Croisements entre les héros du cinéma de catch nord-américain et les super-héros costumés des DC Comics, ces fameux « luchadores » sont très nombreux à avoir eu leurs moments de gloire cinématographique au Mexique mais aussi au-delà de ses frontières. Je profite qu’un certain nombre de films de lucha libre soient consultables en entiers (mais en v.o.) sur YouTube pour vous présenter quelques-uns de ces justiciers masqués (si vous avez raté le début, consultez les parties 1 et 2).
LUCY OSORIO, LOS CAMPEONES JUSTICIEROS, LE PROFESSEUR ZOVEK et LOS JAGUARES
LUCY OSORIO
Elle est incarnée par l’actrice Norma Lazareno.
Elle est l’héroïne d’un bon film d’horreur de lucha libre réalisé par René Cardona.
- SEX MONSTERS (1969) aka LA HORRIPILANTE BESTIA HUMANA aka NIGHT OF THE BLOODY APES de René Cardona. Le film est ICI.
Un film étonnamment gore pour son époque. Julio, Le fils du Dr Krauzman est très malade et va mourir. Son père lui greffe le cœur d’un gorille pour le sauver, mais il se transforme en un monstre dément qui tue tout ce qui bouge, redevenant humain de temps en temps. Lucy Osorio devra affronter la créature à l’apparence simiesque.
LOS CAMPEONES JUSTICIEROS
C’est la fine équipe réunie avec :
BLUE DEMON
MIL MÀSCARAS
LA SOMBRA VENGADORA (Le retour !)
TINIEBLAS
BLACK SHADOW
- LOS CAMPEONES JUSTICIEROS (1971) de Federico Curiel.
Nos cinq héros du ring vont être confrontés à la Mano Negra, mieux connu sous le nom de Dr Marius Zarkoff, qui a réussi à créer une armée de lutteurs nains. Zarkoff commence à kidnapper La Sombra Vengadora et plusieurs femmes et c’est l’affrontement inévitable avec les autres CAMPEONES JUSTICIEROS…
LE PROFESSEUR ZOVEK
Zovek (1940-1974)
Voilà un lutteur très différent des précédents puisque ZOVEK, de son vrai nom Francisco Javier Chapa del Bosque, était surtout un magicien très réputé au Mexique pour ses spectacles très spectaculaires. Il était le Harry Houdini ou le David Copperfield mexicain, mais dans des domaines très divers et très spécialisés. Ses pouvoirs magiques étaient entourés de toutes sortes de légendes et de mystères, et il était autant connu comme télékinésiste, comme hypnotiseur que comme un excellent sportif.
Le Professeur Zovek était un expert des arts martiaux, il a maîtrisé plusieurs styles orientaux comme le judo, le karaté et le yoga, comme la boxe occidentale et la lucha libre mexicaine, jusqu’à l’escrime. Il a combiné ces sports et a créé son propre système physique qu’il a enseigné à des troupes d’élite de l’armée mexicaine et la police militaire qu’on appelait les »combatekas ».
Il s’est fait connaître de tout le Mexique, en 1969, lors d’une émission diffusée sur la télévision mexicaine dans laquelle on le voyait escaladant une prison et se libérant de pièges mortels. Il participa à de nombreuses autres émissions, risquant sa vie dans des buts caritatifs, et bien que ses pouvoirs de magicien étaient mis en doute, ses spectacles étaient très populaires et très physiques. Le but de ces émissions étaient aussi de jouer avec des records comme de nager pendant huit heures sans s’arrêter dans le but de récolter de l’argent pour la Croix-Rouge, comme de sauter à la corde pendant près de 9 heures, d’arrêter 8 motos en course en utilisant ses dents reliées à un dispositif avec un rouage de longues chaînes…
Il est devenu si célèbre que des producteurs de cinéma lui ont offert un contrat de 9 films. Il tourna L’INCROYABLE PROFESSEUR ZOVEK (1972) ainsi que BLUE DEMON Y ZOVEK EN LA INVASION DE LOS MUERTOS (1974), tous les deux réalisés par René Cardona. Mais ZOVEK ne put tourner toutes ses scènes pour le second film, car parallèlement au tournage, participant à l’inauguration d’un cirque dans la région de Cuautitlan Izcalli, il fit une chute d’une hauteur de 200 mètres d’un hélicoptère et se tua sur le coup.
- L’INCROYABLE PROFESSEUR ZOVEK (1972)
Trois scientifiques meurent dans un crash d’avion. Grâce à ses pouvoirs psychiques, Zovek découvre que le Professeur Druso est le seul survivant et qu’il veut utiliser les recherches des autres scientifiques afin de transformer les gens en monstres…
L’univers chaotique de la fin du film n’est pas sans rappeler celui de CABAL (1990, Nightbreed) de Clive Barker.
- BLUE DEMON Y ZOVEK EN LA INVASION DE LOS MUERTOS (1974).
Le Professeur Bruno Volpi voit d’étranges apparitions sur une falaise. Il envoie un message au professeur Zovek pour lui demander de l’aider à découvrir leurs sens. Zovek utilise ses pouvoirs pour comprendre qu’une tragédie cosmique va se dérouler. Leurs craintes se révèlent fondées quand une boule de feu tombe du ciel provoquant la résurrection des morts devenant des zombies avides de chair humaine…
LOS JAGUARES
ci-dessous : EL JAGUAR DES COLUMBIA
en compagnie de SANTO
À l’origine, il y a le catcheur colombien EL JAGUAR DES COLUMBIA qui pratiquait la lucha libre mexicaine en Amérique du Sud comme au Mexique. Le réalisateur colombien, Juan Manuel Herrera réunit trois catcheurs arborant le costume du Jaguar de Colombie et fit produire deux films de lucha libre au Mexique à une époque où le genre était sur le déclin. Il réalisa lui-même deux films d’action et fantastiques modernes mettant en vedettes les trois JAGUARES.
- KARLA CONTRA LOS JAGUARES (1974)
Karla est à la tête d’un groupe de scientifiques qui créent des automates commettant des vols dans les banques pour son compte personnel. Les Jaguars sont appelés par la police pour tenter de contrecarrer les plans de Karla…
Le film est ICI.
- LOS JAGUARES CONTRA EL INVASOR MISTERIOSO (1975).
Des extraterrestres ont l’intention de conquérir l’économie de la Terre grâce à la vente de milliers de diamants. Pour arrêter ce plan sinistre, les autorités demandent l’aide des Jaguars…
Le film est ICI.
Enfin, pour conclure ce dossier, un certain nombre de ces lutteurs aujourd’hui décédés ou très âgés ont déjà leur succession assurée. Ainsi EL HIJO DE SANTO est catcheur et comédien dans un certain nombre de films, EL HIJO DE BLUE DEMON est présent sur les rings et EL HIJO DE ZOVEK continue de pratiquer des spectacles de magie très visuels et très physiques. Et d’autres catcheurs mexicains apparaissent de temps à autres, comme EL FANTASMA et EL HIJO DEL FANTASMA.
- Trapard -
- FIN DU DOSSIER -
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INDEX DU BLOG / GUIDE ALTAÏRIEN
Croisements entre les héros du cinéma de catch nord-américain et les super-héros costumés des DC Comics, ces fameux « luchadores » sont très nombreux à avoir eu leurs moments de gloire cinématographique au Mexique mais aussi au-delà de ses frontières. Je profite qu’un certain nombre de films de lucha libre soient consultables en entiers (mais en v.o.) sur YouTube pour vous présenter quelques-uns de ces justiciers masqués (la première partie du dossier est disponible ici).
BLUE DEMON, EL ENMASCARADO DE ORO, LAS MUJERES PANTERAS, LA MUJER MURCIELAGO et MIL MÀSCARAS
BLUE DEMON, EL DEMONIO AZÙL
autrement dit, LE DÉMON BLEU.
Alejandro Muñoz Moreno (1922-2000)
BLUE DEMON est largement considéré comme l’un des plus grands catcheurs mexicains de son temps. Il a commencé sa carrière cinématographique en apparaissant comme caméo dans plusieurs films de lucha libre tournés en 1961.
Petite parenthèse avec cet ASESINOS DE LA LUCHA LIBRE (1962) réalisé par Manuel Muñoz et qui est un mélange de thriller policier plutôt rural et de western avec une enquête qui se déroule dans le milieu du catch. Un luchador de la région y est suspecté de plusieurs meurtres. BLUE DEMON y joue un rôle de luchador avant de jouer les premiers rôles qu’on lui connait à partir de 1964.
En 1964, Enrique Vergara, le producteur des films Santo qui étaient alors très populaires, a décidé de diversifier ses têtes d’affiches en proposant à BLUE DEMON, alors âgé de 42 ans, de jouer dans sa propre série de films de lucha libre. Les sujets de ses films sont alors très semblables à ceux des films avec SANTO qui demanda une augmentation de salaire puisque Vergara voulait mettre en avant une deuxième star de cinéma lui faisant ainsi de l’ombre.
De 1964 à 1977, BLUE DEMON a joué dans un total de 25 films de lucha libre. Parmi ces films, SANTO est la co-vedette de neuf d’entre eux, bien que les deux lutteurs n’ont jamais été de bons amis dans la vie. Dans trois de ses films, BLUE DEMON a joué en tant que chef d’un escadron de super-héros masqués, appelés LOS CAMPEONES JUSTICIEROS.
Comme pour SANTO, je partagerai aussi quelques liens de films avec BLUE DEMON qui sont consultables sur YouTube.
- BLUE DEMON CONTRA EL PODER SATÀNICO (1966) de Chano Urueta. Le film est ICI.
Un alchimiste est emprisonné et condamné à mort, mais il se place dans une sorte transe mortelle avant son exécution en utilisant une puissance satanique et il est enterré. Cinquante ans plus tard, deux fossoyeurs déterrent son cercueil et sont tués par le sorcier ressuscité. Alors qu’il commence à assassiner de jeunes femmes, Blue Demon intervient…
- LA SOMBRA DEL MURCIÉLAGO (1966) de Federico Curiel.
Celui-ci n’est pas sur YouTube mais il a l’air vraiment excellent avec son mélange des thèmes du Fantôme de l’Opéra et du film de vampires :
Un ancien lutteur nommé « Bat » a pris sa retraite après que son visage ait été défiguré lors une confrontation. Désormais, il vit dans une grotte, dans laquelle il joue l’organe entouré d’assistants fantomatiques qui lui kidnappent des femmes pour son plaisir personnel, jusqu’à ce que Blue Demon intervienne…
Voici quelques titres où BLUE DEMON y côtoie EL SANTO :
- SANTO Y BLUE DEMON EN EL MUNDO DE LOS MUERTOS (1970) de Gilberto Martínez Solares.
Année 1676 : un ancêtre de Santo est victime de la malédiction d’une sorcière maléfique. Trois siècles plus tard, Santo aidé de Blue Demon sera obligé de descendre dans le monde des morts pour casser le maléfice et sauver sa bien-aimée…
- SANTO CONTRA LAS MOMIAS DE GUANAJUATO (1972) de Federico Curiel.
BLUE DEMON se retrouve aux côtés de SANTO, mais aussi de MIL MÀSCARAS et de SATAN pour affronter des momies aztèques ressuscitées qui s’échappent d’un musée…
- SANTO Y BLUE DEMON CONTRA EL DR. FRANKENSTEIN (1974) de Miguel M. Delgado.
Santo, et son partenaire Blue Demon, sont une fois de plus aux prises avec le mal après la mort de l’épouse bien-aimée du Dr Irving Frankenstein. Celui-ci devient obsédé par le besoin de la ramener à la vie. Pour cela il fait kidnapper et tuer de belles jeunes femmes pour recréer un être mi-zombie, mi-robot qui exécutera ses ordres…
EL ENMASCARADO DE ORO
autrement dit, L’HOMME AU MASQUE D’OR
Je n’ai jamais vu cet EL ENMASCARADO DE ORO CONTRA EL ASESINO INVISIBLE (1965), incarné par le luchador Jorge Rivero et réalisé par René Cardona, et je le regrette bien.
LAS MUJERES PANTERAS
autrement dit, LES FEMMES PANTHÈRES
Ariadna Welter, Elizabeth Campbell et Yolanda Montes (Tongo)
Les films des deux LUCHADORAS ont forcément inspiré d’autres films avec de jolies catcheuses, et c’est le cas avec ces MUJERES PANTERAS, où Elizabeth Campbell y a d’ailleurs un nouveau rôle de catcheuse affrontant d’autres monstres.
LA MUJERES PANTERAS (1967) de René Cardona. Le film est ICI.
Satanasa est la redoutable adversaire principale de nos deux luchadoras et elle est également impliquée avec une bande de gangsters locaux dans un culte de femmes panthères sanguinaires. Une de ces femmes panthères, Tongo, est une artiste de boîte de nuit qui se transforme périodiquement en monstre félin et égorge ses victimes. Nos luchadoras doivent affronter des femmes panthères sur le ring ainsi que la sorcière Satanasa qui se cache dans une grotte avec ses serviteurs et qui pratique la magie noire pour faire ressusciter une armée de zombies…
LA MUJER MURCIELAGO
autrement dit, LA FEMME CHAUVE-SOURIS
LA MUJER MURCIELAGO c’est la FEMME CHAUVE-SOURIS, et c’est évidemment une version mexicaine de BATWOMAN.
Souvenez-vous : de 1966 à 1968, Adam West et Burt Ward incarnaient Batman et Robin dans la série TV américaine ultra-culte. BATGIRL, la version au féminin et pour teenagers de BATMAN créé en 1961 par DC Comics (tandis que BATWOMAN avait déjà été créée en 1956) débarque elle aussi sur les petits écrans avec le personnage de Barbara Gordon alias Batgirl dans la dernière saison de la série dès 1967 sous les traits de la jeune et jolie Yvonne Craig. Ce qu’il manquait peut-être à Yvonne Craig et à Batgirl, c’était une touche moins teen, plus adulte et plus sexy finalement, et voila sûrement pourquoi le cinéaste mexicain René Cardona a offert à la pulpeuse comédienne italienne Maura Monti le rôle de Batwoman. Maura Monti incarnait justement l’une des séduisantes Martiennes affrontant Santo, el Enmascarado de Plata dans SUPERMAN CONTRE L’INVASION DES MARTIENS d’Alfredo B. Crevenna l’année précédente.
Après avoir été défiguré par Batwoman lors d’un combat, le Dr Williams, un savant fou, espère prendre sa revanche sur la justicière masquée. Pour cela, le savant kidnappe des lutteurs afin de leur prélever la glande pinéale qu’il greffe à des poissons, pour ainsi pouvoir créer une race mutante d’hommes poissons capables d’évoluer sur terre comme dans les mers…
MIL MÀSCARAS
autrement dit, MILLE MASQUES
(il change régulièrement de masque et de look)
aka Aaron Rodríguez Arellano
Mil Mascaras est l’un des rares combattants qui possède le statut de légende au Mexique, aux États-Unis, en Amérique du Sud et au Japon.
Au début de 1966, le producteur mexicain Enrique Vergara était à la recherche d’un nouveau lutteur masqué pour jouer dans des films d’horreur de lucha libre jusqu’à ce qu’il trouve le personnage de MIL MÀSCARAS. C’est Valente Pérez Hernández (alors propriétaire du magazine de catch Lucha Libre) qui créa le personnage. Les deux stars régulières des productions Vergara n’étaient plus disponibles pour tourner dans ses films. SANTO venait de le quitter pour un litige sur son contrat tandis que BLUE DEMON s’était blessé de manière inattendue et a exigé un temps de convalescence. Sans vouloir perdre de profits, Vergara a décidé d’offrir un rôle à MIL MÀSCARAS dans ses deux prochains films. MIL MÀSCARAS tourna finalement durant 15 années, et en apparaissant dans un total de 17 films.
Mil Mascaras est toujours actif dans la lucha libre aujourd’hui, du haut de ses soixante et onze ans. Il a des milliers de fans partout dans le monde monde, et ses films sont devenus cultes et très recherchés et collectionnés par les fans du genre.
Voici quelques-uns de ces films trouvés ça et là sur YouTube :
- MIL MÀSCARAS (1966) de Jaime Salvador.
Ce premier film, intitulé tout simplement MIL MÀSCARAS a été tourné en noir et blanc, et était inspiré par les bandes dessinées ou romans mettant en scène le personnage de DOC SAVAGE alors très populaire dans les années 60. En gros, une équipe de scientifiques a, dès sa naissance, entraîné son corps et son esprit pour leur donner des capacités quasi surhumaines. Il en a gardé une énorme force physique, une très grande endurance, une mémoire photographique, une maîtrise parfaite de la lucha libre et de larges connaissances scientifiques. Il redresse les torts et punit les méchants…
- LAS VAMPIRAS (1968) de Federico Curiel.
Une histoire de vampires dans lequel MIL MÀSCARAS côtoie John Carradine.
En 1970, de nouveau sous la direction de Curiel, Mil Mascaras est lié aux deux autres plus grands combattants de cinéma mexicain – Blue Demon et El Santo – dans le film LAS MOMIAS DE GUANAJUATO, une production qui bénéficie d’un succès d’estime parmi les fans le genre.
- EL PODER NEGRO (1975) d’Alfredo B. Crevenna.
Ce film raconte la vie du catcheur EL PODER NEGRO. Entre discrimination raciale et l’environnement rude des dockers mexicains, ascension d’un jeune catcheur africain…
EL PODER NEGRO est un des rares films de la Blaxploitation des films de Lucha Libre et le catcheur afro-américain y côtoie de nombreuses célébrités comme le body-builder, Sergio Oliva, et évidemment, MIL MÀSCARAS.
Le dernier film dans lequel MIL MÀSCARAS fait équipe avec BLUE DEMON et SANTO a été MISTERIO EN LAS BERMUDAS (1977), qui est considéré par les fans de cinéma de lucha libre mexicains comme les derniers grands classiques de cette longue série.
- Trapard -
- FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE -
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INDEX DU BLOG / GUIDE ALTAÏRIEN
Non, ce ne sont ni les BIO-MAN ni les POWER RANGERS, mais ce sont aussi des Justiciers aux grands cœurs. Ils ne sont pas japonais mais mexicains et ils étaient déjà présents sur les écrans dans les années 50 et 60. Sur la photo, c’est une partie de l’équipe de LOS CAMPEONES JUSTICIEROS, des catcheurs mexicains pratiquant la « lucha libre » nationale mexicaine. Croisements entre les héros du cinéma de catch nord-américain et les super-héros costumés des DC Comics, ces fameux « luchadores » sont très nombreux à avoir eu leurs moments de gloire cinématographique au Mexique mais aussi au-delà de ses frontières. Je profite qu’un certain nombre de films de lucha libre soient consultables en entiers (mais en v.o.) sur YouTube pour vous présenter quelques-uns de ces justiciers masqués.
LA SOMBRA VENGADORA, SANTO, NEUTRON, ÁNGEL ET SATAN et LAS LUCHADORAS
LA SOMBRA VENGADORA
autrement dit, L’OMBRE VENGERESSE.
Mais il est aussi connu comme étant THE AVENGING SHADOW,
Mais vous pouvez l’appeler LA SOMBRA.
Il est le « Luchador » du cinéma le plus agile et le plus souple.
Sûrement l’un des plus anciens héros des films de lucha libre. Il affronte le Mal caché derrière son masque noir strié d’un éclair blanc et sa longue cape noire, et il est souvent le héros de westerns mexicains où il est, tel Zorro, un autre vengeur masqué, le complice des péones et des opprimés. Il est considéré comme l’un des premiers héros arborant ce look gothique latino-américain dont il est en quelque sorte la franchise dès les années 1950 avec 6 films. D’abord catcheur et cascadeur pour le cinéma, ses quatre premières apparitions en tête d’affiche sont dans LA SOMBRA VENGADORA, LA SOMBRA VENGADORA CONTRA LA MANO NEGRA, EL TESORO DE PANCHO VILLA, et EL SECRETO DE PANCHO VILLA, tournés dans cet ordre, et tous les quatre en 1954, et réalisés par Rafael Baledon. Puis, il apparaît dans les westerns EL CORREO DEL NORTE et LA MASCARA DE LA MUERTE réalisés en 1960 par Zacharias Gomez Urquiza qui a aussi tourné LA VENGANZA DE LA SOMBRA, en 1961. Enfin LA SOMBRA VENGADORA a joué dans LOS CAMPEONES JUSTICIEROS, en 1970, avec toute une équipe de Luchadores Vengeurs.
Un exemple de sujet avec LA SOMBRA VENGADORA : EL TESORO DE PANCHO VILLA : Pendant la Révolution, Pancho Villa a caché un trésor avec l’intention de l’utiliser pour le bien du peuple. Il a écrit l’emplacement du trésor sur 5 pièces. Après la mort de Villa, une bande de coupes-gorge tente de voler le trésor mais elle devra affronter La Sombra qui se met sur son chemin…
LA SOMBRA VENGADORA CONTRA LA MANO NEGRA (1954) de Rafael Baledón.
C’est un film noir de gangsters, dont l’intrigue est contemporaine des années 50. La Sombra y affronte un grand Méchant, là où la police est inefficace LA MANO NEGRA. On y retrouve quelques ingrédients du cinéma de SF comme le bossu, le savant fou et ses mystérieux pouvoirs et inventions.
EL SANTO, EL ENMASCARADO DE PLATA
autrement dit, LE SAINT AU MASQUE D’ARGENT,
ou plus simplement SANTO.
Rodolfo Guzmán Huerta (1917-1984)
EL SANTO de son vrai nom Rodolfo Guzmán Huerta était un catcheur mexicain de « lucha libre ». Lorsque le cinéma s’est intéressé aux catcheurs – comme c’était aussi le cas en France comme avec Lino Ventura, Robert Duranton, Maurice Tillet, L’Ange Blanc, Le Bourreau de Béthune, Chéri Bibi ou André le Géant – Santo est devenu acteur d’une très longue série de films très populaires de 1958 à 1982, souvent de Fantastique ou de SF et dont il est le héros et justicier masqué. SANTO est sûrement le catcheur le plus mondialement connu et la star de la lucha libre au cinéma au Mexique.
La plupart des films dans lesquels SANTO est la vedette sont des films de Fantastique, de Science-Fiction ou d’Horreur. Je n’établirai pas la liste complète de sa filmographie, mais j’indiquerai plutôt quelques-unes de ses aventures qui sont consultables sur YouTube.
- SANTO CONTRA LOS ZOMBIES (1962) de Benito Alazraki.
Trois inspecteurs de police recherchent un scientifique disparu récemment revenu d’un voyage à Haïti. L’un des inspecteurs demande alors l’aide du catcheur Santo qui va devoir affronter des morts-vivants extraordinairement forts…
- SANTO CONTRA EL CEREBRO DIABÓLICO (1963) de Federico Curiel.
Le Cerveau Diabolique est un savant fou qui mène des expériences sur des humains après les avoir assassiné. Cependant, avant de s’attaquer à ce fou dangereux, Santo va devoir se venger d’un mystérieux personnage surnommé La Sombra Negra, responsable de la mort de sa sœur…
- SANTO CONTRA EL HACHA DIABÓLICA (1964) de José Díaz Morales. Le film est ICI.
El Santo est pris dans une bataille mortelle avec un maniaque armé d’une hache issu du passé, nommé Le Capuchon Noir. El Santo, porté décédé et projeté à l’époque de l’Inquisition est inhumé par un groupe de moines. Le Capuchon Noir vend alors son âme à Satan pour atteindre l’immortalité et pouvoir ainsi se venger de Santo et pour assassiner celle qu’il aime en secret : Alicia, la fiancée de Santo. Lorsque El Santo revient de l’au-delà pour continuer sa croisade contre l’injustice et qu’il constate le meurtre d’Alicia, c’est un combat redoutable qui commence…
- SANTO EL ENMASCARADO DE PLATA VS LA INVASION DE LOS MARCIANOS (1967) d’Alfredo B. Crevenna. Le film est ICI.
SANTO EL ENMASCARADO DE PLATA VS LA INVASION DE LOS MARCIANOS est la 15e aventure de Santo, el Enmascarado de Plata, notre justicier masqué et héros catcheur mexicain de « lucha libre ». C’est également l’un des rares films de Santo qui fût distribué en France, Santo y est rebaptisé pour l’occasion SUPERMAN.
Les Martiens, menés par leur chef Argos, arrivent déterminés à imposer un désarmement nucléaire total sur Terre. Leur première apparition à la télé n’étant pas prise au sérieux, ils décident d’effrayer les habitants de la Terre pour les convaincre. Ils atterrissent au Mexique en désintégrant au passage un bon nombre de spectateurs innocents. Ils enlèvent de force aussi quelques Terriens pour les emmener sur Mars, bien que Santo assisté de son ami, le Prof, tente de les en empêcher…
Bien qu’il s’agisse d’une des aventures de Santo, SUPERMAN CONTRE L’INVASION DES MARTIENS mélange plusieurs influences. La première est plutôt évidente puisqu’elle réside dans une sorte de jeu des 7 différences entre l’affiche mexicaine (ci-dessus) de SANTO EL ENMASCARADO DE PLATA VS LA INVASION DE LOS MARCIANOS (tourné en 1966) et celle (ci-dessous) de ROBINSON CRUSOE SUR MARS sorti aux États-Unis en 1964.
Le spitch martien rappelle évidemment celui de Klaatu dans LE JOUR OÙ LA TERRE S’ARRÊTA (1951, The Day the Earth Stood Still) qui vient d’abord sur Terre pour apporter un message de Paix.
Puis les bikinis dorés des jeunes et jolies Martiennes sont évidemment calqués sur ceux qui ont été portés deux ans avant cette aventure de Santo, par les robots féminins de DR. GOLDFOOT AND THE BIKINI MACHINE (1965) de Norman Taurog et ceci, bien que SUPERMAN CONTRE L’INVASION DES MARTIENS soit tourné en noir et blanc (il s’agit d’ailleurs de l’avant-dernière aventure de Santo a être en N&B).
Pour ce qui est du fier port de tête, nos Martiens abordent la casquette pharaonique qui pourrait s’apparenter aussi aux casquettes de triathlètes avec les protèges-nuques derrière ou plus ou moins à la coiffe de la Légion Étrangère, à la différence que le haut des coiffes des Martiens est totalement plat et lisse.
Ils portent aussi, mâles comme femelles, la cape dorée à col large.
La soucoupe volante du film, bien que très stylisée 50′s sur l’affiche ci-dessous, n’en ressemble pas moins à l’image à une sorte de récipient en inox fermé par un petit couvercle et qui semble se tenir maladroitement en suspend dans un espace réalisé à l’aide d’un vague matte painting.
Autre point commun avec LE JOUR OÙ LA TERRE S’ARRÊTA (1951) : à l’arrivée des Martiens sur un stade de sport, c’est la panique. Et l’extraterrestre ci-dessous, c’est Argos et malgré son air djeunz qui se laisse tomber la bouclette sur les épaules, genre hardos, il possède aussi, si vous observez bien le haut de sa casquette carrée : un troisième oeil. Celui-ci émet un rayon invisible qui dématérialise tout individu qui passe à sa portée. Virile, le mec !
Et Santo étant un catcheur, il y a évidemment de la baston dans le film !
De plus, il se trouve que les Martiens, eux aussi pratiquent les rudiments de la « lucha libre », ce qui tombe plutôt bien, vous ne trouvez pas ? Et ils sont d’ailleurs plutôt doués dans ce catch à la sauce mexicaine ! Enfin, s’ils avaient plutôt pratiqué le ping-pong, ça aurait nettement moins bien fonctionné, je crois…
Et Santo étant un Gentil et les Martiens étant les Méchants, ces derniers n’hésitent pas une seule seconde à truquer les combats de catch en s’aidant de leurs super-pouvoirs, et ça : c’est pas du jeu !
- SANTO CONTRA CAPULINA (1968) de René Cardona.
Parodie des aventures de Santo avec le comique Capulina. VIRUTA et CAPULINA est un duo de comiques très célèbres au Mexique qui jouaient les Nigauds dans les années 50 et 60, un peu à la manière d’Abbott et Costello, mais avec un côté Mariachi grimaçant et très drôle en plus.
Ils ont joué ensemble dans un grand nombre de films souvent parodiques inspirés des thèmes du Fantastique et de la SF qui étaient en vogue au Mexique dans les années 50 jusqu’aux années 70. C’est le cas du voyage dans le temps avec LA EDAD DE PIEDRA (1964), la sorcellerie avec SE LOS CHUPO LA BRUJA (1958) ou autres SANTO CONTRA CAPULINA (1968), CAPULINA CONTRA LOS VAMPIROS (1971), CAPULINA CONTRA LAS MOMIAS DE GUANAJUATO (1973) ou CAPULINA CONTRA LOS MONSTRUOS (1974). Dans les années 70, de par son charisme, Capulina a continué seul à un être la star d’un certain nombre de comédies sans son compagnon Viruta.
- SANTO CONTRA LOS CAZADORES DE CABEZAS (1969) de René Cardona. Le film est ICI.
Le Dr Mathus, un savant fou, utilise du sang humain pour ressusciter les morts. El Santo devra arrêter le médecin qui a décidé d’utiliser son armée de zombies pour se lancer à la conquête du monde…
-SANTO EN LA VENGANZA DE LAS MUJERES VAMPIRO (1970) de Federico Curiel.
La Reine des Vampires, Mayra est réveillée par le Dr Brancov des siècles après avoir été empalée dans son cercueil. El Santo est un des descendants de l’exterminateur de vampires et il traque le savant fou ainsi que Mayra dont l’armée qu’elle a vampirisé est grandissante de jour en jour…
- SANTO CONTRA LA MAGIA NEGRA (1972) d’Alfredo B. Crevenna. Connu en France sous le titre de MAGIE NOIRE À HAÏTI.
Envoyé à Port-au-Prince par Interpol, Santo est chargé de protéger un savant des puissances maléfiques du vaudou…
Le thème avait déjà été abordé dans un classique du cinéma d’horreur mexicain : MISTERIOS DE LA MAGIA NEGRA (1958) de Miguel M. Delgado, que vous pouvez consulter ICI.
NEUTRON, EL ENMASCARADO NEGRO
autrement dit, NEUTRON, L’HOMME AU MASQUE NOIR,
Wolf Ruvinskis (1921-1999)
Né Wolf Ruvinskis Manevics en Lettonie en 1921, ses parents d’origine juive ont émigré en Argentine pendant la Seconde Guerre mondiale par peur d’une invasion nazie de la Lettonie. La famille Ruvinskis vivait dans la pauvreté en Argentine, en forçant le très jeune Wolf à pratiquer la lutte professionnelle comme moyen de subsistance à fournir pour sa famille. Il s’est très vite professionnalisé dans le rôle du méchant catcheur ce qui lui a valu de pratiquer des tournois un peu partout en Amérique du Sud et notamment au Mexique et aux États-Unis. Arrivé au Mexique, une courte visite du pays était prévue, mais Wolf Ruvinskis est tombé amoureux de ce pays et il s’y est installé peu de temps après et y a fondé une famille avec une Mexicaine. Ses tournois attiraient les foules sous son nom de scène EL LOBO LETONIA (Le Loupe Letton) mais sa carrière prometteuse a été écourtée vers 1950, suite à une accumulation de blessures graves.
Wolf Ruvinskis
Après sa retraite forcée, Ruvinskis est devenu comédien dans plusieurs films d’horreur, des péplums ou des westerns avant de se convertir au genre de la « lucha libre » en devenant NEUTRON, EL ENMASCARADO NEGRO dans 5 films cultes où il affronte le Dr Corante, masqué de blanc, un criminel et savant fou tentant de dominer le monde à l’aide de son armée de zombies.
- NEUTRON, EL ENMASCARADO NEGRO (1960)
- NEUTRON VS.THE AMAZING DR. CORANTE (1960)
- NEUTRON VS.THE MANIAC (1964)
- NEUTRON VS.THE KARATÉ KILLERS (1965)
- NEUTRON THE ATOMIC SUPERMAN VS.THE DEATH ROBOTS (1962) de Federico Curiel.
Secondes aventures de NEUTRON le justicier masqué de noir où il affronte de nouveau, le Dr Corante, masqué de blanc qui a miraculeusement survécu à une bombe à neutrons.
Corante a volé les corps de scientifiques tués par la bombe et a fusionné leurs esprits ensemble dans un récipient géant d’où il pompe la substance pour obtenir des informations de la part des cerveaux de ces génies. Toutefois, les cerveaux ont besoin de sang, alors Corante envoie son armée de zombies afin de capturer des passants peu méfiants. Mais heureusement, veille Neutron el enmascarado negro…
NEUTRON THE ATOMIC SUPERMAN VS.THE DEATH ROBOTS (1962, Los autómatas de la muerte), un cinéma de SF et d’action mexicaine avec des lutteurs masqués comme on n’en voit plus. Du cinéma spectaculaire et simple à la fois et bourré d’effets spéciaux, de grands criminels, de savants fous, de serviteurs nains, et d’impressionnants laboratoires bourrés de passages secrets et de la bagarre avec de vrais coups !
ÁNGEL ET SATAN
Au cinéma, ÁNGEL ET SATAN ce sont les luchadores Manuel Guajardo (1933-1992) et…
…Carlos de Lucio Lagarde (1928-2007),
aka Karloff Lagarde.
Alliés sur le ring comme devant la caméra dans les années 60, nos deux compères ont tourné deux films ensemble :
- LOS ENDEMONIADOS DEL RING (1965) d’Alfredo B. Crevenna ;
- LA MANO QUE APRIETÁ (1966) d’Alfredo B. Crevenna.
Le premier étant une comédie d’action à suspense et le second est plutôt un thriller horrifique.
LAS LUCHADORAS
Elizabeth Campbell et Lorena Velázquez,
aka Gloria Venus et Golden Rubi
Toutes les deux sont catcheuses de métier au Mexique dans les années 60, mais entre diverses activités dans le show-biz, elles ont été réunies pour trois films cultes réalisés par René Cardona et écrits par Alfredo Salazar, tournés à peu près à la même période que les films de Russ Meyer comme FASTER PUSSYCAT KILL ! KILL !, alors si vous aimez voir de jolies femmes botter les fesses de gros costauds, ces trois films avec les LUCHADORAS sont pour vous !
- LAS LUCHADORAS CONTRA EL MÉDICO ASESINO (1963). Le film est ICI.
Un savant fou essaie de transplanter le cerveau d’une jeune femme à une autre. Mais après 4 essais, l’expérience reste un échec. Le savant fou prend la décision de kidnapper la sœur d’une adepte de la lucha libre. Cette dernière va tenter de se venger après que l’opération de sa sœur eut également échoué.
- LAS LUCHADORAS CONTRA LA MOMIA (1964). Le film est ICI.
Alors qu’apparaît la momie Xochilt qui a la faculté de se métamorphoser en serpent ou en chauve-souris, Golden Rubi, doit se joindre à sa sœur Gloria Venus pour combattre le maléfique prince Fugiyata et ses lutteuses orientales…
- LAS LUCHADORAS CONTRA EL ROBOT ASESINO (1969). Le film est ICI.
Golden Rubi et Gloria Venus se retrouvent confrontées à un robot tueur créé par un savant fou. Une lutteuse masquée nommée Electra se mêle au combat.
- Trapard -
- FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE -
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