guyer, le nouveau chevalier des temps modernes, Sean est le seul à pouvoir vaincre les prédateurs de l’espace…
Suivra un GUYVER 2 avec GUYVER, LA SENTINELLE DE L’OMBRE (1994, Guyver : Dark Hero) de David Hayter.
Et une petite parenthèse avec le film hong-kongais ROBOTRIX (1991, Nv ji xie ren) de Jamie Luk, très (mais alors très!) vaguement inspiré de ROBOCOP 2 :
Un savant fou japonais transfère son esprit dans un robot et se transforme en machine à tuer indestructible. Enchaînant les méfaits, il tire sur la femme policière Selina, qui meurt de ses blessures. Mais le génial docteur Sara parvient in-extremis à transférer son esprit dans le corps d’un robot d’apparence identique. Associée à la police, la nouvelle Selina se lance à la poursuite du robot tueur….
Si vous aimez les films d’androïdes aux fortes poitrines et qui pratiquent le kung-fu, ce film est pour vous !
Et pour rester sur le cinéma hong-kongais, FUTURE COPS (1993, Chao ji xue xiao ba wang) de Jing Wong est un teen-movie de kung fu spatial complètement farfelu et très inspiré des effets spéciaux d’HIGHLANDER, LE RETOUR (1991, Highlander II: The Quickening), et avec le réalisateur-acteur Andy Lau dans le rôle principal.
2043. Le général Bison a été fait prisonnier et va passer en jugement. Il envoie ses hommes dans le passé, en 1993, pour retrouver le juge qui le condamnera. Les Future Cops sont également envoyés en 1993 pour protéger le juge…
Mais FUTURE COPS (1993) est surtout un film de super-héros costumés comme Hong-Kong en produisait à cette période, comme THE HEROIC TRIO (1993, Dung fong saam hap) de Johnnie To, IRON MONKEY (1993, Siu nin Wong Fei Hung ji: Tit Ma Lau) de Yuen Woo-ping, BLACK MASK (1996, Hak hap) de Daniel Lee ou THE BLADE (1995, Dao) de Tsui Hark (qui est aussi le scénariste des deux derniers films cités, producteur de ROBOTRIX et réalisateur des superbes GREEN SNAKE, THE LOVERS et LE FESTIN CHINOIS).
Pour la suite, je ne vous ferai aucun dessin du succès et des pirouettes scénaristiques de TERMINATOR 2 (1991) de James Cameron. Si vous ne maîtrisiez pas le sujet, vous ne seriez forcément pas en train de parcourir ce blog. Néanmoins, je me doute que certains se demandent ce que sont LADY TERMINATOR (1989) et TERMINATOR WOMAN (1993) qui font de régulières apparitions sur le web. Le premier, LADY TERMINATOR (1989, Pembalasan ratu pantai selatan) d’H. Tjut Djalil étant une sympathique série B indonésienne et le second un nanar de kung-fu réalisé par le comédien Michel Qiss pour la firme « Nu Image ». Mais ces deux films n’ont en commun avec la saga TERMINATOR que le nom.
Le cinéaste Albert Pyun ne s’est pas limité à CYBORG puis à DOLLMAN 1 & 2, puisqu’on lui doit NEMESIS 1 & 2, des films cyber-futuristes à budgets limités.
NEMESIS (1992) : An 2020. Désormais, la science permet de remplacer artificiellement toute partie du corps, y compris le cerveau. Alex Rain, un flic chargé de la criminalité robotique, le corps meurtri et envahi de particules cybernétiques, a décidé de raccrocher. Mais lors d’une dernière intervention chirurgicale, son chef lui fait implanter une bombe à la place du coeur. Piégé, Alex est contraint de partir à la recherche de documents ultra-secrets menaçant l’équilibre mondial…
Toute ressemblance avec le scénario de NEW YORK 1997 est purement et simplement volontaire…
NEMESIS 2 : NEBULA (1995) : En 2077, Les cyborgs sont maîtres de la Terre et ont réduit les humains à l’esclavage. Un scientifique, en lutte contre la domination cyborg, crée un super ADN capable de donner naissance à un être humain au pouvoirs extraordinaires. Le résultat ses recherches est une petite fille, Alex, dont la mère, Zana, est rapidement pourchassée par le chasseur cyborg Nebula. Elle parvient à lui échapper en dérobant une machine à voyager dans le temps et se retrouve en 1980 dans un pays d’Afrique de l’est déchiré par une guerre civile. Après avoir caché sa fille, Zana est abattue par les rebelles. Alex est recueillie par les membres d’une tribu. Vingt ans plus tard le Nebula retrouve la trace d’Alex. La traque commence…
Toute ressemblance avec le scénario de TERMINATOR est purement et simplement volontaire encore une fois, et certains passages et scènes de combats ressemblant même à PREDATOR (1987). Néanmoins, NEMESIS 2 : NEBULA est à mon goût le meilleur des deux films, Alex étant interprétée par l’actrice Sue Price au regard bleu azur et à la forte musculature, et modes roots des années 90 obligent, elle est coiffée d’une longues dread-locks blondes.
Mais toute ressemblance avec TERMINATOR ne s’arrêtant pas avec NEMESIS 2, puisque voici venu PROTOTYPE X29A (1992) de Phillip J. Roth :
Milieu du 21ème siècle, les grandes cités ont disparu. Des êtres cybernétiquement modifiés sont programmés pour reprendre le contrôle et réprimer les populations : ce sont les Omégas. Quelques années après leur apparition, les Omégas commencent à changer leur programmation. Dès lors, de nouvelles entités cybernétiques sont créées pour mettre fin à l’expérience : les Prototypes. Leur mission : éliminer les Omégas…
Malgré son intrigue éculée PROTOTYPE X29A est aussi un film post-apocalyptique avec un univers particulier qui lui est propre.
Plus contemporain, SHADOWCHASER (1992) de John Eyres traite d’une prise d’otage dans un hôpital par un groupe de terroristes qui a pour chef un androïde indestructible nommé Romulus qui veut kidnapper la fille du président qui se trouve être en soins…
Je ne me limiterai qu’à citer SHADOWCHASER 2 (1994), SHADOWCHASER 3 (1995), SHADOWCHASER 4 (1996), une série de films d’action musclée reprenant le concept du premier volet et valorisant l’interprétation physique du comédien, Frank Zagarino et qui sont plus ou moins des sous-DIE HARD à petits budgets. Le même Zagarino a d’ailleurs aussi tenu la tête d’affiche (disons plutôt « la tête de jaquette ») d’une pseudo-suite italienne du CYBORG (1988) d’Albert Pyun, aux côtés d’Henry Silva dans CYBORG 2, IL GUERRIERO D’ACCIAIO (1989) de Giannetto De Rossi. Le film américain de Michael Schroeder avec Angelina Jolie et Jack Palance, GLASS SHADOW (1993) a lui aussi été vendu comme une suite légitime au film d’Albert Pyun sous le titre, CYBORG 2.
2074 : la Pinwheel Robotics vient de fabriquer un cyborg féminin parfait, aux formes de rêve, appelé Cash Reese, dont le corps renferme des explosifs liquides. Il a été créé dans le but d’infiltrer une compagnie concurrente… et d’appuyer sur le détonateur. Un destin cruel que son cerveau ultra-perfectionné – et doué d’émotions – a parfaitement assimilé. Avec l’aide de Colton Hicks, un héros en chair et en os, elle va tenter l’impossible : échapper à son sort et à ses poursuivants lors d’une course contre le temps aussi démentielle que cauchemardesque…
Pour ce qui est d’AMERICAN CYBORG, STEEL WARRIOR (1993) de Boaz Davidson, c’est une assez bonne série B de Cannon Films qui suit les traces d’un TERMINATOR mais à la manière d’un post-nuke musclé aux faux airs d’Évangile.
Dans un monde post-apocalyptique, les humains sont devenus stériles, seule une femme a réussi à faire naître un enfant. Mais elle est poursuivie par un robot tueur…
Pour en revenir aux SHADOWCHASER, on trouve leurs versants Z mais cultes et nettement plus « fun » avec les trois films de « Nu Image » de la saga CYBORG COP, tous les trois réalisés par Sam Firstenberg et interprétés par David Bradley…
CYBORG COP (1993) : Jack Ryan rejoint son frère aux Caraïbes. Il ignore que celui-ci est utilisé pour une expérience scientifique sans précédent : transformer un soldat en Cyborg, créature mi-homme, mi-robot… Le film en entier et en V.O.
CYBORG COP 2 (1995, Cyborg Soldier) : Une nouvelle génération de Cyborgs est née, plus dangereuse, plus puissante, plus intelligente que la précédente, capable de s’auto-regénérer… Le film en entier et en V.O.
CYBORG COP 3 (1996) : Evelyn Reed, une journaliste, enquête sur des disparitions d’étudiants à l’université de Fairfield. Elle découvre l’existence de Deltatech, une société spécialisée dans la cybernétique et la technologie de pointe : Deltatech lâche ses Cyborgs à ses trousses…
Puis voici venu le temps, non pas l’Île aux Enfants, quoiqu’avec les nanars on ne sait jamais trop à quel bouton d’acné se vouer. Donc voici venu KNIGHTS, LES CHEVALIERS DU FUTUR (1993, Knights) d’Albert Pyun. Le site Nanarland de préciser avec humour :
« Si, au milieu du 21ème siècle, une étude sérieuse est faite sur l’histoire du nanar post-apocalyptique, une place toute particulière devra être réservée à Albert Pyun. Ce sympathique Hawaïen, qui se fit les dents sur les productions de Menahem Golan, a notamment pour titre de gloire le mémorable CYBORG, qui contribua à mettre l’étoile de Jean-Claude Van Damme au firmament des vedettes de Hollywood. Bon, CYBORG, ça sonne bien comme titre, se dit notre gros Albert, il y aurait moyen de retravailler le filon… L’ennui, c’est que les gens avaient été déçus de ne pas voir davantage la créature métallique… Et si je faisais un film avec uniquement des cyborgs en vedette ? Ni une ni deux, Albert prend sa pelle, son seau et sa caméra et s’en retourne gaiement vers les Montagnes Rocheuses pour tourner sa nouvelle merveille post-nuke. Précisons qu’entre-temps, son assistante lui avait offert une encyclopédie de la science-fiction, que notre ami s’est empressé de ne pas lire. Et c’est bien dommage, car il aurait ainsi appris que les cyborgs sont des hommes aux corps robotisés, et non des robots à forme humaine ! Hé oui, tous les cyborgs de son nouveau film seront en fait des androïdes, au désespoir de tous les fans de S-F ! »
La Terre dans un lointain futur. Les derniers hommes à la surface de la planète ne sont désormais plus que du bétail pour Job, le chef d’une armée de cyborgs rebelles. Un bétail qu’il abat pour s’abreuver du sang nécessaire à sa survie. Mais, désormais, se dresse contre lui Néa, une farouche guerrière que l’androïde Gabriel aide dans sa croisade. Déterminée à venger le massacre des siens, Néa engage un combat dont dépend plus que son sort…
Celui de l’humanité…
Je dois bien reconnaître que pour conserver un semblant de santé mentale après avoir enchaîné certains de ces films cités plus haut, j’ai dû abandonner en cours de film ce KNIGHTS, LES CHEVALIERS DU FUTUR qui poussait un peu trop loin le niveau mongoloïde de ses dialogues. Un petit exemple rien que pour vous : une jeune femme haranguant la foule hurle « J’ai vu les démons ! ». La foule est terrorisée mais un homme téméraire demande à haute voix comment les reconnaître. Après avoir longuement cherché ses mots et encore tremblante d’effroi, la jeune femme d’enchaîner : « ils sont démoniaques ! ». La foule est au comble de la terreur. Bref.
Après PROTOTYPE X29A en 1992, Phillip J. Roth est revenu avec un produit tout chaud, tout beau, et avec encore plus de cyborgs encore. Mais comme il lui fallait un scénario, et que celui de TERMINATOR est plutôt sympa il faut le reconnaître, voici celui d’A.P.E.X. (1994) :
La Terre ressemble à un gigantesque champ de bataille. Maîtres du terrain : les APEX, des escouades de cyborgs programmés pour éliminer les derniers survivants, les ultimes résistants au pouvoir des machines. Seul un homme, le scientifique Nicholas Sinclair, transporté accidentellement dans le passé en travaillant sur les paradoxes temporels, peut empêcher l’anéantissement de la race humaine…
La France apporte aussi son grain de sel Cérébos avec ROBOFLASH WARRIOR (1994) de Richard J. Thomson.
2020 : conçu par l’armée et programmé pour tuer, un robot sanguinaire pourchasse un groupe de mercenaires rescapés d’une explosion atomique. Seul un voyage dans le temps pourra peut-être sauver ce qu’il reste de l’humanité…
Après avoir conçu les effets spéciaux d’ALIEN 2 et 3 et avant de se faire internationalement connaître en assurant la réalisation de BLADE (1998) et de LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES (2003, The League of Extraordinary Gentlemen), Stephen Norrington tourne son premier long-métrage avec DEATH MACHINE (1994). Un film de science-fiction bourré de références à ALIEN et au cinéma de série B des années 80.
2003. Hayden Cale est nommée présidente de la téméraire Chaank Corporation, leader mondial de l’armement futuriste. Son conseil d’administration refuse à tout prix qu’elle licencie a juste titre pourtant, leur atout du moment Jack Dante, un psychopathe qui utilise son génie à la création d’armes exotiques des plus cruelles : des soldats cybernétiques…
Et encore un film à petit budget avec CYBER TRACKER (1994) de Richard Pepin !
Les Etats-Unis au lendemain de l’an 2000. L’ultime arme pour endiguer une criminalité galopante : Le Tracker, cyborg au service de la police fédérale. Désormais, ce sont les ordinateurs qui font la loi et ordonnent à leurs exécuteurs les sentences. Un système autoritaire, d’une impitoyable efficacité contre lequel se bat l’agent Phillips. Pourchassés par les plus redoutés des « trackers », Phillips et quelques résistants au pouvoir des machines tentent le tout pour le tout afin d’éviter le pire, l’esclavage de l’espèce humaine…
Autre série B mais nettement moins bonne, AUTOMATIC (1995) de John Murlowski se pose aussi là au sein de cette longue liste de films d’androïdes et de cyborg :
La société Robgen, présidée par M. Goddard Marx, a fait fortune en créant l’ »Automatic », un androïde spécialement conçu pour assurer la sécurité de ses acquéreurs. Cinq ans après le lancement de ce produit à succès, Robgen s’apprête à mettre sur le marché un robot encore plus perfectionné. La dernière invention de Robgen sera dévoilée lors d’une conférence de presse très attendue… La veille du grand jour, Barker, l’un des dirigeants de la société, demande à sa secrétaire, Nora, de rester un peu plus tard que d’habitude. La malheureuse est agressée par son supérieur. Les cris de la jeune femme alertent J269, un « automatic » chargé de la surveillance de l’immeuble. En voulant protéger Nora, le robot tue malencontreusement Barker…
Bourré de scènes d’action, DIGITAL MAN (1995) de Phillip J. Roth est une bonne petite série B d’anticipation.
L’Homme Digital, un cyborg D1, reçoit l’ordre d’anéantir des terroristes en possession des codes de lancement de missiles nucléaires. Lorsqu’il est à son tour en possession de ces codes, il devient un danger pour le reste de la population….
Et continuons cette liste interminable (comme quoi on aimait les « machines » dans les années 90) avec EVOLVER (1995) de Mark Rosman.
Kyle Baxter, jeune passionné de jeux vidéo et d’informatique gagne à un concours un robot jouet Evolver, une machine intelligente que l’on peut combattre virtuellement. Ce concours est l’occasion pour le fabricant d’Evolver de tester son nouveau produit avant sa mise sur le marché. Evolver est en effet un prototype dont le programme est une adaptation d’un logiciel militaire qui fut abandonné en raison d’une dangereuse défectuosité. Le comportement du robot devient rapidement agressif…
En 1996, Albert Pyun a aussi tourné son sous-TERMINATOR en mode post-nuke avec OMEGA DOOM (1996) interprété surtout par Rutger Hauer.
Le combat entre les hommes et les machines a bien eu lieu. Les robots ont vite pris le dessus et le recours à l’arme atomique n’a bien entendu rien changé. Pire, la race humaine a été éradiquée et l’hiver nucléaire plonge maintenant les robots dans un chaos permanent… Plusieurs années plus tard, une rumeur fait cependant état de survivants humains, se liguant et cherchant les armes nécessaires à une reprise du contrôle planétaire. C’est à cet instant que surgit de nulle part un individu nommé Omega Doom, un être artificiel jadis reprogrammé par l’homme. Ce mystérieux être mécanique va bien vite semer le trouble au cœur d’une citée déjà en proie à une guerre dérisoire entre les Droïds et les Roms…
Et citons encore la série B, FUTURE WAR (1997) d’Anthony Doublin avec Robert Z’Dar :
Une race de cyborgs maîtrisant le voyage dans le temps a réduit l’humanité à l’esclavage : ils vont chercher des esclaves parmi les humains du futur et des dinosaures dans le passé pour servir de gardes. Un de ces humains réduits à l’esclavage arrive à leur échapper et se retrouve dans le Los Angeles contemporain, où il sera poursuivi à la fois par les cyborgs, les dinosaures et la police…
Et pour terminer cette deuxième partie de mon article, JUSTICIER D’ACIER (1997, Steel) de Kenneth Johnson n’est pas un film de cyborg ou autres machineries, bien qu’on reste ici dans une certaine logique métallique :
Une bande de malfrats règne sur les rues de Los Angeles, en proie à un chaos qui échappe à tout contrôle des autorités, et dispose d’un arsenal d’armes hautement technologiques qui pourrait bien détruire le monde entier. Ces armes proviennent d’un fonctionnaire avide de pouvoir et totalement dépourvu de scrupules. John Henry Irons, un expert maîtrisant toutes sortes d’armes, démissionne de son emploi de policier pour rejoindre à Los Angeles une ancienne collègue, spécialiste militaire, et son oncle, sculpteur métallurgiste. Dès lors, John Henry Irons est transformé en un véritable guerrier d’acier, unique espoir d’endiguer le flot de violence urbaine…
Fin de la deuxième partie.
- Trapard -
(première partie disponible ici)
CINÉMA DE SCIENCE-FICTION DES ANNÉES 90
Voici un petit dossier d’un cinéma de science-fiction des années 90 qui fit les beaux jours des vidéoclubs en VHS et en DVD et que nous remettons à l’honneur le temps d’un article en trois parties. Évidemment, cette petite liste n’est en rien exhaustive, mais elle vous donnera peut-être envie de voir ou de revoir les films qui y sont énoncés. Nous n’hésiterons pas d’ailleurs à mettre en avant des séries B moins connues au profit de blockbusters qui ont fait l’actualité de tous les médias au moment de leurs sorties. Et ce dossier ne se veut en rien un sujet de réflexion profonde mais il m’a pris un certain temps à le préparer et particulièrement pour répertorier des séries B sorties dans des éditions très diverses et souvent issues de déstockages de boutiques. Je me suis surtout contenté de leur définir une chronologie alors qu’il n’existe pas réellement de classements pour la décennie des 90′s et de résumer leurs intrigues.
PRÉMICES ET DÉVELOPPEMENTS DES CYBER-MONDES
Alors que l’informatique remplaçait doucement la robotique dans le cinéma de science-fiction des Eighties avec ELECTRIC DREAMS (1984) pour ne citer que cet exemple. Ceci découlant de la longue apparition et évolution d’humanoïdes (THE CREATION OF HUMANOÏDS, 1962), de droïdes (LA GUERRE DES ÉTOILES, 1977) jusqu’aux cyborgs sur un air de Technotronic. Mais déjà les cyber-mondes des années 90 n’étaient plus du tout uniformes et n’appelaient déjà qu’à absorber nos esprits, mais en douceur, à petites doses, avec une régulière accoutumance. Le modernisme science-fictionnel hésitant encore entre la 2D et l’anamorphisme naissait autant des émissions satellites avec TERROR VISION (1986) que d’un potentiel No-Future sous surveillance informatique dans ROBOCOP (1988). Et alors que TRON (1982), WARGAMES (1983) et UNE CRÉATURE DE RÊVE (1985, Weird Science) faisaient déjà rêver les teenagers frustrés devant leurs petits Amstrad, Commodore ou Apple IIc basiques, le cinéma de SF se jouait de plus en plus des virtualités dans les années 90, les horizons lointains se dématérialisant pour se redéfinir en dimensions profondes. Pour cela nous faut-il un guide psychotique comme Jobe dans LE COBAYE (1992, The Lawnmower Man) de Brett Leonard ?
Jobe, un homme simple d’esprit fait l’objet d’une expérience scientifique basée sur la réalité virtuelle. Son intelligence se développe de manière extraordinaire, jusqu’à lui conférer des pouvoirs parapsychologiques, mais dans le même temps son équilibre mental est de plus en plus perturbé…
Il faut bien reconnaître que les effets digitaux du COBAYE paraissent bien basiques pour un spectateur contemporain malgré la qualité du sujet. Jobe est aussi finalement de retour quatre ans après le premier opus, dans LE COBAYE 2 (1996, Lawnmower Man 2: Beyond Cyberspace) de Farhad Mann. De 1996 à 1998, LE COBAYE 2 est déjà, avec DARK CITY en 1998, une bonne transition avec le premier MATRIX (1998).
Seul survivant de l’explosion d’un mystérieux laboratoire, Jobe, simple d’esprit devenu demi-dieu cybernétique, est entre la vie et la mort. Le Dr. Cori Platt entreprend de reconstruire l’esprit de Jobe en utilisant l’informatique et la réalité virtuelle. Pendant ce temps, le scientifique Benjamin Trace se bat pour conserver l’exploitation de son invention : un programme de réalité virtuelle nommé « CHIRON ». John Walker, un homme d’affaires cupide, s’empare de « CHIRON » pour réussir son projet démoniaque : contrôler l’accès à toutes les informations du monde. Pour l’aider dans son projet, Walker pense alors à Jobe. Seul le scientifique Trace peut contrer Jobe devenu une monstruosité synthétique et dotée d’une puissance incommensurable…
Pour proposer une virtualité plus large encore et vers d’autres horizons, Paul Verhoeven adapte au début des années 90, « We Can Remember it for You Wholesale » de Philip K. Dick pour son TOTAL RECALL (1990).
2048. Doug Quaid rêve chaque nuit qu’il est sur la planète Mars à la recherche de la belle Melina. Sa femme, Lori, s’efforce de dissiper ce fantasme. Doug va bientôt s’apercevoir que son rêve était artificiel et que sa femme est une espionne chargée de veiller à son reconditionnement mental. Il se souvient d’un séjour réel sur Mars, à l’époque où il était l’agent le plus redouté du cruel Coohagen. Il décide de s’envoler sur Mars à la recherche de son énigmatique passé…
Sur cette même logique, mais en se détachant des codes du space-opera pour se plonger dans un univers plus primaire et dérivé de la SF, le Dieselpunk, David Cronenberg adapte le roman censuré de William S. Burroughs pour LE FESTIN NU (1991, The Naked Lunch).
Petite parenthèse pour paraphraser Yom Vimeu sur sa page FB Ma Science-Fiction : « Le Steampunk, le Cyberpunk, le Dieselpunk, le Space Opera, etc… sont des sous-genres de la Science-Fiction car ce n’est en général que le contexte qui change. Le Steampunk est de la science fiction qui se déroule pendant l’époque victorienne, le dieselpunk se déroule plutôt autour de la Seconde Guerre mondiale, le space opera se déroule sur une (mais souvent plusieurs) planètes extraterrestres… ».
New York 1953. Bill Lee, junkie repenti, est exterminateur et passe ses jours à occire les insectes pullulant dans les bas quartiers. Son épouse, Joan, s’injecte cette poudre mortelle dans les veines et connaît des extases ineffables. En proie à des hallucinations qui lui font voir un insecte géant et tyrannique, Bill consulte un charlatan qui lui fait prendre une poudre à base de centipèdes brésiliens. Il tue son épouse accidentellement en jouant à Guillaume Tell. Il prend la fuite et se réfugie dans l’Interzone de Tanger où vivent des artistes et des exilés à la recherche de plaisirs illicites. Ses hallucinations s’aggravent, il devient l’espion d’une mystérieuse puissance extraterrestre. Il est entraîné dans des rêves, des rites et des épreuves qui le poussent inexorablement à écrire son chef d’œuvre: « le festin nu »…
On retrouve ce jeu de virtualité toxicologique mais avec beaucoup d’humour et moins d’effets graphiques dans LAS VEGAS PARANO (1998) de Terry Gilliam.
Mais David Cronenberg ira plus loin encore avec EXISTENZ (1999), un film cyberpunk où la virtualité se mêle aux univers des jeux vidéo.
Dans un futur proche, les joueurs de jeux vidéo sont reliés à un monde virtuel grâce à une console appelée pod, amphibien génétiquement modifié qui se connecte au système nerveux du joueur au travers d’un bioport, un trou percé à la base du dos du joueur. La démonstration du tout dernier jeu d’Allegra Geller tourne au cauchemar par l’intervention d’un groupe de Réalistes, fanatiques opposés à la « technologisation » de l’homme ; il ne s’agit plus de vivre une aventure, mais d’y survivre…
Pour rembobiner un peu sur mon propos au sujet du FESTIN NU (1991), on retrouve cette même oscillation vers une vraie tendance Steampunk ou Dieselpunk tout le long des années 90 que ce soit, par exemple, dans CRONOS (1993) de Guillermo del Toro…
Un antiquaire, grand-père d’une fillette orpheline, découvre par hasard un curieux scarabée en or dans le socle d’une statue d’ange en bois, qu’il est en train de nettoyer dans sa boutique. L’objet intrigue d’autant plus ce professionnel qu’il présente une petite molette. Curieux de comprendre la fonction de ce qui ne semble pas être qu’un gros bijou en forme de galet tenant parfaitement dans la paume de main, le vieil homme (dont le nom est « Jesús Gris ») tourne avec précaution la molette qui n’ouvre pas le scarabée mais se révèle être un remontoir activant un mouvement d’horlogerie et un compte à rebours vers une forme particulière de « dépendance » est enclenché…
… ou dans LA CITÉ DES ENFANTS PERDUS (1995) de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet :
À une époque indéterminée, dans une société steampunk au large d’une ville portuaire, Krank vit sur une île artificielle. C’est un vieil homme, un être issu des expériences d’un scientifique disparu, comme les clones qui l’entourent et d’autres créatures ratées. Krank ne rêve pas. Aussi fait-il enlever des enfants dans la ville afin de leur voler leurs rêves, mais il n’y trouve que des cauchemars. Miette, une petite voleuse débrouillarde exploitée par deux sœurs siamoises aussi cruelles que cupides, s’allie avec One, un costaud de foire, afin de retrouver Denrée, le petit frère de One que Krank a fait enlever…
… ou même dans le court-métrage de Jan Kounen, LE DERNIER CHAPERON ROUGE (1996), dont les créations steampunks futuristes sont créées par Marc Caro.
Un monstre né d’une reine est abandonné par celle-ci car elle ne supporte pas l’idée d’avoir enfanté une telle horreur. Ce monstre découvre un jour un engin souterrain libérant une jeune chaperon plus belle que le jour. Voyant cela comme un signe de Dieu, le monstre ne peut s’empêcher de la massacrer. Mais l’engin renfermait un millier de ces chaperons qui chaque jour, les unes après les autres, surgissent à leur tour et se font massacrer, jusqu’au jour où l’une d’entre elles, parvenue à déjouer le monstre, regrette de ne plus pouvoir danser…
Mais pour en revenir au cyberpunk au sens noble du terme, il s’est considérablement développé du côté du Pays du Soleil Levant que ce soit par le biais de l’informatique ou par celui de l’inventivité et l’interactivité des mangas. Et nous présentions d’ailleurs en fin d’article sur le cinéma post-apocalyptique des années 80 sur CosmoFiction, le film culte de Katsuhiro Ōtomo AKIRA (1988, アキラ) dont l’introduction montre la destruction de Tokyo le 16 juillet 1988, le jour même de la sortie du film au Japon.
31 ans plus tard, après la Troisième Guerre mondiale, en 2019, Neo-Tokyo est une mégalopole corrompue et sillonnée par des bandes de jeunes motards désœuvrés et drogués. Une nuit, l’un d’eux, Tetsuo, a un accident en essayant d’éviter ce qui semble être d’abord un jeune garçon mais qui a un visage de vieillard. Il est capturé par l’armée et est l’objet de nombreux tests dans le cadre d’un projet militaire ultra secret pour repérer et former des êtres possédant des prédispositions à des pouvoirs psychiques…
Préfigurant JOHNNY MNEMONIC, STRANGE DAYS et même MATRIX, CIRCUITRY MAN (1990) de Steven Lovy est un film cyberpunk bourré de personnages mi-humains, mi-machines qui évoluent dans un futur post-apocalyptique « branché » peuplé de « déconnectés » (à moins que ce soit l’inverse…).
Dans un futur où la surface de la terre est devenue invivable, l’humanité vit désormais dans des villes souterraines. L’un des rares plaisirs est devenu une sorte de stupéfiant électronique pouvant être directement branché sur le cerveau. Lori, un ancien garde du corps féminin, dérobe une mallette remplie de ces puces et part avec Danner, un androïde, pour les introduire a New York. Se lance à leur poursuite Plughead, un dangereux criminel, surnommé ainsi à cause des nombreuses prises qui ornent son cuir chevelu, lui permettant de tester directement toutes les puces qu’il trouve…
Le film de Steven Lovy a aussi engendré une suite en 1994, réalisée par Jim Metzler et inédite en France : PLUGHEAD REWIRED : CIRCUITRY MAN 2 avec de nouveau Vernon Wells et avec Traci Lords en prime.
Dans le contexte d’un futur pollué, agent du FBI sort l’androïde Danner d’un hôpital psychiatrique pour le forcer à l’aider à traquer le criminel Plughead. Mais Plughead qui a des démêlés avec Danner a devancé ses propres plans en forçant une scientifique à fabriquer des points de longévité qu’il a l’intention de vendre à de riches clients…
En 1991, le nanardeur Albert Pyun est de retour avec une nouvelle série B de SF produite par Full Moon et qui reprend à son compte certaines influences issues de RUNNING MAN (1987), de TOTAL RECALL (1990) et de certains post-nukes des 80′s, tout en diluant savamment du cyber-punk dans du space-opera. C’est DOLLMAN (1991), interprété par Tim Thomerson (METALSTORM, TRANCERS, AIGLE DE FER, CHERRY 2000… Et il joue aussi le père dans AUX FRONTIÈRES DE L’AUBE).
Brick Bardo est un voyageur de l’espace qui est obligé de se poser sur Terre. Sur sa planète, il est un policier d’une stature imposante. Sur Terre, il n’est pas plus grand qu’une poupée. Ses ennemis qui le poursuivent vont avoir le même problème de taille. Chacun va trouver de l’aide. Le premier auprès d’une femme et son enfant, les seconds auprès d’un gang local. Les intentions des ennemis de Brick sont particulièrement belliqueuses, et il va devoir les affronter pour protéger ceux qui l’on aidé et sauver la Terre…
Je ne m’attarderai pas trop sur la suite de ce film BLOODMATCH (1991) qu’Albert Pyun a tourné dans le but de surfer sur la petite mode des films de kickboxing.
Brick Bardo est décidé à venger la mort de son frère, impliqué malgré lui dans un scandale lié à la lutte clandestine dans un circuit de kickboxing et qui a été tué avant d’avoir pu exposer les vrais coupables…
Plus dans la logique d’un Slasher de SF, LE TUEUR DU FUTUR (1993, Ghost in the Machine) de Rachel Talalay raconte une étrange histoire assez prenante qui dépasse le concept de SHOCKER (1989). Un compromis entre le film de Wes Craven, le tueur ne se déplaçant plus par le biais de l’électricité mais par celui des données informatiques d’une ville entière, et du thriller paranoïaque, TRAQUE SUR INTERNET (1995, The Net). La fin du film se concluant presque à la manière du COBAYE (1992, The Lawnmower Man).
Karl Hochman, vendeur de logiciels et tueur en série, a pour principe de subtiliser le carnet d’adresses de ses victimes et de supprimer toutes leurs relations dont les adresses sont inscrites dans le-dit carnet. Un jour Terry Munroe, jeune femme qui élève seul son fils Jean, vient tester un ordinateur dans le magasin ou travaille Karl Hochman…
Avec Karen Allen s’embellissant avec les années, et Chris Mulkey (DREAMSCAPE, RUNAWAY, HIDDEN, THE FAN…).
Toujours dans le genre du Slasher virtuel, BRAINSCAN (1994) de John Flynn est réussi, particulièrement sombre et bien amené par le jeune Edward Furlong qui semble à peine sorti de TERMINATOR 2 (1991, Terminator 2: Judgment Day) et Frank Langella recyclé en inspecteur de police grisonnant depuis DRACULA (1979) et LES MAÎTRES DE L’UNIVERS. BRAINSCAN étant aussi une sorte de dérivé heavy-geek-movie du concept de BENNY’S VIDEO (1993) de Michael Haneke.
Lorsque Michael, un fou furieux d’informatique, de jeux vidéo, de heavy metal et de films d’horreur reçoit un jeu de réalité virtuelle appelé « Brainscan », il ne peut résister à la tentation et se met à jouer. Michael se voit dans la peau d’un meurtrier et commet un meurtre en simulation. Mais à son réveil, son excitation se transforme rapidement en crainte lorsque le journal télévisé rapporte un meurtre sauvage perpétré dans son voisinage. Est-ce juste une coïncidence ?…
Nettement plus Z sur le fond comme sur la forme, et bien que le slogan du film y mettent les formes (« Pamela Anderson… Ses pensées les plus secrètes mises à nu… »), NAKED SOULS (1995) de Lyndon Chubbuck raconte l’histoire d’Edward, un chercheur, et ses relations avec l’artiste Britt, sa petite amie. Edward fait des recherches pour tenter de lire et d’enregistrer les pensées des gens. Il y passe tellement de temps qu’il lui en reste peu à consacrer à Britt. Juste au moment où il est sur le point d’abandonner ses tentatives, il est contacté par le mystérieux Everett Longstreet qui lui offre à la fois un local pour continuer son travail et un financement illimité. Alors qu’Edward est sur le point de toucher au but, il commence à suspecter Everett et ses motifs cachés, car il se rend compte que ce à quoi il est sur le point d’arriver, ce n’est pas seulement la possibilité de pénétrer dans les esprits mais ce sont aussi les secrets de la vie éternelle…
Pamela Anderson y côtoie Dean Stockwell pour le meilleur mais surtout pour le pire. Par ailleurs, j’éviterai de m’étendre sur les suites de SCANNERS (1981) de David Cronenberg, celles-ci se déclinant en SCANNER COP (1994) de Pierre David :
Les scanners sont différents des autres hommes. Ils ont le don de lire dans les pensées en scannant les cerveaux, mais ils ont aussi le pouvoir de provoquer une douleur si forte que le cerveau implose. Forrester, qui veut devenir chef de la police puis maire, va manipuler les scanners et utiliser leur force destructrice. Avec le docteur Morse ils ont crée une drogue permettant le contrôle et le maintien des scanners dans un état d’esclavage et de dépendance…
Et SCANNER COP 2 (1995) de Steve Barnett :
Le policier Sam Staziak a un pouvoir particulier, c’est un scanner. Ce super-flic a un mortel ennemi,scanner lui aussi : Volkin, un tueur sadique bien décidé à se venger d’avoir été autrefois arrêté et emprisonné par Staziak…
L’année 1995 est celle de JOHNNY MNEMONIC (1995) de Robert Longo et de STRANGE DAYS (1995) de Kathryn Bigelow, deux films cyberpunks américains par excellence et propulsant comme star geek le jeune acteur Keanu Reeves quatre ans avant MATRIX. À ses côtés Dolph Lundgren, Takeshi Kitano, Ice-T et Udo Kier se partagent les rôles principaux.
En 2021, les multinationales, craignant l’espionnage industriel, ont recours à des coursiers qui se sont fait poser un implant dans le cerveau pour pouvoir transporter des informations, prenant livraison de mémoire en un lieu pour la décharger en un autre. Johnny Mnemonic est un coursier de cette ère de l’information qui transporte des données qu’il ignore et qui est poursuivi par une multinationale cherchant à tout prix à les récupérer…
Avec plus de moyens, STRANGE DAYS (1995) est un film très différent du précédent, mais visuellement impressionnant :
Los Angeles, quelques jours avant l’an 2000, Lenny Nero un flic déchu reconverti en dealer de clips prohibés, utilisant la technologie SQUID, capable d’enregistrer les flux du cortex cérébral et de les restituer à l’identique, reçoit un blackjack anonyme : l’assassinat en direct d’une amie à lui…
LA CLÉ DES MONDES PARALLÈLES (1996, Crossworlds) de Krishna Rao est une bonne série B interprétée par Rutger Hauer et Jack Black et qui propose une intrigue à base d’univers dimensionnels que JUMANJI (1995) de Joe Johnston a sûrement plus ou moins indirectement inspiré.
À la suite d’une soirée trop bien arrosée à Los Angeles, Joe Talbot se retrouve plongé dans une autre dimension. Tout d’abord, il ne s’en rend pas compte. Il lui semble vivre un rêve étrange qui se révèle bien vite être un cauchemar. En effet, des tueurs sont à ses trousses, tentant de lui reprendre un mystérieux médaillon. Il s’avère que celui-ci est une clef qui ouvre l’accès aux mondes parallèles. Ignorant son pouvoir, Joe ne sait pas qu’il peut devenir maître de l’univers. Transporté dans cette autre dimension, il rencontre une jeune femme, Laura, et un être mystérieux, A.T., qui vont l’aider à sauver la Terre…
Puis avec la fin des années 90, c’est l’arrivée de CUBE (1997) de Vincenzo Natali, qui ira plus loin encore dans la virtualité avec CYPHER en 2002, CUBE devenant aussi plus ou moins une saga futuriste au cours des épisodes. Puis c’est DARK CITY (1997) et THE TRUMAN SHOW (1998) de deux Australiens, Alex Proyas et Peter Weir, qui anticipent le mieux l’arrivée de MATRIX.
Mais pour rester sur DARK CITY :
Un homme se réveille dans son bain, une goutte de sang perle sur son front. Il ne se souvient de rien, il met des vêtements neufs déposés dans sa chambre d’hôtel quand il reçoit un appel téléphonique anonyme. On le prévient qu’ »ils » arrivent et qu’il ne doit jamais « les » laisser l’attraper. Au moment où il prend la fuite, il aperçoit le corps d’une victime sur le sol. Il est poursuivi à la fois par un détective qui enquête sur les meurtres qu’il aurait soi-disant commis et par d’étranges hommes pâles et chauves, tous habillés de la même façon. Au fur et à mesure de ses recherches, il apprend que ces hommes mystérieux aux pouvoirs surnaturels endorment toute la population chaque nuit et recomposent entièrement la ville ainsi que les souvenirs de ses habitants…
Puis vient enfin l’ère de MATRIX (1998, The Matrix) d’Andy et Larry Wachowski pour conclure cette décennie virtuelle des années 90 et ouvrir une parenthèse vers les années 2000 :
Thomas A. Anderson, un jeune informaticien connu dans le monde du hacking sous le pseudonyme de Néo, est contacté via son ordinateur par ce qu’il pense être un groupe de hackers. Ils lui font découvrir que le monde dans lequel il vit n’est qu’un monde virtuel dans lequel les êtres humains sont gardés sous contrôle. Morpheus, le capitaine du Nebuchadnezzar, contacte Néo et pense que celui-ci est l’Élu qui peut libérer les êtres humains du joug des machines et prendre le contrôle de la matrice (selon ses croyances et ses convictions)…
Fin de la première partie.
- Trapard -