IL Y A 40 ANS… STAR CRASH !
En 1978, c’est le choc des étoiles ! Alors que STAR WARS vient de triompher un an plus tôt sur les écrans du monde entier, un film de SF veut affronter le mastodonte de George Lucas sur son territoire, qu’il soit spatial comme américain ! C’est STAR CRASH, un space opera italien coloré et fauché où les étoiles sont des guirlandes, les vaisseaux des maquettes grossières, les décors des pistes de night-clubs et l’héroïne une femme en bikini ! C’est David contre Goliath. Et alors que le résultat ne se fait pas attendre, le film devient au fil du temps une œuvre culte par son culot jusqu’au-boutiste, son incroyable goût du kitsch et sa superbe vedette principale, la sculpturale Stella Star. Bingo ! 40 ans plus tard, en 2018, le film de Luigi Cozzi demeure toujours dans le cœur des fans de SF qui n’ont pas froid aux yeux !
40 ans de STAR CRASH ou STARCRASH ou SCONTRI STELLARI OLTRE LA TERZA DIMENSIONE, avec ce dossier où souvenirs, points de vue, making of, album photo, secrets dévoilés, interviews vidéo de Luigi Cozzi et Caroline Munro, bande originale du film signée John Barry, bande-annonce et film complet entrent en collision, et où Stella Star et sa bande composée de Zarth Arn, Elias et robot géant, sans compter le jeu vidéo et les répliques cultes, provoquent le plus grand choc des étoiles sur Les Échos d’Altaïr ! Accrochez-vous, c’est parti en hyper-espace !
STAR CRASH : Souvenirs éloignés d’un fan crash
Ma première rencontre avec STAR CRASH, ce n’est pas au cinéma que je la dois mais à une pochette du 33 tours de la bande originale du film… C’était chez un pote, je devais alors avoir 14 ans. La pochette reprenait la superbe affiche du film. Contaminé quelque temps plus tôt par STAR WARS, je ne rêvais plus que de space operas, de batailles spatiales épiques avec des vaisseaux, robots et sabres laser ! Et c’est ce que la magnifique pochette du disque offrait à mes yeux écarquillés. En outre, la musique signée John Barry était une vraie merveille, même si elle s’éloignait clairement du style d’un John Williams. Épique, entraînante, bien rythmé, avec un je-ne-sais-quoi de moderne, elle me comblait de bonheur, à tel point que je finissais par l’écouter en boucle tout en agaçant mon pote !
« Je ne pouvais croire qu’avec une telle affiche un film put être aussi médiocre ! »
Totalement conquis, j’insistais alors pour que mon copain, fan de SF lui aussi, aille louer la VHS du film en vidéoclub car je ne possédais pas encore de magnétoscope. Il devait aussitôt me prévenir que STAR CRASH était très mauvais, l’ayant déjà vu… Qu’à cela ne tienne ! Je ne pouvais croire qu’avec une telle affiche un film put être aussi médiocre ! Et le jour arriva enfin où, allongé devant la télévision, je découvrais pour la première fois « Le Choc des Étoiles »…
Quelle déception… Quels regrets… Quelle imposture ! Plus j’avançais dans le film et plus je n’en croyais pas mes yeux… Les effets spéciaux, les costumes, les décors, les dialogues, sans compter les bruitages, eurent tôt fait de désintégrer mes derniers espoirs. STAR CRASH ressemblait à tout sauf à du STAR WARS. C’était désespérément mauvais. Et mon pote de me rappeler fièrement : « Je te l’avais dit ! »
Mais le temps passa. Et, allez savoir pourquoi, je finissais par vouloir un jour revoir STAR CRASH. Ce fut à nouveau grâce à la VHS du film louée dans un vidéoclub (le film n’est d’ailleurs jamais sorti, je crois, sur les écrans calédoniens). J’ai alors souri et même souvent bien ri en redécouvrant ce merveilleux nanar d’un Lewis Coates, pseudo américain de Luigi Cozzi, bien gonflé ! Plus tard, je devais même enfin acheter la VHS avant de finir par acquérir, bien plus tard encore, le DVD. Pas encore le Blu-ray, mais ça ne saurait tarder !
Aujourd’hui, je regarde encore régulièrement STAR CRASH ! Que voulez-vous, il fait partie de ces petits plaisirs coupables auxquels l’âme humaine succombe facilement, et il me fait un bien fou, alors franchement pourquoi m’en priver ?
STAR CRASH : L’histoire
« Alors qu’ils tentent d’échapper à la police de l’espace, les deux bandits intergalactiques, Stella Star et Akton, rencontrent le survivant d’une attaque contre l’infâme Zarth Arn. Ce dernier est un être fourbe et malfaisant qui veut devenir le maître de l’univers. Ils apprennent que cet être ignoble possède une arme d’une puissance telle que la galaxie entière pourrait disparaître en quelques secondes… »
STAR CRASH : La fiche technique
Année : 1978
Réalisateur : Lewis Coates (alias Luigi Cozzi)
Scénario : Luigi Cozzi
Production : Nat Wachsberger & Patrick Wachsberger
Musique : John Barry
Effets spéciaux : Germano Natali / Studio Quattro
Pays : USA / Italie (sorties : 1978 en Allemagne de l’Ouest, 1979 en Italie et en France)
Durée : 94 min
Interprètes : Caroline Munro, Marjoe Gortner, Christopher Plummer, David Hasselhoff, Robert Tessier, Nadia Cassini, Joe Spinell…
STAR CRASH : Des explications
À l’origine, STAR CRASH devait s’intituler LES AVENTURES DE STELLA STAR. Luigi Cozzi avoue fièrement avoir écrit le scénario en trois jours : « Le brouillon naquit spontanément, furieusement devrais-je dire, comme une rivière en crue. » Quant au choix d’une femme dans le rôle principal, voilà l’étonnante explication de Cozzi : « Mon idée de départ était de créer une espèce de version cosmique de la théorie chrétienne de la Trinité (Stella, Elle et Akton), avec la femme manifestement supérieure à l’unique mâle de l’aventure (Simon, le fils de l’Empereur), afin que, de la mort de Elle et de Akton et de l’union de Stella avec Simon naisse l’être parfait qui réunit les qualités de tous sans en prendre les défauts (un peu le « Fils des Etoiles » de mémoire kubrickéenne). » Sans commentaire…
En ce qui concerne Caroline Munro, notre charmante actrice américaine était pleine d’espoir pour STAR CRASH : « J’aime beaucoup la mise en scène de ce film et je devine qu’il sera très bon. » a-t-elle déclaré à l’époque… Armando Valcauda, spécialiste en effets spéciaux sur le film : « Pour la grande bataille qui se situe à la fin, nous avons utilisé la même technique que Stanley Kubrick, c’est-à-dire des diapositives projetées, masquées de noir, qui permettent d’obtenir des résultats irréalisables avec la « prise en 24″ (vitesse normale du cinéma). Dans d’autres scènes, avec des optiques déterminées, grand angulaire sur un décor étoilé de trente mètres de large, nous avons effectué la prise de vues normale des maquettes suspendues à des câbles noirs, et les résultats sont excellents. » Re-sans commentaire…
« Mon idée de départ était de créer une espèce de version cosmique de la théorie chrétienne de la Trinité. » - Luigi Cozzi
Les couleurs « flashy » des vaisseaux du film s’expliquent ainsi selon Luigi Cozzi : « C’est une particularité qui en surprend plus d’un. La plupart des maquettes d’astronefs qui apparaissent dans le film sont de couleur argent métallisé, bien que sur la pellicule ils soient très colorés. La Station Spatiale du Comte, par exemple, semble bleue alors qu’en réalité elle est argentée comme est argentée aussi la Cité Volante du final qui, elle, a la teinte de l’arc-en-ciel. La raison en est simple. S’il avait fallu peindre les modèles, nous n’aurions jamais obtenu ces couleurs intenses et chaudes que Valcauda voulait donner à ses créations. Pour les obtenir, il fallait donc éclairer les maquettes à l’aide d’intenses sources lumineuses « filtrées » (c’est-à-dire colorées de gélatines transparentes) selon la teinte souhaitée. Et comme l’argent a un haut pouvoir de réflexion et « prend » facilement les couleurs qu’on projette sur lui, nous avons eu recours à ce système insolite. Les très beaux résultats donnent entièrement raison à Valcauda. »…
STAR CRASH fut tourné principalement en Italie, dans le Delta du Pô, dans le sous-sol de Castellana, et sur les pentes de l’Etna en Sicile.
John Barry, grand compositeur parmi les compositeurs, a écrit la splendide musique de STAR CRASH. Il s’agit là certainement du plus bel attrait du film car sa B.O. est incontestablement de qualité, avec un thème majestueux parfois accompagné d’instruments électroniques. La musique de STAR CRASH fut récompensée au 8e Festival International du Film Fantastique et de Science-Fiction de Paris (récompense décernée par l’association Miklos Rosza France).
STAR CRASH : Les secrets
- STAR CRASH devait d’abord s’appeler STAR RIDERS.
- Il faut savoir que Luigi Cozzi avait présenté son projet de film de SF avant la sortie de STAR WARS, mais celui-ci avait été refusé par tous les producteurs italiens. Ce sera l’arrivée de STAR WARS et son triomphe colossal qui convaincront les producteurs de revenir sur leur décision. Luigi Cozzi devra alors revoir sa copie afin qu’elle corresponde davantage au film de George Lucas. Un nouveau titre sera choisi : L’EMPIRE DES ÉTOILES.
- C’est le producteur Wachsberger qui décide du changement de titre pour un « STAR CRASH » plus vendeur d’après lui.
- Les producteurs souhaitaient Raquel Welch dans le rôle de Stella Star, mais Luigi Cozzi se bat pour obtenir Caroline Munro.
- David Hasselhoff est alors un tout jeune acteur qui débute dans le métier après être passé par la télévision avec LES FEUX DE L’AMOUR. Il pense que STAR CRASH va lancer sa carrière au cinéma… Il finira par retirer le film de sa filmographie.
- Peu de gens semblent savoir que le nom « Zarth Arn », attribué au grand méchant du film, n’est pas une création de Luigi Cozzi mais un nom de personnage, un savant, appartenant au roman d’Edmond Hamilton, Les Rois des Étoiles.
- Ennio Morricone est proposé pour la musique. Mais celui-ci ne partage pas les attentes musicales du réalisateur et préfère quitter le navire. John Barry le remplace alors.
- C’est sous le label New World que le film sort aux États-Unis en mars 1979 au lieu de celui de l’A.I.P, qui a préféré se retirer.
- Caroline Munro est alors doublée par l’actrice Candy Clark (AMERICAN GRAFFITI). En France, c’est Évelyne Séléna, déjà connue pour son doublage de la princesse Leia dans les STAR WARS IV, V et VI, qui prête sa voix à Stella Star.
- STAR CRASH rencontre un beau succès aux États-Unis de même que dans certains pays européens (à l’époque on n’est pas très exigeant, hein), à tel point qu’une suite est envisagée. Cependant elle ne se fera jamais.
- Le film STAR CRASH II sorti en 1981 (à découvrir ICI) n’est pas la suite officielle du STAR CRASH de Luigi Cozzi. Réalisé par Bitto Albertini, ce film de SF aux tendances érotiques ne fait qu’utiliser des stock-shots du STAR CRASH de 1978, et c’est quant à lui un vrai navet où strictement rien de rien n’est à sauver.
- Judd Hamilton (mari de Caroline Munro) et son ami le producteur David Winters voulaient acheter les droits du personnage de Stella Star pour la somme de 2000 dollars. Ils souhaitaient en faire un film intitulé STAR PATROL. Luigi Cozzi refusera, considérant que la somme proposée était bien trop faible pour Stella…
STAR CRASH : La bande-annonce
Bande-annonce française du film.
(Cliquez sur l’image ci-dessous pour voir la vidéo)
STAR CRASH : Mon point de vue
Déjà publié le 2 mai 2010, repris aujourd’hui dans son intégralité.
Quiconque a vu STAR CRASH ne peut demeurer de marbre face à ce « nanar de luxe », cette incroyable fête foraine spatiale où clignotent sans cesse des étoiles vertes, jaunes, rouges, bleues et roses, où des pilotes hystériques de vaisseaux en plastique font des loopings en poussant des cris de joie, où chaque bruitage est à lui seul un gag sonore, et où de superbes créatures féminines arborent le strict minimum vestimentaire en compagnie de héros aux cheveux hirsutes qui déambulent dans des décors dignes d’un show à la Maritie et Gilbert Carpentier des années disco… STAR CRASH n’est pas seulement le « choc des étoiles », il est à lui seul un « choc visuel » d’une déroutante naïveté. Mais malgré tout, et c’est cela le pire, on ne parvient pas à détester cette space-opérette ! Non ! On rit tellement devant ce spectacle bourré de vitalité où notre magnifique Stella Star (Caroline Munro / L’ESPION QUI M’AIMAIT) s’en donne à coeur joie, sourire aux lèvres pulpeuses, et on jubile tellement face aux tordantes apparitions du méchant Zarth Arn (Joe Spinell / MANIAC) aux cheveux bouclés et à la barbe bien taillée, qu’on s’étonne de passer un « bon moment » dans cet univers qu’aucun réalisateur actuel ne serait capable de recréer même avec le numérique à l’appui ! Non, car STAR CRASH c’est d’abord du « fait-maison », à l’italienne (courageux Italiens qui n’ont jamais reculé devant rien ni devant aucun genre cinématographique contrairement aux Français !).
« STAR CRASH n’est pas seulement le « choc des étoiles », il est à lui seul un « choc visuel » d’une déroutante naïveté. »
STAR CRASH, c’est d’abord le plagiat raté de STAR WARS. Le film de Luigi Cozzi ne se prive pas de surfer sur la vague du succès de l’œuvre de Lucas, il va même jusqu’à utiliser les sabres laser. Sacrilège ! Le méchant du film, Zarth Arn, est un Vador de seconde zone, que dis-je, de millième zone, qui demeure dans sa forteresse spatiale en forme de main géante, clin d’œil à l’Étoile Noire. Cependant, ici, Luke Skywalker est remplacé par une femme, Stella Star, dont le nom n’est pas sans rappeler celui qu’aurait dû porter le héros de la trilogie STAR WARS des années 1970-80 : Starkiller…
Mais STAR CRASH c’est aussi, et ensuite, un soupçon prononcé de BARBARELLA (de Roger Vadim) avec une Stella Star adepte des tenues légères et plutôt érotiques, et un zeste de JASON ET LES ARGONAUTES (de Don Chaffey) avec un combat sur une plage entre notre héroïne et un robot géant animé image par image…
Parmi les acteurs, et en dehors de Caroline Munro et de Joe Spinell, on trouve également Christopher Plummer (mais qu’est-il venu faire dans cette galère !) dans le rôle de l’Empereur. Plummer débite constamment sans y croire des textes qu’un enfant de dix ans aurait pu écrire, sa meilleure réplique s’avérant celle de la fin du film… à se tordre de rire ! David Hasselhoff (ALERTE A MALIBU, K-2000) débutait à l’époque. Il incarne le fils bien aimé de l’Empereur.
Pour finir je ne dirai qu’une chose : Vive STAR CRASH, perle du nanar qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie !
- Morbius -
STAR CRASH : L’album photo
STAR CRASH : Le réalisateur, Luigi Cozzi
Croyez-le ou non, Luigi Cozzi, le réalisateur de STAR CRASH, est un type bien, et je le dis en toute sincérité. C’est d’abord un grand passionné de Science-Fiction, un connaisseur même, ce qui suffit déjà pour lui coller l’étiquette de « type bien », vous en conviendrez. Grand fan de SF littéraire et cinématographique, adorateur des films de science-fiction américains des fifties, admirateur de Jack Arnold, Ray Harryhausen, Lucas et Spielberg, il avait développé son projet de film bien avant l’arrivée de STAR WARS, comme indiqué plus haut dans STAR CRASH : Les secrets.
Lors du tournage de STAR CRASH, Luigi Cozzi dut faire face à un problème considérable pour un film de SF, qui plus est de space opera : le budget… « Vous connaissez MISSION IMPOSSIBLE ? On a eu toutes les difficultés possibles » déclare Cozzi. « Les techniciens n’étaient pas préparés à travailler sur un film de SF, le producteur était un fou avec qui je n’arrêtais pas de m’engueuler et qui a bien failli me virer vingt fois. Je travaillais avec les acteurs le jour et sur les effets spéciaux la nuit. Bref, c’était l’horreur ! Mais cela reste quand même l’un de mes meilleurs souvenirs de cinéaste. »
« Moi, ça me fait toujours plaisir quand un type comme Tom Savini, de passage à Rome, vient me voir en me disant qu’il aime bien STAR CRASH. »
D’après Cozzi, après le succès de LA GUERRE DES ÉTOILES tous les acteurs voulaient jouer dans un film de science-fiction. Aussi n’eut-il aucune difficulté, aussi étrange que cela puisse paraître, à obtenir Christopher Plummer pour le rôle de l’empereur. Cozzi confie : « Christopher Plummer a été très professionnel. On s’est rencontré une fois, on a discuté et il a accepté. » Quant à Caroline Munro pour le rôle de Stella Star, notre réalisateur italien déclare : « J’avais craqué pour Caroline en la voyant de LE VOYAGE FANTASTIQUE DE SINBAD de Gordon Hessler. J’ai donc suggéré son nom au producteur, qui a refusé d’emblée en me montrant une longue liste de super-stars féminines. Comme elles ont toutes refusé les unes après les autres, il m’a demandé de contacter Caroline Munro. Elle était très contente que je fasse appel à elle, et s’est montrée très enthousiaste vis-à-vis du film. »
La filmographie de notre bon vieux Luigi compte par exemple, pour celles et ceux qui ne le sauraient pas encore, des films comme le très bon CONTAMINATION (1980, une histoire d’œufs à la ALIEN !), l’incroyable HERCULE (1983, ou comment propulser Hercule dans un space opera à la STAR CRASH !), SINBAD (1989), PAGANINI HORROR (1989)…
On nous dit qu’aujourd’hui Luigi Cozzi s’occupe d’une petite boutique spécialisée en produits dérivés de films SF. Si vous passez à Rome, allez le voir, il est très ouvert et discute sympathiquement avec tout le monde !
STAR CRASH : Caroline Munro, Stella Star
Que serait STAR CRASH sans l’inoubliable Stella Star-Caroline Munro ? Contrairement à certaines vedettes hollywoodienne qui aiment cracher régulièrement dans la soupe, notre actrice n’a jamais regretté sa participation au film de Luigi Cozzi. « C’est fabuleux, cette façon dont le film fait sourire le public et le fait rire aux larmes », dit-elle aujourd’hui. « C’est véritablement le bébé de Luigi. Il l’a pensé comme un dessin animé. Et c’est tout à fait ça ! Par exemple, rien qu’avec ce moment où le vaisseau apparaît à l’écran et où l’on voit toutes ces étoiles colorées, on sait directement que ce ne sera pas STAR WARS, qui est tellement plus sérieux. »
Et quand on lui parle de la tenue légère et so sexy qu’elle porte tout au long du film, Caroline Munro répond : « La première fois que j’ai vu le costume, j’étais allée chez le costumier et il m’avait montré cette tenue très déshabillée. Là, je me suis exclamée : « OK, je porterai ça en-dessous du costume. » Le chef costumier était très italien dans l’attitude et m’a dit : « Non, C’EST le costume ! » J’ai répondu : « Ça c’est le costume ? » et il a conclu par : « Oui, ça, c’est Stella Star ! » Au secours ! Enfin, je m’y suis faite, même si on utilisait beaucoup d’adhésif pour qu’il tienne en place, car dans le film, je suis hyperactive. »
STAR CRASH : La B.O. de John Barry
La musique de STAR CRASH fut composée par le formidable John Barry, oui, celui de OUT OF AFRICA, DANSE AVEC LES LOUPS, GOLDFINGER (et de tant d’autres James Bond), KING KONG (1976), LE TROU NOIR, etc. On peut légitimement se demander comment un homme aussi talentueux a pu se laisser embarquer pour écrire la bande originale de l’un des plus célèbres navets de toute l’histoire du cinéma de science-fiction ! C’est donner de la confiture aux cochons, me direz-vous scandalisé ! Le site Les Oreilles entre les Yeux nous apporte un complément d’information à ce sujet :
« Cela s’est fait simplement, grâce à un coup de fil du producteur français Patrick Wachsberger. Ce dernier met l’eau à la bouche de Barry en lui promettant que cela sera le plus grand film de science-fiction jamais réalisé. Barry fonce et se met au travail en ayant comme simple indication de composer quelque chose dans un style proche de celui de John Williams. Barry part bille en tête pour surpasser le score de Star Wars. Le tournage du film se fait en même temps qu’il entre en studio. Il demande, pour se donner une idée du film qu’il doit mettre en musique, de se faire envoyer les rushs des scènes les plus marquantes. Cozzi, catastrophé par les résultats de l’équipe des effets spéciaux, envoie une cassette vidéo au compositeur. Cette vidéo, à la base en couleur est passée en noir et blanc et Cozzi fait croire à Barry que les incrustations des effets n’ont pas encore été faites alors qu’elles figurent bien à l’écran. Berné, Barry compose, comme à son habitude, une musique magistrale et imposante. »
Sacrés Italiens ! Cozzi est un roublard de premier ordre qui parviendra ainsi à ses fins. Quant à John Barry, il nous offrira une merveilleuse musique de film mêlant à la fois son style si particulier avec des tonalités plus modernes, utilisant parfois des instruments électroniques.
Si sa B.O. est forcément loin, très loin d’égaler celle de STAR WARS de John Williams, elle possède un charme propre qui fut récompensé par le prix Miklos Rosza lors du VIIIe Festival International du Film Fantastique et de Science-Fiction de Paris. Un juste retour des choses !
Voici une « Star Crash Suite » de 7 minutes qui vous propose divers extraits de la B.O. Le générique de STAR CRASH débute quant à lui à 6’02 min.
STAR CRASH : Stella et son bikini spatial
Le futur sera bikini pour les femmes ou ne le sera pas ! C’est à cette idée merveilleuse que STAR CRASH et sa superbe Stella Star (Caroline Munro) tentent de nous rallier.
Enfin oui, bon sang ! À quoi bon vouloir à tout prix cacher ses courbes voluptueuses et sa peau mate sous une longue robe blanche comme la princesse Leia dans STAR WARS, sous un scaphandre justaucorps comme Elisabeth Shaw dans PROMETHEUS ou sous une tenue Fremen comme Chani dans DUNE ? Non, non, non et non ! La femme du futur doit pouvoir parader dans le plus simple appareil… ou presque…
Stella Star est une femme libérée, déterminée et volontaire que le carcan d’une robe, ou même d’une jupe courte, ne pourrait satisfaire. Éprise de liberté et d’aventure, Stella est, comme de nombreuses femmes de son époque, confrontée à toutes sortes de défis. Rompue à l’art du combat, elle sait se défendre et n’hésite pas à faire taire définitivement ses ennemis. Quoi de mieux, alors, pour affronter ses adversaires, qu’un bikini (au grand col relevé…), flanqué d’une large ceinture et de superbes bottes montantes aux talons hauts ? Ainsi notre Stella Star, digne héritière de tant d’héroïnes de pulps des années 30 et 40, peut-elle allier le charme à la force et la détermination !
On peut aujourd’hui sourire face à l’incroyable audace d’un tel costume ! Les années 60 et 70 n’avaient peur de rien, et le spectateur, déjà habitué à une certaine Barbarella, ne pouvait que tomber sous le charme de Caroline Munro à travers son personnage de Stella Star. Et qu’on se le dise : toutes les femmes sont ainsi vêtues dans STAR CRASH… Oui, STAR CRASH, ou l’ère du bikini spatial !
STAR CRASH : Interview de Luigi Cozzi et de Caroline Munro
Interview de Luigi Cozzi et de Carolien Munro (en anglais).
(Cliquez sur l’image ci-dessous pour voir la vidéo)
STAR CRASH : Les bouclettes de Zarth Arn
ZARTH ARN ! ZARTH ARN ! ZARTH ARN ! Son nom résonne à travers l’Univers ! Il n’est pas de lune, de planète ou d’empire qui ne connaisse le terrible Zarth Arn. Mais pour notre homme, plus que tout, c’est la coiffure qui fait le tyran… et Dieu sait que, parmi tous les grands méchants, Zarth Arn possède le look le plus effrayant de l’Univers…
Chez Zarth Arn, ce sont assurément ses élégantes bouclettes qui font toute la différence, car si certains méchants préfèrent honteusement cacher leur visage à travers des masques ou des casques, voire des turbans ou des foulards, Zarth Arn, lui, exhibe courageusement ses bouclettes à travers les galaxies dans sa soif de pouvoir et de destruction. Elles l’accompagnent dans tous ses combats, dans toutes ses épreuves et même dans ses moments les plus difficiles. Elles sont sa force et sa détermination, que dis-je : sa fierté. Nul tyran autre que lui ne peut se vanter de posséder de tels attributs. Son coiffeur est réputé « des étoiles maudites aux confins de l’univers ». C’est d’ailleurs le même qui a taillé la barbe de l’Empereur Ming de Mongo avant de la reproduire, presque à l’identique, sur le faciès de Zart Arn, lui conférant ainsi ce visage si inquiétant mettant en valeur son regard profondément intelligent…
La légende raconte qu’un jour, au cours d’un duel, Zarth Arn perdit l’une de ses bouclettes. Il en fut tellement bouleversé qu’il décapita de rage son adversaire avant de ramasser, en larmes, sa mèche de cheveux… Sa douleur dura de longues semaines, elle ne trouva répit que lorsqu’une nouvelle bouclette eut repoussé à l’endroit exact où l’autre avait été sauvagement tranchée…
En dehors de ses légendaires bouclettes, Zarth Arn possède aussi la cape, le col relevé et les bottes que tout noble méchant de space opérette se doit de porter.
Étrange que Stella Star ne soit pas tombée sous le charme des bouclettes de ce Zarth Arn incarné par Joe Spinell…
STAR CRASH : Photos du making of
Série de photos en noir et blanc dévoilant le tournage du film et de quelques scène supprimées, notamment celle des sables mouvants.
(Cliquez sur l’image ci-dessous pour voir la vidéo)
STAR CRASH : Le robot Elias (ou Elle)
Elias, un robot flic, figure ici aux côtés de la charmante Stella Star sur une plage de sable blanc. Stella semble d’ailleurs déjà prête à aller se baigner avec son merveilleux accoutrement si propice à la trempette… Ah oui, c’est vrai, je m’égare… Revenons à Elias, notre robot-craignos. Pas si craignos me direz-vous ? C’est possible. Il y a eu pire encore une fois, et notre Elias aurait très bien pu figurer dans la scène de la cantina de Mos Eisley dans STAR WARS IV, oui, parfaitement, au milieu des aliens et divers pilotes de vaisseaux de la galaxie.
Elias possède tous les clichés du robot d’une série Z : gestes saccadés, voix caverneuse (le comédien qui le double doit parler dans une boîte à chaussures) et courts circuits plein de jolies étincelles. Peu efficace sur le terrain, sans cesse en train de faire ses réflexions et remontrances insupportables, Elias finira démembré grâce à une tribu d’hommes des cavernes. Bien fait pour lui !
STAR CRASH : Le robot géant des amazones
Ce gigantesque robot féminin (oui, regardez bien, il possède des seins !), conçu par de redoutables amazones, et qui poursuit sur une plage nos héros du film, déambule aussi raide qu’un balai en agitant sans cesse ses grands bras. Il s’agit en outre d’un robot géant extrêmement silencieux : à peine de vibrations à chacun de ses pas, aucun couinement ni grincement contrairement au Talos de Ray Harryhausen dont il se veut le digne descendant du futur… Hum… Son ombre gigantesque se projette même sur le décor situé derrière lui, assombrissant la planète que l’on aperçoit en fond ! Ah, les merveilleux effets spéciaux de STAR CRASH…
Muni d’un sabre impressionnant, notre robot géant sera néanmoins détruit en un rien de temps par un vaisseau venu à la rescousse. Quelques rayons roses, et le voilà se tortillant désespérément sur place avant de s’effondrer (toujours presque sans un bruit…) sur cette plage devenue son tombeau.
STAR CRASH : Les répliques qui tuent
« Regarde ! un neutron stellaire ! »
« Ce n’est pas à un vieux robot qu’on peut faire le coup de l’hyper-espace. »
« N’espérez pas gagner, Stella Star ! »
« Ceci, comme vous le constatez, est un concentrateur d’énergie faciale. »
STAR CRASH : Le jeu vidéo
Je vois vos yeux s’écarquiller. Oui, en effet, il semblerait qu’un jeu vidéo STAR CRASH ait existé, édité par Atari. Cependant je ne dispose d’aucune information à son sujet, si ce n’est cette publicité… On y voit représentée, non pas en hyper-espace mais en hyper-pixellisation, la scène de combat contre le robot géant des amazones…
STAR CRASH : L’avis des critiques
« Ce film reste encore aujourd’hui l’un des plus réjouissants de l’ère post-STAR WARS. » (Jérôme Wybon, Les Guerres des Étoiles, éd. Huginn & Munnin)
« Quoi qu’il en soit, malgré ses efforts décoratifs et la musique de John Barry, il ne s’agit que de l’un de ces produits d’exploitation sympathiques comme l’Italie en a confectionné à la pelle à l’époque. » (Jean-Pierre Andrevon & Jean-Pierre Fontana, 100 Ans et Plus de Cinéma Fantastique et de Science-Fiction, éd. Rouge Profond)
« Considéré comme un « nanar », le film est très plaisant et apprécié notamment à cause des tenues sexy de la belle Caroline Munro. Les personnages éclatent de rire toutes les cinq minutes : voilà un film qui n’est pas guindé. » (Michel Chion, Les Films de Science-Fiction, éd. Cahiers du Cinéma – Essais)
« On peut tout de même rester admiratif devant l’incroyable talent de bricolage dont font preuve les auteurs du film. Cozzi parvient même, il faut le reconnaître, à développer une véritable esthétique personnelle, influencée tout autant par la bande dessinée que par le cinéma bis italien. » (Laurent Aknin, Les Classiques du Cinéma Bis, éd. Nouveau Monde)
« Si le film existe bel et bien grâce à LA GUERRE DES ÉTOILES, il n’en n’est pas pour autant une pâle copie sans imagination. S’il lui ressemble dans le fond, il s’en détache dans son contenu. » (Damien Granger, Impact n°48)
STAR CRASH : Le film complet en V.F.
On ne pouvait pas finir ce dossier sur les 40 ans de STAR CRASH sans vous proposer le film culte de Luigi Cozzi. Le voici, le voilà, à découvrir d’urgence si vous n’en avez jamais fait l’expérience, à revoir si les blockbusters entraînent votre désespoir. Stella, Elias, Zarth Arn et tous les autres sont là, au rendez-vous, 40 ans plus tard. Ils n’ont pas pris une ride. Préparez-vous au choc des étoiles ! (Cliquez sur l’image ci-dessous pour voir le film)
- Morbius – (morbius501@gmail.com)
Sources : L’Écran Fantastique n°8, Impact n°48, Metaluna n°4, Les Guerres des Étoiles (de Jérôme Wybon, éd. Huginn & Munnin), Wikipédia.
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